Ferrari 812 - Plaisir d’essence
C’était dans le cadre de la 87e édition du Salon de l’auto de Genève que Ferrari dévoilait ce qui allait devenir la Ferrari la plus puissante jamais conçue. Toutes les têtes étaient tournées vers la 812 Superfast, une berlinetta qui dépassait les limites de l’entendement en matière d’aérodynamisme et de puissance. Puis est venue la 812 GTS l’an dernier, une décapotable qui a copié sa sœur ainée dans les moindres détails techniques, mais qui peut découvrir son habitacle à la pression d’un bouton pour plus de plaisir des sens.
Une motorisation atmosphérique pure et dure
Récemment éclipsée en termes de puissance par la SF90 Stradale, qui a reçu une décharge électrique pour prendre les devants, la 812 Superfast occupe toujours une place prédominante dans le catalogue de l’écurie du cheval cabré. Sans rien enlever aux performances ahurissantes de la SF90 Stradale, son titre pourrait par contre être contesté par les puristes durs à cuire de la marque, car la 812 Superfast et son penchant GTS usent d’une technologie motrice tant vénérée par les admirateurs, soit le moteur V12 sans suralimentation ni « boost » électrique… plus gourmand à la pompe, mais qui ne « triche » pas!
L’organe mécanique qui anime la 812 gagne en effet en rareté, cette motorisation V12 de 6,5 litres atmosphérique développe 789 chevaux et 530 lb-pi de couple. Ferrari l’a mariée à une boîte automatisée F1 à sept rapports et double embrayage qui canalise tous les efforts aux roues arrière. La motorisation demeure inchangée entre la 812 Superfast et la 812 GTS, et malgré les différences aérodynamiques, les performances sont très similaires, avec un 0-100 km/h en 2,9 secondes (quelques millièmes de plus pour la GTS), un 0-200 km/h en 7,9 secondes (8,3 secondes pour la GTS), et une vitesse de pointe de 340 km/h, atteignable avec la Superfast comme avec la GTS. À noter également que la distribution du poids est exactement la même pour la 812 Superfast et la 812 GTS, soit 47% à l’avant et 53% à l’arrière.
Des aides à la conduite au service du pilotage
Même si leur motorisation est considérée comme plus mature (et énergivore) dans le contexte actuel, les 812 Superfast et 812 GTS n’en sont pas moins modernes sur le plan technologique, notamment pour ce qui est des systèmes d’assistance à la conduite. Et quand on parle de tels systèmes chez Ferrari, il ne s’agit pas d’aide au suivi de voie ni de détection des piétons. Non, c’est plutôt une assistance au pilotage qui agit comme un instructeur qui enseigne la dextérité au volant à haute vitesse.
La direction assistée électrique variable au service de la dynamique de conduite, le Ferrari Peak Performance (FPP) qui fournit une rétroaction lorsque la voiture se rapproche de sa limite d'adhérence, le Ferrari Power Oversteer (FPO) qui donne une rétroaction au pilote visant à corriger la trajectoire de la voiture en survirage, et le calibrage optimisé des amortisseurs magnétorhéologiques ajustables sont tous au service de l’élève privilégié aux commandes. Et tout ça sous l’œil attentif du manettino, ce sélecteur au volant qui contrôle les modes de conduite et qui agit comme chef d’orchestre de la troupe mécanique.
Une physionomie sans compromis
Le physique des 812 Superfast et 812 GTS séduit le regard, mais cet esthétisme a été découpé au scalpel selon un consensus strict visant à marier parfaitement l’aérodynamisme et le respect des règles de design auxquelles Ferrari a toujours adhéré. Les deux sportives exhibent fièrement le long capot qui cache la douzaine de cylindres, prouesse qui est d’autant plus unique dans la GTS puisque c’est la première fois, depuis la 365 GTS4, que Ferrari transplante une telle motorisation dans une Spider.
Cette carrosserie est offerte avec une panoplie d’options d’éléments en fibre de carbone toutes plus onéreuses les unes que les autres. Une fois tous ces éléments tissés d’une main agile apposés sur la carrosserie, la 812 Superfast pèse 1 630 kg. Sa sœur, la 812 GTS, fait pencher la balance à 1 645 kg. La majorité de ce surplus est d’ailleurs attribuable au renforcement de la structure. Le mécanisme du toit rétractable en prend également une partie, composante qui peut être activée à des vitesses allant jusqu’à 45 km/h, tout en accomplissant sa tâche en 14 secondes.
Pour mériter l’appellation GT, la Ferrari 812 Superfast déploie un minimum de 320 litres d’espace sous son gigantesque hayon (en plus de l’espace derrière les sièges). Pour la GTS, on parle plutôt d'un volume de 250 litres.
Les Ferrari 812 Superfast et 812 GTS allient parfaitement le nouveau et le vieux avec un design impeccable agrémenté de technologies d’aides au pilotage, le tout dans une GT relativement logeable qui nous rappelle que le V12 atmosphérique n’a pas dit son dernier mot.
Feu vert
- V12 atmosphérique puissant et unique
- Style réussi
- Aides au pilotage avancées
Feu rouge
- Prix des options exorbitant
- Coût d’entretien faramineux
- Consommation considérable