Infiniti QX50 - Celui qui devait être le sauveur
Le segment des VUS compacts de luxe est plus qu’essentiel pour un manufacturier qui se dit de prestige. Et ça, le trio allemand l’a compris depuis longtemps. Lexus a un rôle de figurant, mais il se reprend très bien ailleurs. Chez Acura, la dernière mouture du RDX compte bon nombre d’adeptes et laisse croire à une véritable relance de la marque. Chez Infiniti, avec le tout aussi récent QX50, c’est malheureusement la catastrophe.
Introduit en 2019, le QX50 avait un mandat colossal entre les mains. Avec la disparition du QX30, VUS sous-compact au sein de la gamme d’Infiniti, beaucoup de poids repose sur ses épaules. Hélas pour lui, on ne peut pas dire que la mission est accomplie. Présenté comme un véhicule doté d’une technologie révolutionnaire, il n’a pas su charmer qui que ce soit. Et avec raison. En effet, sous son capot, on retrouve un moteur turbocompressé à quatre cylindres de 2 litres. Jusque-là, rien de déstabilisant dans ce segment. En revanche, pour offrir davantage de performance et une consommation de carburant revue à la baisse, nous disait-on à sa sortie, le taux de compression de ce bloc est variable.
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Dans les faits, elle peut osciller entre 8: 1 et 14: 1, tout dépendant si l’on se prend pour Jacques Villeneuve ou David Suzuki. On osait même comparer sa frugalité à celle d’un diesel. En vérité, cette motorisation pour laquelle on avait sorti tambours et trompettes ne se démarque sur aucun tableau. Tout est une question d’attentes, je vous l’accorde, mais la barre avait été carrément placée trop haute dans son cas. Entre vous et moi, si ce moteur s’était avéré une grande réussite, on l’aurait retrouvé ailleurs au sein de la famille Nissan. Et pourtant, ce n’est pas le cas et ce n’est certainement pas le fruit du hasard. Si au moins on avait emboîté le pas vers l’électrification, on aurait pu saluer l’effort.
Néanmoins, ce moteur a une qualité : sa sonorité. Non, ce n’est pas un six cylindres en ligne ou un V8, mais force est d’admettre que mes oreilles ont apprécié ce qu’elles ont entendu lors de la conduite du QX50. C’est d’ailleurs une caractéristique propre à plusieurs véhicules de la marque japonaise.
Avec ce moteur développant 268 chevaux et 280 lb-pi, c’est lorsque l’on est haut en régime que toute l’action se passe. Ce qui n’est pas inhabituel pour un moteur turbocompressé. Ce bloc travaille de pair avec une transmission à variation continue. Bien que Nissan ait été un des pionniers dans la démocratisation de ce type de boîte, on n’a pas l’impression que le mariage est totalement réussi. Disons simplement que dans le cas du QX50, elle ne donne aucune chance de bien paraître au quatre cylindres qu’elle accompagne.
Un système d’infodivertissement à revoir
Il est d’ailleurs à noter que le levier de vitesses ne brille pas par son ergonomie. On peut trop facilement l’accrocher en tentant d’exécuter une autre manipulation. Aussi, il complexifie les manœuvres dans un stationnement, par exemple. Alors que l’on croit être sur le N, on est plutôt sur le R ou D et vice-versa. Soyez prévenu, un temps d’adaptation est requis.
Parlant de temps d’adaptation, il vous en faudra également pour décortiquer le système d’infodivertissement inutilement complexe. Réparti sur deux écrans, il est tout sauf clair et intuitif. Notons que le graphisme rappelle celui d’un micro-ondes du millénaire précédent – en exagérant à peine… Heureusement pour lui, quelques boutons physiques entourent l’écran du centre ce qui allège certaines manipulations. Mince consolation. À sa défense, ce n’est guère mieux chez Acura avec le RDX ou Lexus avec le NX qui possèdent tous les deux un pavé tactile qui est un véritable enfer à manipuler. Les ingénieurs derrière les trois systèmes proposés par les manufacturiers japonais auraient intérêt à essayer les systèmes Uconnect de FCA, Sync de Ford ou encore MBUX de Mercedes-Benz.
Tout est dans le dosage
En résumé, l’habitacle du QX50 est relativement élégant. Il n’y a rien pour écrire à sa mère, mais il laisse savoir que l’on ne se trouve pas à bord d’une Sentra. Cela dit, assurez-vous deux fois plutôt qu’une de vérifier quelle combinaison de couleurs et de matériaux équipera votre QX50. En effet, les cuirs beige et brun, jumelés à du velours bleu, du plastique noir ainsi que des garnitures métalliques et d’autres en bois, c’est franchement exagéré et ce n’est pas de bon goût.
Tout en restant dans l’esthétisme, mentionnons au passage que la silhouette est réussie et bien moins polarisante que celle du Lexus NX. Comme quoi, en creusant, on finit par lui trouver des qualités…
Feu vert
- Sonorité agréable
- Silhouette réussie
Feu rouge
- Système d’infodivertissement contre-intuitif
- Motorisation moins intéressante que prévu
- Avenir de la marque incertain