Land Rover Discovery Sport - Un choix à justifier
Chez Land Rover, on porte une attention particulière aux produits Range Rover, plus prestigieux, plus chers et évidemment plus rentables. Durant ce temps, les modèles « ordinaires » portant l’écusson Land Rover, les Defender, Discovery and Discovery Sport, permettent aux consommateurs d’accéder aux versions de la marque anglaise à un prix, disons, plus raisonnable.
Ironie du sort, ce sont ces modèles plus abordables qui se vendent le moins dans la gamme. Assiste-t-on à un problème d’image ou de prestige? Le Discovery Sport, remanié l’an dernier, trouve presque deux fois moins d’acheteurs que le Range Rover Evoque, même si son habitacle loge davantage.
Une refonte qui lui va bien
Le Land Rover Discovery Sport arborait déjà des airs de famille dans sa génération précédente, mais cette nouvelle incarnation apporte un style plus sophistiqué et caractériel, même s’il n’est pas aussi extraverti que l’Evoque. Ressemblant au Discovery oublié dans la sécheuse, le Sport repose sur un empattement allongé, permettant des dimensions intérieures légèrement plus généreuses que celles du petit Range Rover. En outre, une troisième rangée de sièges s’ajoute en option.
Toutefois, n’allons pas croire que ces sixième et septième places seront faciles d’accès, ni confortables. Au moins, si nos enfants nous demandent fréquemment d’inviter un ami lors de nos trajets routiers, on peut les accommoder sur de courtes distances. Ce n’est pas pour rien que le constructeur qualifie cet aménagement de « 5+2 » et non de sept places. L’Evoque est plus spacieux à l’avant, alors que le Discovery Sport mise sur des places de deuxième rangée moins étriquées.
L’an dernier, le Sport a profité d’une mise à jour de son design intérieur tout comme de ses fonctionnalités technologiques. Le volant obtient des commandes à surface tactile, alors que l’instrumentation analogique du conducteur peut être remplacée par un écran entièrement numérique de 12,3 pouces. De série, le VUS comprend un écran multimédia tactile de dix pouces avec intégration Apple CarPlay et Android Auto. Une chaîne audio Meridian à 14 haut-parleurs et une recharge de téléphones par induction figurent parmi les équipements livrables.
En optant pour l’ensemble R-Dynamic, on rehausse le Discovery Sport en lui octroyant une apparence plus énergique avec des bas de caisse de couleur assortie, des sorties d’échappement chromées ainsi que des boucliers avant et arrière au style plus agressif. Et comme le veut la tendance du moment, des ensembles d’habillage noir sont disponibles également. Dans l’habitacle, les choix de boiseries ou la finition en grillage de titane sont intéressants; on passerait notre tour sur les accents noirs reluisants toutefois.
Deux motorisations, même problème
Les variantes de base du Discovery Sport ont droit à un quatre cylindres turbocompressé de 2 litres avec 246 chevaux, procurant des accélérations fort honorables grâce au couple à bas régime intéressant. Une variante du moteur, dotée de l’hybridation légère et produisant 286 chevaux, est également disponible, qui fait baisser le 0-100 km/h de 7,6 à 6,6 secondes.
Pourtant, dans le segment des utilitaires compacts de luxe, le moteur du Discovery Sport est de loin le plus énergivore en le comparant avec des cylindrées similaires, hybrides ou non. Particulièrement gourmand en ville, il consomme plus de 2 L/100 km de plus que le BMW X3 – le plus écoénergétique de la catégorie.
En contrepartie, comme tout modèle Land Rover, le Discovery Sport est équipé d’un rouage intégral sophistiqué avec la gestion Terrain Response 2, comportant plusieurs modes de conduite selon le type de terrain à confronter. Avec une généreuse garde au sol et le système de caméras ClearSight Ground View, qui projette à l’écran une image du sentier devant comme si l’on voyait la route à travers le capot, on peut s’aventurer hors route sans trop se soucier d’endommager le VUS. Pour la poignée de propriétaires qui vont effectivement quitter le pavé et exploiter les capacités du Land Rover, bien entendu.
Hélas, ce qui gâche surtout l’attrait du Discovery Sport, et de la marque en général, ce sont à la fois une réputation de fiabilité peu flatteuse et des résultats désastreux dans les études de qualité initiale de la firme étasunienne J.D. Power. On se reprend légèrement dans les études de loyauté de la clientèle ainsi que de performances et d’exécution de la même firme. Néanmoins, au bout du compte, au volant du Discovery Sport on se fera invariablement demander pourquoi on l’a choisi au lieu d’un BMW, d’un Audi ou d’un Mercedes-Benz.
La réponse à cette question, c’est la rareté du produit sur les routes, pour ceux qui ont en marre de conduire le même véhicule que le tiers du voisinage. Et tout cela n’enlève rien à la polyvalence et aux capacités de cet utilitaire, fort appréciables.
Feu vert
- Bonne polyvalence
- Capacités hors route indéniables
- Technologiquement à jour
Feu rouge
- Consommation décevante
- Réputation de fiabilité toujours problématique
- Sièges de troisième rangée quasi symboliques