Cadillac CT4 - L’image alerte, la substance persuade
La Cadillac ATS a été la première incursion de la marque au laurier dans le segment des petites berlines sportives de luxe (si l’on écarte la Cimarron, qui n’est certes pas un sujet populaire dans l’industrie). Et dans le cadre du remaniement des dénominations chez Cadillac – qui est venu avec son lot inévitable de VUS -, Cadillac a cru bon de signifier aux amateurs de berlines de ce segment qu’elle était toujours dans la course.
La CT4 est un petit modèle, mais celui-ci a deux grandes vocations indispensables au futur de la marque en sol nord-américain. D’une part, il a pour mission de rajeunir la clientèle et de l’autre, il doit subtiliser des clients au Germany’s Big Three (BMW, Audi et Mercedes). Hélas, les acheteurs accordent beaucoup d’importance à l’image dans ce segment d’entrée de gamme, et celle de Cadillac est en constante évolution, et toujours difficile à cerner.
Un, deux, trois moteurs
La gamme CT4 compte sur un trio de motorisations pour animer ses diverses variantes. Deux d’entre elles sont des quatre cylindres turbocompressés qui animent la CT4 et la CT4-V. Le premier, d’une cylindrée de 2 litres, développe 237 chevaux et 258 lb-pi de couple, et alimente la majeure partie de la gamme. La CT4-V, elle, utilise un bloc de 2,7 litres qui développe 325 chevaux et 380 lb-pi de couple. À noter que la déclinaison CT4 Luxe Haut de Gamme peut obtenir ce moulin en option, par contre, il développera quelques chevaux en moins. Les moteurs sont jumelés à une boîte automatique à dix vitesses (8 rapports pour le 2,0 litres) qui anime les roues arrière ou les quatre roues en option.
Deux éléments ressortent particulièrement concernant ce dernier moteur. D’une part, son couple entre en quasi-totalité à 1 500 tr/min grâce à un turbocompresseur à deux volutes qui injecte un maximum de 33 psi de pression dans le collecteur d’admission. L’autre élément, c’est que la nouvelle CT4-V s’avère largement moins puissante que l’ATS-V qu’elle remplace – qui développait, rappelons-le, 464 chevaux et 444 lb-pi de couple.
Diluer une désignation supérieure sportive dans un produit qui obtient l’image, sans toute la performance et les coûts rattachés, ce n’est pas nouveau. On n’a qu’à penser à BMW avec la Série 3 et sa déclinaison M340i, qui porte la lettre M sans être une « vraie » M…
Dans cet ordre d’idées, Cadillac assure qu’une variante CT4-V Blackwing, dont les spécifications n’ont pas encore été dévoilées au moment d’écrire ces lignes, est en route et serait théoriquement la « réelle » remplaçante de l’ATS-V. Tout ce que nous savons à l’heure actuelle, c’est que son moteur sera doté de la commande variable des soupapes d'échappement et qu’elle sera offerte avec une boîte manuelle.
Côté châssis, la CT4 obtient des amortisseurs passifs ZF, alors que la CT4-V ajoute le système Magnetic Ride Control 4.0 réservé au modèle propulsion avec, de surcroit, un ensemble de freins Brembo à quatre pistons qui se charge de dompter la monture.
Un habitacle sobre, le Super Cruise à l’honneur
Dans l’habitacle, c’est du Cadillac qui ne se réinvente pas, avec un agencement de textures simples et de plastiques noirs. Un écran tactile de huit pouces est posé sur le dessus de la planche de bord. Il donne accès au système d’infodivertissement CUE de Cadillac ainsi qu’à ses nombreuses fonctions, dont le système audio qui utilise les haut-parleurs pour enrichir la sonorité du moteur, entre autres.
Au Canada, le volant chauffant et les sièges en cuir viennent de série sur tous les modèles. Cadillac offre également son Super Cruise avec la CT4, ce système de conduite semi-autonome qui gagne du terrain dans la gamme depuis son introduction sur la défunte CT6. Il permet de rouler de manière presque autonome sur un réseau de 320 000 kilomètres d'autoroutes compatibles au Canada et aux États-Unis, grâce à une combinaison de technologies de caméras, LiDAR et GPS. Ce qui le rend un peu plus autonome que certains systèmes, c’est qu’il vient avec un dispositif de surveillance du conducteur qui évalue si celui-ci est alerte, donc pas besoin de constamment interagir avec le volant tant et aussi longtemps que les yeux demeurent braqués sur la route.
C’est donc armé de cette CT4 (et de la CT5) que Cadillac compte garder son pied à terre dans le segment hautement européen des berlines de luxe. Pour le moment, la substance est composée d’une puissance très correcte (on attend impatiemment la CT4-V Blackwing), d’un style tout de même réussi et d’une liste d’équipements somme toute bien étoffée. Mais l’image reste encore à définir, et on semble toujours vouloir copier la recette européenne. Ainsi, la CT4 devra ajouter une troisième vocation pour les années à venir, celle de contribuer à forger une image « sportive » propre à la marque, image que les constructeurs germaniques affinent depuis des lunes.
Feu vert
- Motorisations offrant beaucoup de couple
- Style extérieur réussi
Feu rouge
- Habitacle un peu simpliste et étroit
- Modèle hybride absent