Lamborghini Urus - Animal
Jamais l’emblème du constructeur italien n’aura été aussi approprié que sur le capot de l’Urus. En effet, ce fougueux taureau illustre à merveille le caractère de cet imposant véhicule, qui a permis à Lamborghini de pratiquement doubler ses ventes, et ce, en n’entachant d’aucune façon l’image de la marque. Au fait, pourquoi un taureau en guise d’emblème chez Lamborghini? Parce qu’il s’agissait tout simplement du signe astrologique du fondateur de la marque.
Non, il ne s’agit pas du premier VUS Lamborghini. En effet, le constructeur lançait en 1986 le LM-002, lequel pouvait, en quelque sorte, se comparer au Humvee militaire. Bien sûr, l’Urus n’a rien de comparable avec son ancêtre, d’autant plus qu’il se veut beaucoup moins exclusif. Cela dit, les concessionnaires peinent à en garder en stock tellement la demande est élevée. Car même à un prix de base qui dépasse les 250 000 $, le constructeur en a écoulé 360 au pays, l’an dernier, et 2 374 du côté américain. En 2019, le constructeur a d’ailleurs vu ses ventes grimper de 43%, écoulant mondialement 8 205 véhicules, dont environ 5 000 Urus.
Gènes allemands
Ce n’est un secret pour personne, Lamborghini utilise ici la plateforme MLB, introduite avec l’Audi Q7. On fait également appel à un moteur Audi V8 biturbo, évidemment retravaillé, ainsi qu’à de nombreuses pièces d’assemblage telles les poignées de porte, les commutateurs et les systèmes d’exploitation. Bien honnêtement, personne ne s’en plaindra. Parce que la qualité d’ingénierie allemande est incomparable, mais aussi parce que l’assemblage est irréprochable.
Si l’Urus affiche une forte influence germanique, sa ligne est pour sa part purement Lamborghini. D’une violence inouïe, elle ne fait pas dans la dentelle et témoigne sans subtilité de ses capacités. Selon les teintes et les agencements choisis, l’Urus peut se montrer soit très voyant, soit carrément intimidant. Jamais il ne passera inaperçu, à moins que vous demeuriez dans les quartiers cossus de Beverly Hills, où sa présence est déjà commune.
Revêtant une ribambelle de matériaux tous plus nobles les uns que les autres, l’habitacle de l’Urus accueille ses occupants dans un luxe incomparable. On y propose l’option d’une banquette ou de baquets séparés à l’arrière, ainsi qu’une quantité invraisemblable d’agencements de matériaux et de teintes intérieures. Maintenant, si certains acheteurs ont cette fâcheuse tendance à toujours commander ce qu’il y a de plus coûteux, d’autres prendront le temps de bien sélectionner les options afin d’obtenir un environnement beaucoup plus gracieux et original.
Bien installé sur un siège là aussi, très Audi, et qui propose beaucoup de latitude en matière d’ajustement, le conducteur peut se prévaloir des fonctions de massage en contemplant un poste de conduite finement étudié. À bord, le module de commande, comportant la gestion du châssis, la sélection des modes de conduite ainsi que le bouton de démarrage, saute d’abord aux yeux. Viennent ensuite ces deux écrans tactiles et l’instrumentation numérique, dont la présentation graphique est similaire à celle de l’Huracan. Bref, on a affaire à une panoplie de fonctions, esthétiquement réussies, mais qui demandent une adaptation. Puis, il y a cette odeur des cuirs, à faire craquer…
800 kilos de plus…
En effet, l’Urus est 800 kilos plus lourd qu’une Huracan. Et pourtant, le premier élément qui étonne à la conduite de ce VUS, hormis son vrombissement mécanique, demeure ce sentiment de légèreté. Comme si les ingénieurs avaient réussi l’impossible. Évidemment, les lois de la physique ont leurs limites, mais jamais vous n’aurez l’impression d’un véhicule handicapé par un surplus de poids, tant au quotidien que sur un circuit fermé. Sans contredit, les modes de conduite permettent de profiter en permanence du meilleur des deux mondes, en obtenant un comportement allant de feutré à carrément démoniaque.
Bien que l’Urus soit très puissant, ses qualités dynamiques impressionnent davantage. Parce que s’il est facile d’injecter de la puissance sous le capot d’un VUS, il est nettement moins évident de l’accompagner d’un comportement conséquent. Or, Lamborghini propose ici une gestion électronique des suspensions, un vecteur de couple ainsi que les quatre roues directionnelles, ce qui contribue évidemment à cette grande agilité routière. Le constructeur va même jusqu’à proposer une fonction hors route, laquelle rehaussera la suspension de près de dix pouces. Hélas, il est impossible d’adapter des pneus de 23 pouces pour ce genre de conditions, ce qui explique pourquoi vous n’en croiserez probablement jamais dans les sentiers. Remarquez, d’ailleurs que vous n’en verrez que très rarement sur un circuit, et ce, même s’il est capable de faire rougir de honte bien des sportives de renom. Alors, oui, on a ici affaire à une authentique Lamborghini, franchement impressionnante, et qui pourrait même prochainement débarquer en version hybride rechargeable. À suivre…
Feu vert
- Maniabilité impressionnante
- Qualité de fabrication et de finition
- Sonorité envoûtante
- Facile à revendre
Feu rouge
- Prix, options, entretien, etc.
- Volume cargo d’une Hyundai Accent
- Écrans qui demandent une adaptation
- Hybride enfichable qui se fait attendre