Toyota GR Supra - Viser plus haut et plus bas
La Supra a fait un retour très attendu et remarqué l’an dernier après une absence de vingt-deux années durant lesquelles son statut de voiture-culte, entretenu par le cinéma et les jeux vidéo, n’a fait que grandir. Au-delà du tapage qu’on a fait sur son développement et ses origines, la nouvelle GR Supra a impressionné par ses performances, son comportement et une silhouette fidèle aux lignes du prototype FT-1 dont elle fut inspirée. Pour sa deuxième année, Toyota bonifie déjà motorisation et tenue de route.
Puisque le sujet est inévitable, rappelons que la GR Supra est le fruit d’une collaboration avec BMW, qu’elle partage l’architecture de son roadster Z4 et qu’elle est fabriquée à Graz, en Autriche, par une filiale du groupe canadien Magna. La Supra reprend les moteurs et composantes de la Z4, mais les réglages sont de Toyota. Elle porte d’ailleurs fièrement les initiales GR pour Gazoo Racing, l’équipe d’usine qui a gagné deux fois les 24 Heures du Mans et deux titres en Championnat du monde des rallyes ces dernières années.
Performance et tenue de route d’abord
On reconnaît les priorités du géant japonais pour ses sportives puisque la puissance du six cylindres en ligne turbo de la GR Supra 3.0 passe de 335 à 382 chevaux, la même cote que la Z4. Les ingénieurs aiguisent aussi sa tenue de route avec des entretoises d’aluminium pour les tourelles de suspension avant en plus de retoucher les amortisseurs et les systèmes électroniques en conséquence.
Une GR Supra 2.0, propulsée par un quatre cylindres turbo de 2 litres (255 chevaux), sera également offerte en cours d’année. Elle sera plus légère d’une centaine de kilos parce que ses freins sont plus petits, pincés par des étriers à un piston au lieu de quatre, qu’elle a des roues de 18 pouces et qu’elle se passe du différentiel autobloquant, de la suspension réglable et des réglages électriques pour ses sièges.
Le modèle spécial Édition A91 ajoute, quant à lui, un aileron arrière prolongé, des coques de rétroviseur en fibre de carbone, des sièges en Alcantara et des jantes de 19 pouces en aluminium forgé noir mat. Il s’agit d’une aubaine puisque le supplément demandé équivaut au prix des seules coques de rétroviseurs.
Manies et vertus héritées
La position de conduite est très correcte, avec un volant de petit diamètre et un bon repose-pied. Les sièges, drapés de cuir épais de belle qualité, sont confortables et bien sculptés. On a le choix d’un cuir rouge qui éclaire un peu un habitacle, autrement assez sombre, avec deux des sept couleurs de carrosserie et on l’obtient de série avec le gris mat Fantôme, une option de 1 615 $.
L’assise des sièges est cependant courte, trop basse à l’avant, et n’est malheureusement ni extensible ni réglable. De plus, comme dans les BMW – sans surprise – les boutons pour la mise en mémoire des réglages se trouvent plantés sur le côté gauche du coussin, donc invisibles. Il faut apprendre à les manipuler à l’aveuglette. Il y a également peu de rangements dans l’habitacle et ils ne sont pas tellement pratiques. En outre, la soute cargo arrière ouverte sur l'habitacle est petite et il n’y a pas de touche pour ouvrir le hayon de l’extérieur.
Le rétroviseur gauche bloque le point de corde même s’il est bien détaché du montant du pare-brise. La vue n’est pas mauvaise, par contre, dans le rétroviseur central, avec une lunette arrière de bonne taille. Avec sa ligne de toit basse et son vitrage assez réduit, la Supra semble plus grosse qu’elle ne l’est en réalité vue du poste de conduite. Elle est pourtant plus courte qu’une Corolla de près de 25 cm et plus basse de 15 mm. Plus large de 7,4 cm, par contre. Pour maîtriser les virages, bien sûr.
De la ville au circuit
Le moteur de la GR Supra 3.0 est réjouissant, vivant et sonore, avec un beau hululement déjà au démarrage. Il ratatouille et pétarade ensuite joyeusement en mode Sport, au point de frôler la caricature. La boîte automatique ZF à huit rapports est douce, précise, souple et elle rétrograde vite et net avec les manettes au volant. Elles sont en plastique, hélas, et leur fini couleur aluminium n’est pas une consolation suffisante.
La Supra est une bonne routière, stable, silencieuse et solide en tenue de cap. Son train avant est précis et le roulement, ferme et maîtrisé en mode Sport, comme il se doit. Il fait aussi des merveilles sur un circuit en améliorant grandement l’aplomb et la stabilité. On lui préfère quand même le mode Normal en ville où le freinage est un peu sec en amorce alors qu’il est puissant et facile à moduler en effort maximum.
Chose certaine, la GR Supra a son identité propre. D’abord parce que c’est un coupé alors que la Z4 est une décapotable, mais surtout parce que sa présentation est l’œuvre des stylistes de Toyota, même si l'on reconnaît les commandes et les menus de BMW. Reste à voir si son charme sera aussi durable que la légende virtuelle de la Supra.
Feu vert
- Moteur 3 litres raffiné et plus puissant
- Tenue de route solide en mode sport
- Position de conduite et ergonomie des commandes
- Habitacle très bien fini
Feu rouge
- Boutons de mise en mémoire des sièges invisibles
- Faible visibilité de trois quarts arrière et avant
- Assise trop courte, basse et non réglable
- Peu de rangements et soute cargo réduite