Chevrolet Camaro SS 2010, beauté inspirée !
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La Chevrolet Camaro est l'une des plus spectaculaires voitures à avoir été mise en marché cette année. Ce légendaire modèle à en effet été remis au goût du jour par GM. Contrairement à ce que certains prétendent, cette sportive n'avait pas pour mission de sauver l'ancien numéro un mondial. Si la Camaro est revenue sur le marché c'est en fait à la demande générale du public suite à la présentation au Salon de l'auto de Detroit d'une voiture concept visant à souligner une légende d'autrefois. La réception du public a été tellement enthousiaste envers ce véhicule du passé remis au goût du jour que la direction de la division Chevrolet a cédé à la pression et amorcé le développement de cette voiture. Pour Chevrolet, c’était également l’occasion de contrer la très populaire Ford Mustang et l’annonce par Dodge du retour de la Challenger. Toutefois, plusieurs croyaient qu'elle ne serait jamais produite en raison des difficultés financières de ce constructeur. Malgré la tourmente, la Camaro a été développée et produite. Un détail en passant, cet héritier des légendaires Muscle Cars a été développé par Holden en Australie et est produit à Oshawa, en Ontario. On n’a plus les belles américaines qu’on avait !
En fait, plusieurs personnes étaient tellement incrédules quant à l'apparition de ce coupé aux lignes spectaculaires qu'ils avaient de la difficulté à croire que la voiture que je conduisais était un modèle de production. Mieux encore, lorsqu'on leur apprenait qu'il était produit au Canada, ils étaient encore plus incrédules. Quoi qu'il en soit, après avoir fait l'essai de la version propulsée par le moteur V6 au cours de l’été, la LT, j'ai eu l'opportunité à la mi octobre de prendre le volant de la version SS avec son tonitruant moteur V8 de 6.1 litres produisant 400 chevaux. Non ce n’est pas une erreur. La version avec la boîte manuelle Tremec à six rapports produit 4256 chevaux, c’est vrai. Mais notre modèle à l’essai était doté d’une boîte automatique à six rapports et dans ce cas la puissance est moindre.
Rendez-vous d’octobre
J’avais reporté l’essai de la SS au fil des semaines pour de multiples raisons. Bien décidé de prendre son volant avant l’arrivée de l’hiver, j’avais finalement réservé un essai d’une semaine à la mi octobre. Tel que convenu, la Camaro était au rendez-vous et c'est sous les yeux envieux de nombreux clients du concessionnaire Chevrolet qui prépare les voitures pour GM que j’ai pris place dans l'habitacle. Une fois en place, un examen du tableau de bord et des commandes m’a confirmé que l'intérieur était similaire à celui de la version à moteur V6 que j'avais essayée au début de l'été. Il faut dire que selon les versions, la présentation peut varier selon les groupes d’options, que la voiture soit propulsée par un moteur V6 ou V8, mais elle peut également être identique. Plusieurs personnes au cours de différents reportages ont souligné que les commandes insérées dans les rayons du volant n'étaient pas toujours faciles à manipuler. Personnellement, je n'ai eu aucun problème. Par contre, c'est quelque peu différent pour les cadrans positionnés en bas de la console verticale. Ils sont plus ou moins faciles de consultation, mais ils représentent un héritage du passé puisque la Camaro d’hier proposait des cadrans similaires. D'ailleurs, cette voiture est inspirée du passé et il est intéressant de souligner que sa silhouette bien que très moderne est dérivée du premier Muscle Car de Chevrolet apparu dans les années 60.
La silhouette de la Camaro est du type bonne nouvelle, mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle, c'est que le dessin est spectaculaire. Chapeau aux stylistes qui ont su adapter de si belle façon un modèle de jadis pour en faire une voiture au profil ultramoderne. On a respecté les éléments de design propres à toute Camaro. Si l'on compare cette Chevrolet à la Mustang de Ford et au Dodge Challenger, c'est de loin le modèle le plus moderne. Quant à dire qu'il est le plus réussi, c'est une affaire d'opinion personnelle. Voilà pour la bonne nouvelle. Par contre, le côté négatif de ce succès esthétique est que le pilote est victime d'une fénestration très étroite, d'un arrière très large et d'une visibilité avant aléatoire. De plus, comme on est assis relativement bas, cela ne fait rien de bon pour améliorer la situation.
