La folie des voitures d’occasion sur Facebook
C’est au tour du marché des voitures d’occasion d’être happé par le géant du web Facebook, qui se met sur son chemin avec son Marketplace.
« Leurs algorithmes jouent pour beaucoup. On n’a pas besoin de les chercher, Facebook nous les pousse dans la gorge », résume Germain Goyer, producteur de contenu automobile au Guide de l’auto.
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Ces derniers mois, la pandémie a conduit les Québécois vers Facebook pour vendre leur voiture d’occasion, ce qui a mis un frein aux ambitions de certains.
« Un véhicule que l’on achetait 200 $ avant, on doit le payer 600 $, 800 $, et parfois au-dessus de 1000 $ », déplore Yonos Qayomi, président de Pièces d’autos usagées Sainte-Julie.
« On en achetait plus d’une centaine par mois, mais maintenant on a de la misère à en acheter 20 ou 25 à des prix exorbitants », soupire celui qui vient d’investir des centaines de milliers de dollars dans sa cour de recyclage.
« Facebook ne nous a pas fait mal. Au contraire, nos ventes ont explosé de près de 20% ces derniers mois », lance de son côté André Gamelin, propriétaire de Pièces d’auto Super, à Saint-Hubert.
« Il n’y a pas que du négatif. Ça amène de l’achalandage. Près de la moitié de mes demandes internet viennent de Facebook », nuance Dominic Lussier, vice-président de Lussier Chevrolet Buick GMC, à Saint-Hyacinthe.
Marché de 1,8 G$
Au Québec, quelque 115 entreprises de pièces d’origine et de pièces de rechange emploient plus de 6500 personnes, ce qui génère des ventes de 1,8 milliard de dollars, selon le ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI).
D’après le Canadian Black Book, les ventes de voitures d’occasion ont bondi de 38 % de janvier à mai, comparativement à la même période en 2020.
Pour Steeve De Marchi, directeur général de l’Association des marchands de véhicules d’occasion du Québec (AMVOQ), il y a deux côtés à la médaille.
« Oui, Facebook Marketplace est devenu une plateforme facile, rapide et non coûteuse de vendre son véhicule à d’autres », concède-t-il.
Cela dit, les vendeurs de voitures d’occasion ont selon lui réussi à tirer leur épingle du jeu en y exposant parfois leur inventaire.
Pression
Pépins ferroviaires, retards de livraison, pénurie de puces, usines paralysées, appétit des Américains...
Ces éléments ont poussé les concessionnaires qui manquaient de voitures neuves à écouler eux-mêmes leurs usagées, ce qui a aussi mis une pression inhabituelle sur le marché, explique Steeve De Marchi.
Toutefois, il indique que, dès le 13 septembre, Facebook Marketplace resserera l’utilisation de sa plateforme pour les commerçants d’automobiles.
Selon l’Association des marchands de véhicules d’occasion du Québec (AMVOQ), l’inventaire devrait commencer à se stabiliser à l’automne pour atteindre un rythme un peu plus normal au printemps 2022.