Pénurie et longue attente pour les véhicules neufs
Par Martin Lavoie
Préparez-vous à prendre votre mal en patience pendant quelques mois si vous songez à vous procurer un véhicule neuf alors que les inventaires sont au plus bas au Québec, au Canada et aux États-Unis.
- À lire aussi: Pénurie de véhicules : les concessionnaires canadiens sont inquiets
- À lire aussi: Le caoutchouc, prochaine pénurie qui menace l’industrie automobile?
Chez plusieurs concessionnaires automobiles du Québec, les cours, habituellement remplies de véhicules, sont presque vides.
« C’est comme ça depuis plusieurs mois. Ce n’est pas une situation qu’on contrôle, et les fabricants non plus », reconnaît Yanick Lecours, directeur du marketing du groupe Le prix du gros qui compte 14 concessions dans la province dont Kia Cap-Santé et à Laurier-Station, Donnacona Chrysler et Laurier-Station Chevrolet.
Le groupe représente aussi les marques Mazda, Hyundai, Nissan, Volvo, GMC, Dodge, Ram et Jeep.
« Le problème vient d’une pénurie de puces évoluées qui aident à la conduite. Trois usines les fabriquent dans le monde. L’une est passée au feu et une autre, en Chine, a livré moins de pièces aux États-Unis en raison d’un différend commercial entre les deux pays. C’est la même réalité pour tous les fabricants. Ça ne touche pas seulement l’automobile, mais aussi, notamment, les téléphones et l’informatique », fait remarquer M. Lecours.
« Les problèmes sont différents d’un manufacturier à l’autre, mais tournent autour d’un manque de pièces, de fermeture d’usines et du fait que l’économie des États-Unis est repartie plus vite et qu’ils ont pris de l’inventaire. La COVID a le dos large, mais c’est impossible de mettre le doigt sur un seul facteur », lance Jacques Émond, directeur général adjoint, Lévis Toyota.
Modèles plus recherchés
Évidemment, cette pénurie se reflète sur les délais de livraison des véhicules les plus demandés, principalement les VUS et les camionnettes. « Nous avons des délais de trois à six mois pour un pick-up Ram 1500 ou un GMC Sierra tout équipé. On ne voit pas d’amélioration pour le moment », avance M. Lecours.
« Généralement en 30 jours nous sommes capables de livrer des véhicules. Même si je n’ai que le tiers de mon inventaire habituel », affirme M. Émond. Mais le client devra parfois faire des concessions pour la couleur ou l’équipement.
Il faudra cependant être plus patient pour un hybride, particulièrement pour le Toyota RAV4, concède M. Émond.
« Le délai est de 5 à 9 mois pour le RAV4 hybride et pour la version branchable, de 18 à 24 mois. Nous en avons de 200 à 300 vendus d’avance. »
Bonnes affaires pour le client
La situation a aussi un certain impact sur les voitures usagées.
« Nous avons un millier de véhicules usagers disponibles, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. La prémisse, c’est que pour avoir un véhicule d’occasion, les gens retournent leur véhicule. Et si les gens doivent attendre pour une voiture neuve, toute la chaîne est brisée », insiste Yanick Lecours.
Cette surchauffe des prix peut être intéressante pour certains clients qui pourraient se faire offrir la reprise de leur véhicule avant la fin de leur location.
« C’est un marché où le client est pas mal en contrôle », dit M. Émond.
« On voit que le consommateur est plus patient. Nous devons être plus créatifs », admet M. Lecours.