Mitsubishi Outlander - 2021 sera difficile
Voilà huit ans que le Mitsubishi Outlander roule sa bosse sous sa forme actuelle, une éternité pour n’importe quel modèle et particulièrement pour un VUS faisant face à une concurrence qui ne cesse d’évoluer. Il y a bien eu quelques coups de pinceau en 2015 et en 2018 pour garder l’Outlander au goût du jour, mais on parle ici de retouches majoritairement esthétiques. N’eût été l’arrivée de la version PHEV à moteur hybride branchable il y a trois ans, qui sait ce que serait devenu l’Outlander?
Le modèle PHEV a non seulement permis au Outlander de demeurer dans l’esprit des consommateurs, mais il a remis Mitsubishi sur le droit chemin. La version hybride rechargeable est une pionnière qui a connu et connaît beaucoup de succès, tellement de succès même que d’autres constructeurs tentent de lui voler sa ceinture. Malgré tout l’attrait du modèle branchable, l’Outlander risque de connaître une année difficile maintenant que de grosses pointures viendront faire compétition à sa version la plus populaire.
La concurrence s’intensifie
Le Ford Escape PHEV et le Toyota RAV4 Prime, sont évidemment ses concurrents les plus féroces, comme vous avez pu le constater dans notre essai comparatif. L'Escape propose 61 kilomètres d’autonomie alors que le RAV4 Prime revendique 68 kilomètres. L’Escape PHEV a droit à 221 chevaux tandis que le RAV4 Prime se vante de déballer 302 chevaux. Face à ses chiffres, l’Outlander PHEV risque d’avoir de la difficulté à se démarquer. Son moteur hybride combine un moteur à essence quatre cylindres de 2 litres avec deux moteurs électriques et une batterie de 12 kWh. Ces moteurs électriques sont positionnés à l’avant et l’arrière du véhicule ce qui lui confère la traction intégrale, mais sa batterie n’a qu’environ 35 kilomètres d’autonomie en mode électrique seulement.
Il est vrai que la majorité des acheteurs peuvent très bien se débrouiller avec 35 kilomètres. Le fait que la batterie se recharge en 3,5 heures est un atout et permet de profiter de la conduite électrique tous les jours. Mais une fois la batterie épuisée, l’Outlander PHEV consomme trop de carburant. Lors de notre essai comparatif, la consommation s’élevait à 8,6 L/100 km une fois la batterie vidée, un chiffre nettement plus important que ses concurrents directs. Lorsqu’il était seul sur son île, l’Outlander PHEV a réussi à convaincre un grand nombre de consommateurs. Maintenant qu’il n’est plus seul ses défauts sont plus remarquables.
L’habitacle est vieillot et l’âge du modèle se fait sentir dès les premiers instants derrière le volant. Les plastiques sont durs et fades, ce qui est plus ou moins acceptable dans un véhicule de plus de 40 000 $. Le confort est bon sur la route, en revanche la position de conduite idéale peut être difficile à trouver. Le moteur hybride livre des performances intéressantes quand on compare avec des utilitaires sport à moteur traditionnel ou encore des moteurs hybrides. Ceci dit, ses nouveaux rivaux à moteur hybride enfichable le devancent largement sur le plan de la puissance. Si Mitsubishi souhaite demeurer au sommet du segment des VUS compacts à moteur PHEV, un segment qu’il a lancé lui-même, il devra être créatif : adopter une batterie de plus grande capacité pour générer plus d’autonomie, réduire le prix du modèle actuel ou tout simplement redessiner le véhicule. Le statu quo ne fonctionnera pas.
Qu’en est-il du Mitsubishi Outlander normal?
C’est vrai, il n’y a pas que l’Outlander PHEV dans la vie. Il y a aussi l’Outlander. Ce dernier est alimenté par un moteur 2,4 litres, mais surtout par l’un des rares V6 du segment, un moteur 3 litres de 224 chevaux et 215 lb-pi de couple. Puissant, ce moteur est l’un des points les plus convaincants du modèle. Sa traction intégrale S-AWC est l’une des plus perfectionnées du segment. L’habitacle spacieux est aussi un élément à l’avantage du modèle. Il s’agit de l’un des rares utilitaires sport de sa catégorie à posséder une troisième rangée. Elle n’est pas nécessairement accueillante, mais elle dépanne. Puis il y a aussi la garantie de 10 ans de Mitsubishi, un autre point en faveur de l’Outlander face à ses rivaux.
Malgré tout, il commence à se faire tard pour ce dernier. Que ce soit au niveau de l’espace, de la conduite, du design intérieur, de l’économie d’essence ou des performances, vous trouverez un modèle rival qui fait mieux. Quant à l’Outlander PHEV, il doit lui aussi composer avec une concurrence de taille. L’heure du renouvellement a sonné pour le VUS compact de Mitsubishi.
Feu vert
- Autonomie utile de la version PHEV
- Confort intéressant
- Bonne capacité de remorquage (V6)
- Espace intérieur supérieur à la moyenne
Feu rouge
- Habitacle vieillot
- Autonomie en retrait face à la compétition (PHEV)
- Moteur 2,4 litres peu intéressant