Mercedes-Benz EQS : en espérant que ce ne soit que le départ
C’est un grand jour dans l’histoire de l’automobile, diront certains.
La plus ancienne des compagnies automobiles, Mercedes-Benz, réplique enfin à la Tesla Model S avec la nouvelle EQS, une grande berline de luxe 100 % électrique.
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Oubliez l’EQC, le VUS électrique de la marque que l’on attend d’ailleurs encore. Voilà un produit sérieux qui arrivera sur nos routes dès cette année! Avez-vous déjà vu une voiture qui a l’air si futuriste? Qui offre un habitacle qui semble sorti d’un film de science-fiction?
Une vraie rivale à la Model S?
Tout ça, c’est bien, mais une question demeure : est-ce que cette voiture peut battre la Tesla Model S? Peut-elle au moins rivaliser avec elle?
Même si depuis le début, les constructeurs bien établis regardent Tesla de haut, on doit aujourd’hui se rendre à l’évidence : Tesla vaut 700 milliards $ , Mercedes-Benz, un peu plus de 20 milliards $. On peut argumenter longtemps comme quoi le titre boursier de Tesla est surévalué, mais la réalité, c’est que Tesla vend la majorité des véhicules électriques dans le monde, et les technologies qu’elle a dans son portfolio ont une bonne avance sur la concurrence.
Un bel exemple est le duel entre la Porsche Taycan et la Model S. La Taycan est infiniment bien construite et se conduit comme un charme, mais en termes de puissance et d’autonomie, la Model S la surpasse. Surtout avec les nouvelles variantes Plaid et Plaid+ qui s’en viennent.
Est-ce que la même histioire se répétera avec la Mercedes-Benz EQS? Avec une puissance de 509 chevaux, la berline allemande passera de 0 à 100 km/h en 4,3 secondes et offrira une autonomie qui devrait osciller entre 500 et 600 km. Difficile de connaître la véritable autonomie, puisque Mercedes-Benz nous parle de 700 km, selon les standards européens toujours trop généreux. L’EQS a deux moteurs électriques, un en avant et un en arrière, et une batterie de 107,08 kWh.
À son arrivée au Canada, l’EQS devrait coûter approximativement 160 000 $, si l’on se base sur le prix britannique de 80 000 livres sterling. À ce prix-là, on a une Tesla Model S Plaid, qui a 628 km d’autonomie, un peu plus de 1 000 chevaux, une batterie de 100 kWh, et un chrono sur le 0-100 km/h de 2,1 secondes. Qui plus est, les commodités offertes par Tesla (conduite semi-autonome, jeux vidéo embarqués, etc.) demeurent propres à la marque américaine.
Il n’y a pas de doute que le Mercedes EQS offrira un niveau de confort et une qualité de finition qui devraient éclipser la Model S. Mais quand on compare les chiffres, la berline de Tesla a l’avantage.
Pourquoi ne pas viser plus haut?
Pourquoi Mercedes n’a pas profité de l’occasion pour dévoiler quelque chose de plus épatant, quelque chose qui ne laisse aucun doute sur ses intentions de devenir le numéro 1 des véhicules électriques de luxe?
Pour en discuter, Le Guide de l’auto a eu l’occasion de s’entretenir avec Britta Seeger, l’une des dirigeantes de Mercedes-Benz.
Lorsque nous avons demandé à Mme Seeger pourquoi Mercedes-Benz n’est pas arrivée avec un produit capable de rivaliser plus directement avec ce que Tesla propose, Mme Seeger nous a mentionné qu’« il n’y a pas que les performances qui comptent ».
Pour elle, l’EQS est avant tout un véhicule qui offre un certain équilibre. Cette berline réalise assez de performances pour être agréable à conduire, elle a un style d’enfer, un habitacle somptueux et futuriste, elle procure un excellent confort, et intègre tout de même pas mal de technologies.
Mme Seeger est bien consciente que Mercedes-Benz a une certaine aura, laquelle devrait convaincre les acheteurs de faire le saut, voire de reconquérir des acheteurs qui ont échangé leur Classe S pour une Model S il y a quelques années.
Gardons en tête, également, et connaissant Mercedes-Benz, qu’il y aura sans doute d’autres versions de l’EQS qui verront le jour, sûrement plus habilitées à rivaliser avec Tesla, mais probablement à un prix encore plus élevé.
L’EQS marque donc plus officiellement le début de l’aventure électrique de Mercedes-Benz. Tout n’est pas gagné, mais espérons qu’elle soit le départ d’un beau et long voyage pour le fabriquant allemand.