Lotus Evora - La sportive old school
Elle a un bouton de démarrage, mais il faut préalablement insérer une clé dans le barillet et la tourner avant de pouvoir commander la mise à feu de son V6. Elle a un écran multimédia, mais ses instruments sont des cadrans conventionnels, la seule concession à la modernité étant l’ajout d’un petit indicateur de vitesse numérique. Le frein d’urgence n’est pas électronique, il s’agit plutôt d’un bon vieux levier. Pas de doute possible, la Lotus Evora est une sportive old school, comme celle de la belle époque avant que l’électronique embarquée permette à des néophytes de rouler au-dessus de leurs habiletés au volant de sportives d’exception. Avis aux intéressés, l’Evora est très permissive en conduite sportive, et l’adhérence permise par ses pneus Michelin Pilot Sport Cup 2 est impressionnante, par contre méfiez-vous de la pluie…
La Lotus Evora est une voiture vivante, agile, directe, précise. Le genre de voiture qui met tous vos sens en alerte et qui vous donne l’impression de vivre une réalité augmentée, alors que les couleurs que vous percevez vous semblent plus vives et les sons, plus clairs. L’Evora demande, ou plutôt exige, cela dit sans vouloir faire de jeu de mots avec le nom d’un autre modèle Lotus, votre entière concentration.
Ajouter de la légèreté
« Add lightness », que l’on peut traduire par « ajouter de la légèreté », était le leitmotiv de Colin Chapman, le brillant ingénieur qui a fondé la marque Lotus et l’écurie de Formule Un du même nom. Pour Chapman, la masse s’avérait l’ennemie numéro un de la performance et il s’est toujours employé à réduire le poids de ses voitures au minimum. Aujourd’hui, la Evora, sans être aussi légère que les Elise et Exige, est restée fidèle à ce principe avec un poids de seulement 1 408 kilos. Bien que pour une voiture offerte en configuration deux places, ce ne soit pas exceptionnel, ça le devient lorsque la Evora adopte la configuration 2+2, même si les places arrière très exigües ne servent en réalité qu’à accueillir des bagages, plutôt que des personnes.
Une des raisons qui expliquent le poids contenu de la Evora GT est l’usage étendu de pièces en fibre de carbone, comme le pare-chocs arrière et certains panneaux de carrosserie. De plus, un pack carbone offert en option comprend l’ajout de plusieurs pièces, dont le toit, réalisées avec ce matériau plus léger, réduisant ainsi encore plus la masse de cette sportive britannique. L’aérodynamique est aussi très étudiée avec des formes très ciselées et des ouvertures pratiquées à l’arrière pour évacuer la zone de haute pression qui s’y forme.
Un véritable cockpit
En raison de son gabarit, et de sa hauteur d’à peine 1,2 mètre, l’accès aux places avant exige une certaine souplesse. Une fois bien calé dans un siège offrant un excellent soutien, on reprend contact avec un environnement qui évoque parfaitement le cockpit d’une voiture de course d’une autre époque. La pédale d’embrayage demande un bon effort, le levier de vitesses de la boîte manuelle à six vitesses tombe parfaitement sous la main, et le mouvement de ce levier est d’une précision remarquable. L’habitacle est revêtu d’Alcantara, néanmoins la qualité d’assemblage demeure artisanale.
Lotus a choisi Toyota comme motoriste pour ses voitures sport. Même si le nom Lotus figure sur le moteur, c’est bien un V6 Toyota de 3,5 litres suralimenté par un compresseur volumétrique provenant de l’équipementier Edelbrock qui est monté en position centrale arrière. La puissance maximale de 416 chevaux est déployée à haut régime, 7 000 tours/minute, alors que le couple maximal arrive aux alentours de 3 500 tours/minute. Bref, c’est un moteur qui aime se faire cravacher pour livrer sa cavalerie, et comme l’étagement des rapports de la boîte est assez serré, on adopte une conduite très physique au volant de la Evora, qui se montre volontaire en toutes circonstances.
C’est véritablement du côté des liaisons au sol que l'auto brille, celles-ci étant assurées par des ressorts de marque Eibach et des amortisseurs Bilstein, montés de série, et dont les calibrations ont été savamment étudiées. Quatre modes de conduite sont au programme, le conducteur choisissant entre Drive, Sport, Race et Off. Bien évidemment, les modes Sport et Race retardent l’intervention du système de contrôle de la stabilité, alors que le mode « Off » vous prive totalement de l’aide des anges gardiens de l’électronique.
Par ailleurs, il est établi que l’avenir de Lotus passera par l’électrification. Lotus a récemment dévoilé l'Evija, une sportive élaborée sur une structure réalisée en fibre de carbone et animée par quatre moteurs électriques, développant une puissance totale équivalente à 1 973 chevaux ainsi qu’un couple titanesque de 1 254 lb-pi, alimentés par une batterie d’une capacité de 70 kWh. La Evija sera produite en petite série limitée à 130 exemplaires.
Feu vert
- Réactions vives du châssis
- Précision de la direction
- Excellente tenue de route
- Sonorité du V6 Toyota
Feu rouge
- Prix élevé
- Dotation limitée d’équipement
- Système multimédia dépassé
- Qualité de la finition