Toyota Prius, préjugé favorable
J’ai beau essayer, je suis parfaitement incapable de détester complètement une voiture hybride. C’est probablement ma conscience environnementale qui me parle, aussi légère soit-elle, mais je ressens toujours une petite obligation d’être positif, ou à tout le moins plus conciliant, à l’égard d’une voiture à rouage hybride. Pourtant, certains modèles hybrides, et la Toyota Prius est du nombre, ont beaucoup de choses à se faire pardonner pour répondre à la définition d’une voiture de grande réputation.
Précisons tout de suite que l’usage d’un véhicule hybride réduit effectivement considérablement la consommation d’essence (j’y reviendrai d’ailleurs), mais a surtout un rôle important dans la préservation de l’environnement. Du moins a priori… Car la fabrication du véhicule, de toutes ses composantes, et le recyclage des batteries usagées, sont des considérations qui font frémir les environnementalistes. Et les plus réalistes du lot ne sont pas sans rappeler le prix excessif demandé pour des véhicules du genre. Un aspect qui frappe particulièrement la Prius de Toyota dont le prix de base excède 31 000 $.
Une soucoupe volante
Je l’ai déjà dit et je le répète, la Prius est d’abord l’expression ultime de l’affirmation environnementaliste de son acheteur. Concrètement, quand on s’achète une Prius, c’est pour dire haut et fort que l’on est prêt à prendre tous les moyens pour préserver la nature, même si cela exige certains efforts. C’est pour soutenir cette ferme affirmation que la Prius a une silhouette aussi unique. Bien entendu, les ingénieurs vous expliqueront le coefficient aérodynamique (inférieur à 0,27), et tout le tralala. Mais la réalité est simple : les gens l’achètent aussi pour son aspect de soucoupe volante, qui permet de la distinguer du premier coup d’œil. Et parce que la refonte du modèle est prévue pour 2008, les changements sont rares, voire absents pour 2007. L’an passé, on avait effectué quelques retouches esthétiques, que l’on a conservées cette année. Pour le reste, notamment en matière de design et de mécanique, il faudra attendre quelques mois avant de constater de réelles modifications.
Dans l’habitacle, la Prius offre tout l’espace d’une berline de taille moyenne, et même un peu plus. L’espace pour la tête et les jambes est plus que suffisant pour moi, et a su plaire à des passagers aux dimensions nettement plus exagérées que les miennes. À l’arrière, le dégagement est étonnant, dans la mesure où l’on n’essaie même pas d’y insérer trois passagers. Deux seront beaucoup plus confortables. Notons que la banquette arrière est entièrement rabattable, ce qui permet l’utilisation d’un vaste espace de chargement. Premier bémol, les sièges sont carrément trop fermes et n’offrent aucun support latéral. Il suffit d’aborder une courbe avec un peu trop d’enthousiasme et vlan, vous voilà littéralement déplacé vers la portière.
Second bémol, la Prius a importé dans l’habitacle et dans sa méthode de conduite sa personnalité de soucoupe volante : les cadrans sont sans surprise, mais les commandes ne sont pas si simples à comprendre ! La radio par exemple (la climatisation aussi), peut être activée à la fois à l’aide de l’écran tactile qui trône au centre de la planche de bord, directement par les boutons du tableau de bord, ou à l’aide de l’une des commandes montées sur le volant, ouf ! Quant à l’écran tactile du centre, il donne de multiples informations, incluant la circulation de l’énergie entre le moteur électrique et le moteur à essence, et la consommation.
Conduire électrique
Le grand avantage du système Hybrid Synergy Drive de Toyota, c’est qu’il permet le démarrage uniquement en mode électrique, ce qui procure une meilleure économie d’essence, surtout en zone urbaine. Il perd toutefois un peu de cet avantage sur l’autoroute. En ville, il est donc amusant d’essayer de quitter le coin de la rue sans faire démarrer le moteur à essence. Évidemment, il faut y aller avec ménagement, mais le résultat en vaut la peine ; dans une zone urbaine, j’ai réussi à maintenir une moyenne inférieure à 6,5 litres aux 100 km. Sur la grand-route cependant, j’ai dû augmenter ma moyenne jusqu’à 7 litres aux 100 km.
Avouons tout de même que ce n’est pas si mal puisque la Prius compte sur un moteur 1,5 litre qui, en combinant les moteurs électrique et à essence, développe 110 chevaux. Rien pour effectuer des départs foudroyants (ce qui n’est évidemment pas la mission d’une voiture hybride), mais bien assez pour se déplacer sans trop faire de compromis. Dernier bémol cependant, la Prius, comme toutes les voitures hybrides actuellement sur le marché, utilise l’énergie du freinage pour recharger sa batterie. On ressent toutefois avec beaucoup d’insistance la pression de ce système dès que l’on appuie sur la pédale de frein, aussi faut-il prendre le temps de se familiariser avec le principe pour maximiser les distances de freinage… et pour en apprécier la conduite qui, une fois apprivoisée, se rapproche de la berline plus traditionnelle.
feu vert
Rouage hybride efficace
Bon espace de chargement
Économie d’essence réelle
Comportement routier sans surprise
feu rouge
Sièges trop fermes
Design de soucoupe volante
Système de freinage intrusif
Facture d’achat salée