Pagani Huayra - Les puissants chefs-d’œuvre de l’autre Horacio
Les Pagani ne sont jamais comme les autres voitures exotiques parce que leur créateur n’a de concurrence qu’en lui-même et que son imagination et son audace n’ont aucune limite. L’artiste et virtuose de la mécanique qu’est Horacio Pagani, venu en Italie comme en terre promise pour créer la meilleure voiture sport au monde, y est finalement parvenu. Et sa plus récente œuvre est la plus puissante, rapide et radicale à ce jour. Elle sera produite à seulement cinq exemplaires qui sont déjà tous vendus, bien sûr, pour la bagatelle de 7,6 millions de dollars (CAD) pièce.
Après s’être fait la main comme expert des matériaux composites chez Lamborghini, le concepteur et ingénieur Pagani a mis une dizaine d’années à développer la première voiture qui allait porter son nom. Avec une poignée de collaborateurs, il a passé la décennie suivante à fabriquer et perfectionner, sans relâche, la Pagani Zonda dans ses ateliers de Modène, au cœur de la Mecque des bagnoles exotiques, tout près de chez Ferrari et Lamborghini.
Flambeau passé de Zonda à Huayra
L’automne dernier, Pagani a souligné le vingtième anniversaire du dévoilement de sa Zonda, qui porte le nom d’un circuit et d’un vent qui souffle sur la cordillère des Andes, la région où il a grandi en Argentine, comme son mentor et ami, le prodigieux pilote et champion Juan Manuel Fangio. En tout, Pagani Automobili aurait fabriqué 140 exemplaires de la Zonda, dont un grand nombre de versions uniques, modifiées selon les désirs de leurs richissimes propriétaires.
Toutes les Zonda sont construites autour d’une coque en fibre de carbone qui est le secret de leur rigidité et leur légèreté inouïes. Elles sont également toutes propulsées par un V12 atmosphérique de 6,0 à 7,3 litres, créé sur mesure pour Pagani et assemblé à la main par Mercedes-AMG, dans ses ateliers d’Affalterbach.
Horacio Pagani et son équipe ont consacré huit années à développer l’héritière de la Zonda qu’ils ont baptisée Huayra pour le dieu des vents dans la langue quechua, toujours parlée dans les Andes. Au fil de leurs travaux, ils ont créé un matériau composite qui combine des fibres de carbone et de titane pour produire une structure plus rigide que la seule fibre de carbone, à poids égal. Le carbotitane, dûment breveté par Modena Design, une filiale de Pagani, a été utilisé pour la coque de la Huayra et de la Zonda R, réservée aux circuits, qui fut la dernière mais également la plus puissante et rapide de cette longue lignée. La plus légère aussi avec ses 1 070 kg, soit le poids d’une Mazda MX-5... avec quatre fois la puissance!
Si le profil allongé et des éléments tels que les quatre phares en amande, les minces rétroviseurs perchés sur les ailes avant et les quatre embouts d’échappement en carré à l’arrière sont familiers, la Huayra se démarque nettement de la Zonda par son V12 AMG de 6 litres, suralimenté par une paire de turbos. Ce tout nouveau moteur produisait à l’origine 700 chevaux en respectant les normes antipollution les plus sévères. Il est jumelé à une boîte de vitesses mécanique robotisée à 7 rapports. La Huayra profite aussi de quatre volets mobiles qui jouent le rôle d’éléments aérodynamiques actifs pour ajouter sélectivement de l’appui en virage ou seconder les gros freins à disque Brembo en carbone-céramique lors de freinages intenses.
Missions spéciales
Fabriqué pendant les premières années, le coupé Huayra a cédé ensuite sa place dans l’usine à la Roadster, qui permet de rouler à ciel ouvert en enlevant un panneau de toit rigide. Pagani a inventé un toit souple à structure repliable en fibre de carbone avec la collaboration de Dainese, le grand spécialiste italien des tenues de moto, en s’inspirant de l’ornithoptère de Léonard de Vinci, dont le patron admire les travaux qui marient l’art et la science. Entre-temps, Pagani a produit la Huayra BC en hommage à Benny Caiola, son tout premier client. La version Roadster BC parvient quant à elle à tirer 791 chevaux de son V12. Parmi les cinq Pagani qui roulent au pays, quatre sont des Huayra Roadster et la cinquième est une Zonda R.
Pagani nous refait le coup de la performance maximale sur circuit avec l’Imola, qui marquera sans doute l’apogée de la série Huayra comme le fit la Zonda R et ne sera produite qu’à cinq exemplaires, comme la Zonda Cinque. Le prototype de ce superbe monstre aux appendices aérodynamiques dignes d’une voiture de course, dont le V12 livre la bagatelle de 827, a même parcouru 16 000 km à fond, autour du circuit mythique dont il adopte le nom.
Parions que la valeur de ces voitures hypersport et rarissimes se mettra instantanément à grimper au-delà des 7,6 $ millions déboursés. Essayons maintenant d’imaginer ce que Horacio Pagani inventera comme suite à ces voitures qu’il conçoit et fabrique invariablement comme de véritables pièces de haute horlogerie.
Feu vert
- Moteur V12 biturbo foudroyant
- Comportement légendaire
- Qualité de fabrication incomparable
- Attention portée aux détails hallucinante
Feu rouge
- Prix pharaoniques
- Qualités pratiques nulles
- Design de l’habitacle un peu chargé
- Pas de rangement pour le panneau de toit