Porsche 718 - Les magiciennes se multiplient
On voudrait écrire que Porsche a porté le coup de grâce aux rivales de ce duo exceptionnel que forment les 718 Boxster et Cayman avec leurs versions les plus récentes mais en fait, elles n’en ont pas vraiment. Ces deux-là sont même assez agiles, rapides et douées pour chasser dans la catégorie au-dessus, si la chose vous intéresse. Chose certaine, on a l’embarras du choix plus que jamais avec les nouvelles venues dont certaines sont de belles surprises.
Chez Porsche, l’ingénieur est roi et on va aux courses depuis plus de six décennies, avec plus de 30 000 victoires au palmarès. On s’est donc sûrement étonné grandement, à Zuffenhausen et au centre de recherche et développement de Weissach, de l’accueil tiède qu’ont réservé la presse automobile et les acheteurs aux premières 718 Boxster et Cayman, il y a déjà cinq ans. Uniquement à cause de la sonorité (beaucoup) moins mélodieuse de leurs nouveaux quatre cylindres à plat turbocompressés de 2 et 2,5 litres.
Mettez-vous à leur place, Porsche venait alors tout juste de remporter pour une 3e fois consécutive les 24 Heures du Mans avec sa 919 Hybrid, propulsée par un quatre cylindres turbocompressé de 2 litres. Appuyé par une batterie et un moteur électrique, en effet. Sans compter que les premières 718 étaient plus rapides, plus agiles, plus frugales et moins polluantes que toutes les Boxster et Cayman produites avant elles, pendant deux décennies. Mais puisque les ventes avaient faibli, les ingénieurs ont sorti leur calculatrice, rallumé leur ordi et se sont mis au boulot pour créer les solutions. Vox populi, vox dei !
Pour les puristes
Les séries 718 Boxster et Cayman, les modèles réguliers, sont animés par un quatre cylindres à plat turbocompressé de 2 litres et 300 chevaux, auxquels s’ajoutent les versions S, équipées d’un boxer turbo de 2,5 litres et 350 chevaux. À ces duos solides se sont ajoutées l’an dernier des variantes T (pour Touring), axées strictement sur le plaisir de la conduite et dotées simplement, selon cette logique, du moteur de 2 litres. Dans le même esprit, les Boxster et Cayman T sont déjà pourvues de la suspension sport réglable PASM, qui abaisse la carrosserie de 20 mm, et de jantes d’alliage de 20 pouces au fini gris titane lustré, chaussées de pneus à taille basse.
Les T disposent également, de série, du groupe Sport Chrono qui inclut cinq modes de conduite qu’on sélectionne à l’aide d’une molette géniale, fixée au moyeu du petit volant GT. Il comporte aussi l’excellent mode départ-canon de Porsche qui retranche 0,4 seconde au chrono de 5,1 secondes promis pour la boîte manuelle à six rapports si l’on choisit plutôt la PDK à double embrayage, qui coûte actuellement 4 250 $. Les versions T profitent aussi d’un différentiel autobloquant avec transfert de couple et d’une présentation unique, dehors comme dedans. On peut également ajouter des freins carbone-céramique pour 8 450 $.
Sommets et surprises
Porsche couronne cette série 982 avec de nouvelles interprétations des Boxster Spyder et Cayman GT4 qui ont fait sensation avec la précédente. Leur pièce maîtresse est un six cylindres à plat atmosphérique inédit de 4 litres, dont elles tirent 414 chevaux à 7 600 tr/min et 309 lb-pi de couple à 5 000 tr/min. On promet le 0-100 km/h en 4,4 secondes avec la boîte manuelle à six rapports et quelques dixièmes de moins avec une boîte PDK promise pour bientôt.
L’aérodynamique des Spyder et GT4 demeure la plus poussée à ce jour et leur freinage est sans reproche aucun, même sans les disques carbone-céramique optionnels deux fois plus légers. Elles ont également adopté les suspensions et freins de la 911 GT3, rien de moins, et leur carrosserie est abaissée de 30 mm. La Spyder s’est révélée précise et imperturbable sur d’étroites routes écossaises, lors du lancement.
Le pincement, l’angle de carrossage des roues avant et la barre antiroulis de la GT4 sont par contre réglables puisqu’elle va se retrouver souvent sur les circuits. Son aplomb et son équilibre étaient remarquables dans la pluie battante sur celui de Knockhill, les oreilles pleines du hurlement de son boxer qui grimpait vers la zone rouge à 8 000 tr/min.
La surprise est venue des GTS 4.0 qui profitent désormais d’une version à peine assagie du nouveau six cylindres atmosphérique de 4 litres au lieu du quatre cylindres turbo de 2,5 litres. Ses 394 chevaux sont livrés à 7 000 tr/min, pour un gain de 29 chevaux, douceur et sonorité en prime. Comportement et tenue de route sont à un cran des Spyder et GT4. Logique respectée. La Boxster GTS 4.0 offre cependant une capote électrique qui s’abaisse toute seule en 12 secondes au lieu du casse-tête manuel de la Spyder.
Quoi qu’il en soit, pour l’ensemble de l’œuvre, les 718 Boxster et Cayman demeurent les meilleures sportives actuelles, toutes catégories confondues.
Feu vert
- Sonorité envoûtante des nouveaux six cylindres
- Comportement et tenue de route d’exception
- Freinage sans faille
- Ergonomie, qualité et solidité
Feu rouge
- Les museaux souples frottent l’asphalte
- Sièges baquets optionnels difficiles d’accès
- Capote manuelle peu pratique (Spyder)
- Options nombreuses et chères