Dodge Challenger - Avant qu'il ne soit trop tard
L’heure de la retraite a sonné il y a bien longtemps pour la Dodge Challenger, néanmoins elle continue de se présenter tous les matins au boulot. Comme plusieurs produits vieillissants chez FCA, ce gros coupé revient année après année avec peu de changements majeurs ou significatifs, mais parvient malgré tout à attirer l’attention.
Que ce soit avec un nouvel ensemble Sport, un moteur encore plus puissant ou simplement l’ajout de quelques couleurs de carrosserie éclatantes, la Challenger finit toujours par faire parler d’elle. Et si elle semble figée dans le temps – la génération actuelle a été introduite pour le millésime 2008 – cette voiture telle qu’on la connaît finira par disparaître. Ou remplacée par une mouture complètement différente, construite sur une architecture d’Alfa Romeo, selon les rumeurs. Dans les deux cas, si l’on éprouve un amour inconditionnel pour ce bolide rétro, et que l’on hésite à faire l’achat d’une Challenger neuve, ne procrastinons pas trop longtemps.
Le chat infernal aux hanches élargies
L’ultime déclinaison de la Dodge Challenger en 2021, c’est la nouvelle SRT Super Stock conçue pour dominer les pistes de drag, et fière remplaçante de la très rare version Demon de 2018. Avec sa carrosserie gonflée aux stéroïdes, son capot à double narine et son regard toujours aussi menaçant, cette bagnole semble sortie tout droit d’un garage de tuning, prête à être admirée à la prochaine exposition SEMA. Et que dire que son rugissant V8 suralimenté HEMI de 6,2 litres, ne crachant pas moins de 807 chevaux? Un moteur hallucinant autant pour ses performances que pour sa sonorité! Quant à la Challenger Hellcat Redeye de 797 chevaux, elle dévore des Toyota Prius pour déjeuner.
Si l’idée de dépenser jusqu’à 125 000 $ sur une Challenger nous semble ridicule, à l’autre bout du spectre se trouvent les versions SXT et GT, munies du moteur V6 de 305 chevaux, et disponibles avec un rouage intégral pour survivre aux joies de l’hiver. Intéressantes, certes, mais loin d’être le même objet de désir qu’une Challenger à moteur V8.
L’entre-deux idéal, c’est la version Scat Pack 392 et son V8 HEMI de 6,4 litres, bon pour 485 chevaux et une apparence tout de même sinistre. On peut même l’obtenir avec un autre anachronisme, c’est-à-dire une boîte manuelle à six rapports dont la lourdeur de la pédale d’embrayage nous rappelle celles des années 70. Tant qu’à faire dans le rétro, aussi bien d’y aller à fond! La Scat Pack 392 est aussi disponible avec la carrosserie Widebody, si le cœur vous en dit.
Évidemment, dans tous les cas, sauf peut-être les déclinaisons plus modestes, on doit composer avec une consommation d’essence provoquant l’hystérie des écologistes. Et dans la plupart des cas, on recommande l’utilisation d’essence super. Pas super, finalement.
Un peu de modernité, quand même
L’habitacle de la Dodge Challenger fait également dans le rétro, mais au moins, on a cru bon d’y incorporer un système multimédia moderne. Cet ensemble baptisé Uconnect ne date pas d’hier, par contre son écran tactile est grand et réactif au toucher, les informations présentées sont claires, et les zones de boutons très grandes. Le système Uconnect 5 fait son apparition cette année dans de nouveaux produits FCA, cependant dans la Challenger, il faudra vraisemblablement attendre la prochaine génération pour l’obtenir.
Sinon, on roule en tout confort dans les gros sièges baquets enveloppants, garnis en option de cuir nappa ou d’un mélange de cuir et d’alcantara, alors que deux ou trois personnes peuvent s’asseoir à l’arrière avec un peu de bonne volonté. On se permet quelques caractéristiques de luxe avec des sièges chauffants et ventilés ainsi qu’un volant chauffant. La Challenger est l’une des rares voitures sur le marché dans laquelle on peut filer sur l’autoroute les fenêtres baissées, sans bourrasques qui nous défont le chignon.
En revanche, il ne faut pas s’attendre à une grande qualité au chapitre des matériaux habillant l’habitacle, bien que ce ne soit guère mieux à bord de la Ford Mustang et de la Chevrolet Camaro, les éternelles rivales de la Dodge. Le coffre est relativement grand, mais peu profond. Comme dans la Challenger de l’époque.
Si la fiabilité générale de la voiture s’est améliorée tranquillement au fil des ans, on doit toutefois réaliser que tôt ou tard, la Challenger nécessitera un entretien des freins et un remplacement des pneus, sans compter qu’il faudra la chausser de coûteuses bottines d’hiver – à moins de prévoir l’entreposage du bolide durant la saison froide.
Qu’importe! On ne s’achète pas une Challenger pour son côté pratique, mais plutôt pour vivre des sensations fortes avant que la société finisse par adopter des petites voitures électriques autonomes et… monotones.
Feu vert
- Puissance et prestations démentielles
- Système multimédia convivial
- Design rétro intemporel
Feu rouge
- Forte consommation, évidemment
- Qualité des matériaux discutable
- Aucune considération environnementale