Tant et si bien que lorsque j'ai reculé dans le stationnement du garage, j’ai procédé avec beaucoup de précaution afin de ne pas heurter une voiture stationnée tout près. Heureusement, les rétroviseurs extérieurs sont de très bonnes dimensions. Malgré cela, la première impression est que l'on est assis dans le fond de la voiture et que la visibilité est nettement perfectible. Avis aux claustrophobes.
Pourtant, au fil des kilomètres, on s'adapte ou on s'habitue à cette configuration qui ne privilégie nullement la visibilité. On développe une sensibilité accrue à ce qui entoure voiture et on conduit avec plus de précautions dans la circulation. Il faut notamment faire attention pour ne pas frotter les jantes des roues arrière le long des chaînes de trottoir car le véhicule est plus large à l'arrière qu'à l'avant et il est facile de frôler le trottoir de trop près. Sur une note plus positive, il faut souligner la qualité des matériaux, de l'assemblage et de la finition.
Il m'a fallu cependant me pencher avec un peu plus d'attention sur les commandes de la climatisation qui sont plus originales qu'autre chose. Si certains craignent d'être dépaysés par sa commande, rassurez-vous ce n'est l'affaire que de quelques secondes avant de comprendre le système.
Comme la SS est à vocation passablement sportive, les sièges avant sont confortables, tout en offrant un excellent support latéral. Quant aux places arrière, elles sont moyennement confortables et conviendront davantage à de jeune adolescent agiles et pas trop grands. Le dossier arrière se rabat pour permettre de transporter davantage de bagages. Par contre, l'ouverture du coffre à bagages est relativement petite. Incidemment, les coffres du Challenger et de la Mustang sont plus vastes.
Tout un bolide !
Somme toute, malgré une position de conduite relativement basse et une visibilité nettement perfectible, on s'habitue à la conduite de la Camaro. Par contre, elle est nettement plus agréable à conduire sur la grande route ou sur un parcours sinueux qu’en ville. Au lieu de constamment vérifier ses angles morts, on peut profiter de sa tenue de route et de ses performances. Acheter la version SS pour épater la galerie est un achat inutile car vous pouvez opter pour la version à moteur V6 qui, avec les bons accessoires, vous permettra de rouler dans un certain confort et d'épater quand même votre entourage par l'intermédiaire de sa silhouette accrocheuse.
Par contre, optez pour la SS et vous vous retrouvez au volant d'un bolide propulsé par un moteur de 426 ou de 400 chevaux capable de boucler le 0-100 km h en 5,4 secondes et de franchir le quart de mille en 13,5 secondes. Voilà les chiffres de performances de la version à boîte manuelle enregistrés en juillet dernier. Comme il a fait très froid au cours de notre essai, les pneus Pirelli P-Zero, très accrocheurs en été, n’offraient pas la même adhérence lorsque la température frôlait le point de congélation et il a été impossible d’effectuer des tests de performance crédibles. Vous pouvez envisager une diminution des temps de performance de l’ordre de 10 à 15 % avec la version automatique.
D’ailleurs, lors de ma semaine d’essai, il a fait très froid, il a même neigé. Ce qui m'a permis de découvrir que le système de stabilité latérale et d'antipatinage est très efficace. Cependant, ils entraient un peu trop rapidement en opération. Mais mieux vaut prévenir que se retrouver dans le décor. Au chapitre des performances, l'amateur d'un moteur de grosse cylindrée et du ronronnement guttural des moteurs V8 à soupapes en tête sera comblé. Mais il faut y aller avec doigté. En conduite à haute vitesse, il faut toujours se souvenir qu’il s’agit d’une voiture lourde propulsée par un moteur doté d’un couple généreux à bas régime. Et malgré une plate-forme rigide, des pneus larges et une suspension efficace, les lois de la physique demeurent les mêmes. Si vous tentez de les transgresser, vous risquez de vous mettre dans l’embarras.
Mais une chose est certaine, partout ou elle passe, la Camaro SS impressionne. Pour plusieurs, c’est suffisant.