Hyundai Tucson 2022 : dynamique à défaut d'être économique
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« C’est le nouveau Tucson? Il est vraiment hot! » Voilà la première phrase que j’ai entendue, alors que je m’apprêtais à prendre le volant du Hyundai Tucson 2022 pour la première fois. Et les regards appuyés n’ont pas cessé tout au long de notre essai routier.
Habituellement, les compliments reçus pour un véhicule d’essai se destinent à des modèles qui sortent de l’ordinaire comme une Toyota Supra, une Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio ou un Ram 1500 TRX. Mais pour un VUS compact de grande série, je dois avouer que c’est la première fois.
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Qu’on aime ou qu’on déteste la direction prise par le constructeur coréen, force est de constater que le Tucson joue la carte de l’originalité. Que ce soit sa grande calandre, qui intègre les phares une fois éteints, les lignes complexes qui courent le long des portières ou les feux qui semblent montrer les crocs, le dernier VUS de Hyundai ne ressemble à aucun autre.
Le constructeur nous a d’ailleurs confirmé que c’était totalement assumé. La catégorie des VUS compacts étant très compétitive, les décideurs voulaient à tout prix se démarquer. De ce point de vue, la mission est accomplie!
Mieux fini et plus spacieux
Dans notre modèle d’essai Ultimate, l’habitacle a été entièrement revu. Au lieu d’un écran posé au sommet du tableau de bord, le système multimédia (écran de 10,25 pouces) est désormais intégré dans le design général de l’habitacle.
Juste en-dessous, les boutons rotatifs ont également disparu, remplacés par une interface plate dotée de boutons tactiles. S’ils fonctionnent adéquatement, ils obligent à quitter la route des yeux pour être actionnés, ce qui n’était pas le cas dans le modèle sortant.
Enfin, la console centrale a été rehaussée, le levier de vitesses étant remplacé par des boutons, une tendance qui se généralise chez Hyundai.
Rien à redire concernant la qualité de finition de notre modèle d’essai (le plus haut de gamme), dont les matériaux et l’équipement donnent satisfaction. Le mélange de plastique moussés noirs et blancs, assortis d’un tissu entre les deux se montre original sans vous surcharger la rétine. Reste à savoir si ce matériau tissé sera durable et s’il ne sera pas trop sensible aux taches…
Grâce à un empattement augmenté (+ 85mm) et une réduction des porte-à-faux, l’espace intérieur a été notablement agrandi. C’est surtout visible à l’arrière, où le dégagement aux jambes s’est accru. On peut adresser les mêmes compliments dans le coffre, où l’augmentation est importante. Alors que le modèle sortant proposait 877 litres de contenance, le modèle 2022 porte cette valeur à 1 095 litres.
Hybride rime avec haut de gamme
Dans le nouveau Tucson, deux moteurs peuvent prendre place sous le capot. Le bloc de base est un 4 cylindres 2,5 litres atmosphérique qui développe 187 chevaux et 178 lb-pi de couple. La seconde motorisation disponible est un petit moteur 1,6 litre turbocompressé secondé par l’électricité. La puissance combinée s’élève à 227 chevaux et le couple à 258 lb-pi.
Au sein de la gamme, le moteur de 2,5 litres motorise les modèles Essential, Preferred et N-Line. La motorisation hybride est réservée aux versions Luxury et Ultimate, au sommet de la gamme. Une décision regrettable, puisque certains acheteurs auraient certainement souhaité pouvoir opter pour une version hybride sans devoir payer 40 000 $.
Très bien équipé, le modèle Ultimate que nous avions à l’essai coûtait tout de même 43 935 $. Cela correspond à 780 $ au financement (60 mois à 2,49%) et 602 $ par mois pour un bail de location de 3 ans (3,49% et 20 000 km).
Bien qu’il faille attendre quelques mois encore, une version hybride rechargeable sera bientôt disponible, basée sur le même moteur 1,6 litre turbo. Ce sera la plus puissante de la gamme (261 chevaux). Par ailleurs, son autonomie 100% électrique s’élèvera à 51,5 km grâce à une batterie de 13,8 kWh.
Un peu gourmand…pour un hybride
Sachant que nous avons consommé 8,2 L/100 km avec le Santa Fe doté du même moteur, nous attendions une consommation d’environ 6,5 L/100 km avec le Tucson. En effet, ce dernier étant plus léger (environ 200 kg), cela aurait été logique. Surtout qu’un Toyota RAV4 hybride non rechargeable avait consommé entre 6 et 6,5 L/100 en moyenne lors d’un précédent essai.
À ce chapitre, nous ne pouvons cacher une certaine déception à l’égard du Hyundai Tucson hybride. S’il est capable de descendre jusqu’à 6,5 L/100 km sur une route rectiligne à 80 km/h stabilisés, la consommation est rapidement remontée pour s’établir à 7,6 L/100 km.
C’est mieux que le moteur 2,4 L du modèle précédent, mais pas vraiment impressionnant quand on le compare aux Tucson 1,6 L turbo à essence vendus les années précédentes, ces derniers étant capables de tenir une moyenne de 8 L/100 km sur la route sans assistance électrique. Donc à moins de conduire très souvent en ville, le Tucson hybride ne vous apportera pas un avantage financier important au moment de passer à la pompe.
Pas vraiment convaincant au chapitre de la consommation de carburant, le moteur hybride se distingue en revanche par son silence de fonctionnement et ses bonnes accélérations, aidé par le couple apporté par le moteur électrique. Comparé au Santa Fe doté de la même mécanique, le Tucson propose des accélérations plus toniques.
Dynamique et plaisant
Il n’y a pas que du côté des performances que le Tucson surclasse le Santa Fe. C’est aussi le cas derrière le volant. Lors de la présentation virtuelle du véhicule, Hyundai a insisté sur le fait que le plaisir de conduire était un élément important pour les ingénieurs. Et Albert Biermann, transfuge de chez BMW Motorsport et recruté pour lancer la division sportive N, a également participé à la mise au point du nouveau Tucson.
Si cette affirmation nous a laissés un peu dubitatifs sur le moment, il faut reconnaître que le Tucson propose un excellent compromis entre dynamisme et confort de roulement. Alors que l’amélioration de la tenue de route se paie généralement par des suspensions raffermies, il n’en est rien à bord du VUS compact de Hyundai.
Il ne maltraite jamais ses occupants, gracieuseté de son amortissement suffisamment conciliant, tout en proposant des capacités routières remarquables. À commencer par la direction, précise et directe qui seconde adéquatement un train avant incisif et bien guidé. L’arrière suit sans difficulté, ce qui permet de profiter d’une très bonne stabilité une fois le Tucson inscrit en courbe. Dommage que des bruits de vent et de roulement viennent ternir ces bonnes dispositions à haute vitesse…
Au final, cette nouvelle mouture du Hyundai Tucson vient régler le principal défaut du modèle sortant (l’espace intérieur) tout en proposant une tenue de route améliorée et un plaisir de conduite surprenant. Mis à part la consommation d’essence du moteur hybride qui nous a un peu déçu, Hyundai réalise un véritable coup de circuit!