Toyota Highlander, sans défaut, sans passion
Un dicton affirme que les gens heureux sont sans histoire. Il serait également possible d’écrire que les propriétaires de voitures heureux n’ont rien à dire. Et je suis persuadé que si l’on demandait aux propriétaires de Toyota Highlander de nous parler de leur véhicule, les réponses seraient brèves car ce sont des gens heureux. Et j’exagère à peine, car j’attends toujours de trouver une personne qui a quelque chose à redire à propos de ces gros VUS urbains qui font le bonheur de bien des familles, et ce, peu importe les routes et les conditions météorologiques. Pourtant, c’est en quelque sorte un bonheur sans passion puisque cette Toyota tout usage fait tout bien, mais sans panache et sans impliquer le conducteur dans la réalisation de cette quasi-perfection.
Histoire de goûts
Si vous ne vous souvenez pas d’avoir croisé un Highlander récemment sur nos routes, vous allez devoir vous creuser la mémoire ! Et si vos souvenirs sont nébuleux, ce n’est pas parce que ce modèle est absent de notre marché ou se vend très peu, c’est que sa silhouette le fait passer inaperçu ou presque. En effet, comme c’est souvent le cas avec plusieurs des modèles de cette marque, le style est correct mais très réservé. Pourtant, tout est approprié avec des passages de roue légèrement bombés, un pare-chocs avant avec une partie centrale bombée abritant une belle prise d’air, tandis que la grille de calandre est traversée sur sa largeur par deux barres chromées. Rien à dire de négatif sur les phares de routes horizontaux de forme rectangulaire et sur la partie arrière sobre mais élégante. Bref, rien de majeur à reprocher mais le résultat final n’est vraiment pas excitant.
Il est important de souligner que les personnes affectées à l’habitacle ont été mieux inspirées. Le tableau de bord est moderne et d’un style passablement exclusif. Le centre de la planche de bord abrite la console où sont logées les commandes de la climatisation et du système audio. C’est comme sur bien d’autres VUS, mais la différence est ce cercle de couleur titane qui inclut aussi les deux buses de ventilation qui exigent un élargissement de ce cercle. Le tout est relié à la droite à une bande titane qui traverse la planche de bord de part en part. Il faut également accorder de bonnes notes à l’agencement des cadrans indicateurs. L’indicateur de vitesse est le plus gros des trois et placé en position centrale. Toutes ces composantes sont simples à consulter tandis que les gros boutons de commande de la climatisation sont faciles à manipuler même avec des moufles, en hiver bien entendu ! Comme toute Toyota qui se respecte, les matériaux sont de première qualité et l’assemblage impeccable.
Choix multiples
Comme c’est généralement le cas chez ce constructeur, il est possible de choisir entre de nombreux groupes propulseurs, groupes d’options et versions différentes. Procédons du plus simple au plus sophistiqué. Jusqu’à l’an dernier, on pouvait commander un Highlander avec un moteur quatre cylindres 2,4 litres de 160 chevaux. Ce n’était pas un vilain choix, mais la demande était trop faible. Avec l’arrivée de la version à moteur hybride, le « quatre à pris l’bord ». Je ne crois pas que quiconque regrettera son absence.
Le moteur V6 3,3 litres de 215 chevaux est couplé à une boîte automatique à cinq rapports. Comme toutes les transmissions automatiques proposées par Toyota, celle-ci est d’une grande douceur, mais les passages des rapports sont parfois paresseux, bien qu’imperceptibles. Toyota entend proposer une version hybride dans chacun des crénaux du marché et le Highlander remplit la mission dans celui des utilitaires sport. Cet hybride est doté d’un moteur V6 3,3 litres à essence travaillant de concert avec un moteur électrique couplé à l’essieu avant de 167 chevaux et d’un autre moins puissant d’une puissance de 67 chevaux contribuant à actionner l’essieu arrière. Ce qui permet d’obtenir un véhicule à transmission intégrale plus efficace que la moyenne. Tout cela permet de compter sur une puissance totale de 268 chevaux.
La publicité de Toyota affirme que ce VUS file comme l’éclair et consomme comme une sous-compacte avec une moyenne de moins de 7,8 litres aux 100 km. Ces chiffres sont fort impressionnants, mais la consommation serait encore moindre si on n’avait pas misé sur les performances et le fait que le 0-100 km/h soit bouclé en moins de huit secondes. Ce qui incite surtout les gens à utiliser à outrance les possibilités de performance de ce moteur hybride sans égard à la consommation.
Malgré tous ces éléments mécaniques fort sophistiqués, il n’en demeure pas moins que la conduite du Highlander est assez soporifique. Ce véhicule est silencieux, d’une stabilité exemplaire sur la route tandis que la suspension absorbe avec efficacité les imperfections de la route. Ajoutez à cela une direction engourdie et un feedback très mitigé de la route pour vous retrouver au volant d’un véhicule d’une grande efficacité, mais qui n’inspire pas les élans de passion. Et si vous croyez que le Higlander est presque parfait, il faut tout de même insister sur le fait que la troisième rangée de sièges sur la version sept passagers est très inconfortable. Tant qu’à y être, en terminant, sachez qu’il faut aussi se méfier des groupes d’options proposés par Toyota qui font gonfler la facture...
feu vert
Mécanique fiable
Bon comportement routier
Moteur hybride
Finition impeccable
Caisse solide
feu rouge
Direction engourdie
Roulis en virage
Certaines versions très onéreuses
3e rangée de sièges symbolique
Silhouette anonyme