Toyota Matrix, les deux font la paire
Bien des journalistes automobiles ne donnaient pas cher du duo Toyota Matrix/Pontiac Vibe lors de son arrivée sur le marché en 2003. Pourtant, ces deux voitures sont encore là même si elles ont perdu quelques déclinaisons cette année. Un peu plus petites qu’une Mazda5 ou qu’un Chevrolet HHR mais plus imposantes qu’une Ford Focus familiale, les Matrix et Vibe proposent des lignes pas piquées des vers. Voyons de plus près ce que ces jumelles, issues d’une étrange union, ont à nous proposer.
À l’époque (2003 dans le domaine de l’automobile, c’est très loin !), jadis, donc, ce duo avait surpris tout le monde en offrant le rouage intégral. Mais l’impossibilité de greffer à ce mécanisme un moteur performant et un prix d’achat beaucoup plus élevé ont eu raison de cette transmission intégrale en 2007. Désormais, on ne retrouve que les versions à traction (roues avant motrices). On a aussi profité de la nouvelle année pour faire le ménage dans les moteurs et envoyer aux oubliettes les versions XRS de la Matrix et GT de la Vibe. Leur moteur de 164 chevaux et la transmission manuelle à six rapports étaient totalement inadaptés à leur caractère plutôt placide. En effet, le moteur ne se réveillait qu’aux alentours de 6 000 tours/minute et il fallait constamment le faire hurler pour en tirer le moindrement de performance. Le seul moteur offert cette année est le quatre cylindres 1,8 litre de 126 chevaux et 122 livres-pied de couple. Ce n’est pas une catapulte mais comme il s’avère peu glouton et fiable, les consommateurs sont prêts à lui pardonner son manque de vigueur et son grondement en accélération. Dans les côtes de Charlevoix, avec seulement deux adultes et un enfant à bord, on sent qu’une vingtaine de chevaux supplémentaires ne seraient pas de refus. Parlez-en à mon vieux copain Martin qui, avec sa Matrix 2006, a souvent dû emprunter la voie réservée aux camions lors d’un récent voyage dans ce merveilleux coin de pays ! Deux transmissions sont au catalogue. On retrouve une manuelle à cinq rapports facile à manipuler ou, en option, une automatique à quatre rapports au fonctionnement doux.
Et sur la route ?
S’il y a une qualité que possédaient les versions intégrales et qui manque aux modèles à traction, c’est la suspension arrière indépendante. Les livrées à traction ne peuvent compter que sur une suspension arrière à poutre déformante qui est moins confortable sur mauvaise chaussée que la suspension indépendante. Mais ne dramatisons pas et avouons que la voiture tient bien la route malgré un centre de gravité plus élevé que la moyenne qui engendre un certain roulis. Les seuls moments où ce duo se montre moins agréable à conduire, c’est lors de forts vents latéraux. La Pontiac propose, en option, le StabiliTrak qui s’avère être un contrôle de la stabilité et de la traction. Malheureusement, il n’est disponible qu’avec la transmission automatique. La direction ne démontre pas de don particulier pour le feedback mais elle fait preuve d’une belle précision. Quant aux freins, à tambour à l’arrière, ils font ce qu’ils peuvent, d’autant plus que l’ABS n’est pas offert sur la version de base de la Matrix, tandis qu’il est optionnel sur la XR et sur la Pontiac Vibe. La Matrix peut aussi se parer du groupe TRD (Toyota Racing Development). Contrairement à ce que cette appellation peut laisser croire, il ne s’agit que de transformations esthétiques et d’améliorations au niveau du confort sauf pour les roues de 17 pouces alors que les versions ordinaires roulent sur des 16 pouces.
Différentes mais pareilles
Si la carrosserie des deux voitures diffère un peu (plusieurs préfèrent le style un peu plus branché de la Pontiac), l’habitacle est strictement le même, excepté pour le logo au centre du volant et de quelques accessoires. Pour une voiture aux allures sportives, il est toujours un peu surprenant de s’asseoir sur des sièges à l’assise haute. C’est le cas dans le duo Vibe/Matrix mais cela ne nuit pas à la conduite, au contraire, puisque la visibilité est irréprochable, sauf vers l’arrière. Les sièges arrière, à défaut d’être des parangons de confort, proposent beaucoup d’espace. Les dossiers s’abaissent pour agrandir un espace de chargement déjà bien nanti et bien pensé. Comme la vitre s’ouvre séparément du hayon (une rareté chez les familiales, en admettant que les Vibe et Matrix soient des familiales) et que le dossier du siège avant droit se replie vers l’avant, il est possible de transporter des objets très longs. Le plancher de la soute à bagages est recouvert de plastique, ce qui lui permet d’être aisément nettoyé. Le mauvais côté de ce type de plancher, c’est qu’il s’égratigne facilement et que tout ce qu’on y dépose se promène royalement au moindre mouvement du véhicule. Il faut donc toujours traîner de bonnes attaches dans le véhicule. Pour 2007, un recouvrement protecteur est offert en option.
Curieusement, même s’il s’agit de deux véhicules identiques, ou presque, ils ne sont pas assemblés au même endroit. La Toyota se veut un produit canadien puisqu’elle prend forme à l’usine de Cambridge en Ontario alors que la Pontiac est assemblée à l’usine NUMI de Californie. Le nom Pontiac ayant moins bonne réputation que celui de Toyota, plusieurs personnes croient que la Vibe est moins bien finie que la Toyota, ce qui n’a pas encore été prouvé scientifiquement. Ce que l’on sait, cependant, c’est que l’équipement de base de la Vibe est plus relevé que celui de la Matrix, ce qui entraîne obligatoirement une augmentation du prix de vente. Aussi, il faut déplorer que le seul nom de Pontiac fasse baisser la valeur de revente plus que celui de Toyota...
Pour plusieurs personnes, les Matrix et Vibe possèdent des dimensions parfaites. Pas vraiment familial, mais d’un format plus sensé qu’une fourgonnette, ce duo s’adresse aux petites familles qui ne désirent pas sacrifier le look au profit de l’habitabilité.
feu vert
Jolie frimousse
Format intéressant
Moteur économique et fiable
Habitacle polyvalent
Bon niveau d’équipement
feu rouge
Sportivité un peu en retrait
Moteur manque de punch
Suspension arrière sèche
Sensibilité aux vents latéraux
Groupe TRD de la Matrix peu intéressant