Chrysler 300 - Has been...
À son arrivée, en 2005, la Chrysler 300 s’écoulait à près de 160 000 copies, et ce, uniquement en Amérique du Nord. Un succès monstre pour une voiture qui a d’ailleurs remporté d’innombrables prix et qui s’est rapidement illustrée comme symbole d’opulence américaine. À l’époque, on osait même la comparer à la Bentley, même si elle ne coûtait que l’équivalent des taxes de cette prestigieuse voiture anglo-germanique. Quinze ans après, les choses ont bien changé. À peine 30 000 unités ont trouvé preneur, dont seulement 2 000 au Canada. Et de ce nombre, considérez que plus de 80% ont été vendues à des entreprises de location qui ne les conservent qu’environ un an avant de les acheminer à l’encan, où elles sont ensuite vendues à un prix dérisoire.
Bien que Chrysler s’obstine à en poursuivre la production, on peut certainement dire que la carrière de la Chrysler 300 est derrière elle. Parce que le marché s’est complètement transformé, mais aussi parce que le constructeur ne lui a apporté aucun changement majeur depuis 2011. Quelques détails d’équipement, et encore…
Seule survivante
Jadis en compétition avec des produits Ford et GM, cette Chrysler 300 n’a aujourd’hui plus de concurrence réelle. La plupart des constructeurs délaissent maintenant ce segment de marché, les acheteurs choisissant plutôt de se diriger vers des berlines plus sportives ou des VUS. Il existe néanmoins une infime clientèle qui apprécie encore le confort plus traditionnel que procure une grande berline comme la Chrysler 300. Et il est clair que pour elle, cette voiture peut représenter un excellent parti.
D’abord, un mot sur la ligne qui demeure assurément l’une des plus réussies de l’industrie automobile. Un design intemporel, distinct et d’une rare élégance, et qui ne se confond surtout pas avec celui des autres voitures. Bien sûr, la Chrysler 300 ne remporte pas de prix d’aérodynamisme et ne fait plus tourner les têtes comme à une certaine époque. Or, rares sont celles qui peuvent se vanter d’avoir une aussi forte personnalité.
Dans sa déclinaison S, le becquet arrière et les nombreux éléments de couleur noire (calandre, contour de fenestration, jantes, etc.) créent une allure beaucoup plus sportive et contemporaine, qui plaît généralement à une clientèle plus jeune. À l’opposé, la 300C propose une approche classique et très américaine, avec une quantité excessive de chrome sur chacun des éléments décoratifs de la carrosserie.
À bord, les signes de vieillesse sont plus évidents. Certes, l’éclairage bleuté de l’instrumentation plaît toujours, comme ces contrastes de couleurs avec lesquels Chrysler s’amuse. Or, la qualité de certains matériaux demeure discutable, notamment ce plastique caoutchouté qui recouvre l’ensemble de la planche de bord. Bien installé au volant, le conducteur profite d’une ergonomie irréprochable, cependant il doit composer avec une visibilité parfois hasardeuse.
En plus d’offrir cet écran central tactile de 8,4 po, incluant une foule de fonctions, dont Apple CarPlay/Android Auto, la 300 propose un niveau de luxe honorable. Évidemment, il faut monter en gamme ou faire appel au catalogue des options pour obtenir, par exemple, une chaîne audio plus performante, le toit ouvrant panoramique ou encore un équipement de sécurité plus avancé.
Vendue aujourd’hui au compte-gouttes, la 300C est la seule à bénéficier de série d’un moteur V8, l’incontournable moteur HEMI de 5,7 litres (optionnel sur la 300S), qui achemine sa puissance aux roues arrière via une boîte automatique à huit rapports. Autrement, la 300 propose le V6 Pentastar de 3,6 litres, dont la puissance demeure remarquable. Un moteur fiable, étonnamment frugal (moyenne combinée de 10,3 litres aux 100 km), et qui offre une souplesse franchement agréable. Pour bénéficier du rouage intégral, offert en option au coût de 2 200 $, il faudra obligatoirement d’opter pour le moteur V6. Soyez cependant rassuré, l’ajout des quatre roues motrices n’affecte que très peu la consommation de carburant.
Occasion à saisir?
Confortable, spacieuse et beaucoup plus fiable qu’à une certaine époque, la vieillissante Chrysler 300 constitue malheureusement un très mauvais achat. Du moins, sur le plan financier. Car même avec un crédit applicable très généreux, elle subit une violente dépréciation. À titre d’exemple, vous paierez à peine plus de 20 000 $ pour un modèle d’occasion âgé de deux ans et n’ayant parcouru que 30 000 ou 40 000 km, et ce, pour une voiture initialement vendue bien au-delà des 40 000 $.
Acheter neuf équivaut donc à jeter son argent par les fenêtres, ce qui explique pourquoi si peu de gens font ce choix. Alors, intéressante, la Chrysler 300? Oui. Mais pas neuve. Et de toute manière, les concessionnaires n’en tiennent presque plus…
Feu vert
- Confort remarquable
- Ligne toujours aussi charmante
- Comportement routier agréable
- Rouage intégral disponible
Feu rouge
- Dépréciation hallucinante
- Qualité de finition décevante
- Visibilité quelconque
- Impossible à louer