Jeep Compass - On préfère le Cherokee
Le Jeep Compass de deuxième génération, complètement revu en 2017, se place désormais différemment au sein de la gamme du constructeur américain. Le premier Compass, et le Patriot, aujourd’hui disparus, étaient deux véhicules d’entrée de gamme. Ce rôle est désormais occupé par le Renegade, un VUS sous-compact qui rencontre un énorme succès en Europe, mais qui se fait toutefois plus discret chez nous. Plus grand que le Renegade mais vendu dans une gamme de prix similaire, le Compass entre aussi en concurrence avec le Cherokee, valeur sûre chez Jeep qui lui fait de l’ombre. Nous allons y revenir.
Les critiques les plus virulentes à l’endroit du Jeep Compass visent le peu d’efficacité de son moteur quatre cylindres de 2,4 litres. Sur papier, les performances sont très correctes, avec 180 chevaux et 175 lb-pi de couple. Pourtant, une fois rendu derrière le volant, on jurerait que le moteur est nettement moins puissant. Les accélérations s’avèrent paresseuses, ainsi que les reprises. Il faut anticiper ses dépassements, et redoubler de vigilance lorsqu’on roule avec quatre ou cinq passagers à bord. Il faut dire que la boîte automatique à neuf rapports prend trop de temps au moment de rétrograder. C’est particulièrement vrai lorsqu’il faut dépasser ou se lancer sur une voie rapide.
Suspension confortable, sièges trop fermes
Dans l’habitacle, la qualité de finition n’a évidemment plus rien à voir avec l’ancienne version. Elle est conforme à ce que produit Fiat-Chrysler actuellement. L’espace est suffisant pour quatre occupants, par contre le dégagement dévolu à la tête est trop restreint, aussi bien à l’avant qu’à l’arrière. Même avec le siège du conducteur descendu au maximum, une personne de plus de six pieds pourrait toucher le toit. Dans notre modèle d’essai, les sièges avant étaient trop fermes et plats. La partie avant qui soutient les cuisses est convenable et le coussin placé sous les fesses, trop dur, ce qui ne conviendra pas à tout le monde.
Après deux heures de route, nous avions hâte de faire une pause pour nous reposer un peu. Heureusement que la suspension offre un bon confort de roulement, ce qui compense un peu ce désagrément. En ce qui concerne le système d’infodivertissement, le Compass fait appel au célèbre Uconnect, monté dans la majorité des produits FCA. Et comme dans les autres véhicules qui le reçoivent, il fait partie des plus intuitifs du marché. Assurément un des points forts du Compass. Selon la déclinaison choisie, la taille de l’écran varie de 7 à 8,4 pouces.
Sur la route, les capacités dynamiques du Compass sont acceptables, sans plus. Bien qu’il vous emmène du point A au point B, n’attendez pas une once de sportivité ou de dynamisme à son volant. La direction n’est pas d’une précision redoutable, mais pas vraiment engourdie non plus. Le freinage est suffisamment efficace, mais pas particulièrement puissant. Là où le Compass sort du lot, c’est principalement pour ses capacités hors route supérieures à la moyenne.
Il est disponible en traction avant dans les moutures Sport et North, néanmoins le rouage intégral, qui a contribué à bâtir la réputation de Jeep, reste évidemment plus intéressant. Pour les conducteurs plus exigeants et radicaux, le modèle Trailhawk, légèrement rehaussé, est également muni de points d’ancrage, ce qui peut être fort utile lorsqu’on s’aventure en terrain plus accidenté. Et si vous ne quittez jamais l’asphalte, cela aura au moins le mérite de donner un look plus « aventurier » au véhicule.
Cherokee 1 – Compass 0
Au moment du bilan, le Compass peine à soutenir la comparaison avec le Jeep Cherokee. Plus agréable à conduire, plus performant et aussi bon en conduite hors route, ce dernier s’impose comme un meilleur choix au sein de la gamme Jeep. D’autant plus que le prix des modèles les plus haut de gamme se rapprochent de ceux du Cherokee. Les acheteurs semblent être du même avis puisqu’il s’est vendu 750 Compass au Québec, en 2019. Durant la même période, Jeep a écoulé 2 241 Cherokee, ce qui en dit long sur le placement bancal du Compass.
Un modèle hybride rechargeable, présenté pour la première fois en 2019, pourrait le rendre plus attrayant et lui redonner de l’intérêt. D’autant plus qu’il dispose de la traction intégrale, un avantage certain au Québec. Mais cette variante se fait désirer et on commence à se demander si elle arrivera un jour en Amérique du Nord. En effet, alors que nous nous attendions à voir arriver la version hybride pour 2021, Fiat-Chrysler n’a fourni aucune information confirmant cette possibilité. Est-ce que cette technologie sera implantée dans le Compass pour l’année-modèle 2022 ? Rien ne nous permet de l’affirmer pour l’instant…
Feu vert
- Système multimédia intuitif et agréable à utiliser
- Roulement confortable
- Capacités hors route supérieures à la concurrence
Feu rouge
- Prix élevé pour les prestations fournies
- Moteur paresseux
- Tenue de route moyenne