Rolls-Royce Ghost 2021 : comme flotter sur un nuage
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C’est la plus moderne des Rolls-Royce, mais la nouvelle Ghost 2021 conserve les codes de design propres à la marque, assurant ainsi la filiation avec les modèles antérieurs, tout en effectuant un réel progrès sur le plan technique.
C’est cette intrigante dualité qui nous frappe en montant à bord de cette voiture hors normes au volant de laquelle on a l’impression de flotter sur un nuage…
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Contrairement à la Ghost de première génération qui était élaborée sur une plate-forme partagée avec la BMW Série 7, la Ghost actuelle est construite sur une toute nouvelle structure entièrement réalisée en aluminium et exclusive au constructeur anglais. Appelée « Architecture of Luxury », cette plate-forme modulaire sert également de base aux Phantom et Cullinan, ainsi qu’à la Ghost Extended qui gagne 17 centimètres en longueur, assurant de ce fait un plus ample dégagement aux places arrière, comparativement à la Ghost conventionnelle.
Par rapport à la Ghost de première génération tout, ou presque, a changé. Les seuls éléments communs aux deux voitures sont les parapluies nichés dans les portes arrière et le Spirit of Ecstasy qui orne la calandre lorsque l’auto est déverrouillée ou en mouvement et qui se soustrait aux regards au verrouillage.
Elle mesure plus de 5,5 mètres en longueur, plus de 2,1 mètres en largeur et pèse plus de 2 500 kilos, ce qui fait de la Ghost une voiture comparable à un VUS Cadillac Escalade pour ce qui est du gabarit et du poids. Pour l’animer, les ingénieurs ont retenu le V12 biturbo de 6,75 litres de BMW, lequel est jumelé à une boîte automatique ZF à huit rapports ainsi qu’à un rouage intégral, permettant de corriger un point faible du modèle antérieur qui était de type propulsion. Ce moteur développe 563 chevaux et un couple maximal de 627 lb-pi lequel est disponible dès la barre des 1 600 tours/minute, soit à quelques centaines de tours/minute de plus que le ralenti.
Silence, on roule
C’est ce couple titanesque, combiné au rouage intégral, qui permet à la Ghost de décoller avec un aplomb surprenant, le 0 à 100 km/h se faisant en 4,5 secondes.
Ce n’est que lors de l’accélération franche que l’on prend conscience de la présence d’un V12 sous le capot, car le ronronnement du moteur est à peine perceptible lors de la conduite à bas régime ou au démarrage. La conduite de la Ghost est étonnamment souple grâce à la large plage de couple et le passage presque imperceptible des rapports de la boîte automatique, autant en accélération qu’au rétrogradage, ce qui donne presque l’impression que cette boîte ne compte qu’un seul rapport à variation infinie.
Évidemment, l’insonorisation a été l’une des priorités des ingénieurs responsables du développement de la Ghost. Elle est dotée d’une centaine de kilos de matériel insonorisant dans les portes, le toit et le capot, alors que le double vitrage contribue également à assurer la sérénité à bord. Même la tubulure d’admission d’air du climatiseur a été polie afin de réduire le bruit du flot d’air, signe d’un souci du détail frisant l’obsession.
À vitesse d’autoroute, on perçoit seulement un léger bruit de vent causé par les grands rétroviseurs latéraux, la Ghost affichant un coefficient de traînée chiffré à 0,33. Ce dernier aspect explique aussi en partie la consommation moyenne observée qui a été de 18 L/100 km, ce qui est conséquent compte tenu de la masse élevée de la Ghost.
Un confort suprême
À bord de la Rolls-Royce Ghost, le confort est suprême grâce à une suspension adaptative travaillant de concert avec le système de navigation et une caméra montée au sommet du pare-brise, laquelle scrute la surface de la route pour calibrer à l’avance les liaisons au sol en fonction du revêtement.
De plus, les ingénieurs ont également développé le Planar Suspension System qui ajoute un petit amortisseur en forme de pince et qui est fixé au-dessus et au-dessous du triangle supérieur de la suspension avant, cet amortisseur annulant les vibrations à haute fréquence.
Tout cela fonctionne remarquablement bien et assure un confort souverain à bord presque en toutes circonstances, donnant l’impression de flotter sur un nuage. En fait, ce n’est que lorsque l’on roule sur une chaussée fracturée ou sérieusement dégradée que l’on atteint les limites de cette suspension et que l’on sent quelques trépidations qui nous rappellent l’adage « À l’impossible, nul n’est tenu ». Bref, si les ingénieurs de Rolls-Royce veulent davantage peaufiner le raffinement des liaisons au sol de la Ghost, vous et moi avons certainement quelques routes québécoises à leur recommander…
De la haute couture
L’habitacle de la Ghost revêt un style qualifié de « post-opulence » par la marque anglaise. Contrairement à la Phantom qui est la Rolls-Royce de tous les excès et qui clame haut et fort sa personnalité affirmée, la Ghost fait preuve d’une certaine retenue avec un look nettement moins ostentatoire, voire réservé.
Ici, les boiseries sont à pores ouverts, et la sellerie en cuir affiche des coutures droites plutôt que des motifs à diamants que l’on retrouve sur d’autres voitures de grand luxe. La qualité d’assemblage et de la finition intérieure impressionne au plus haut point, et on est séduit par le ciel étoilé qui orne le pavillon du toit ainsi que par la planche de bord ornée de 850 étoiles.
Les designers ont décidé de conserver les commandes typiques de la marque pour le système de chauffage/climatisation, lesquelles ne permettent cependant pas de choisir la température désirée au demi-degré près, ainsi que l’indicateur Power Reserve au tableau de bord, lequel remplace le tachymètre.
Comme les autres modèles de la marque, la Ghost fait une concession à la modernité en adoptant une version du système de télématique iDrive de BMW avec molette rotative comportant des touches permettant d’accéder directement à certaines fonctionnalités.
Aux places arrière, le confort est tout aussi souverain avec des sièges ajustables, des tablettes à commande électrique et des écrans intégrés aux dossiers des sièges avant. De plus, notre voiture d’essai était même équipée d’un miniréfrigérateur capable de contenir une bouteille de Champagne et deux flûtes en cristal, rien de moins.
On peut cependant relever le fait qu’à l’heure où plusieurs marques de luxe proposent maintenant des intérieurs dont certains éléments sont fabriqués à partir de matériaux recyclés, ou encore des selleries réalisées avec de nouveaux matériaux remplaçant le cuir, Rolls-Royce accuse un certain retard à cet égard.
Tout cela nous amène à vous parler du prix et des tarifs exigés pour les équipements optionnels. Le prix de base d’une Ghost est de 343 140 $, mais celui de notre voiture d’essai était plutôt de 461 074 $, ce qui représente presque 120 000 $ d’options...
La Ghost sera bientôt rejointe par d’autres modèles élaborés sur la même plate-forme afin de remplacer le coupé Wraith et le cabriolet Dawn qui n’ont pas été renouvelés. Pas de doute possible, la Ghost est plus qu’une simple bagnole, c’est une automobile de grand luxe capable de vous transporter au septième ciel… à condition d’y mettre le prix.