Toyota FJ Cruiser, Tonka grand format
Je n’ai jamais fait de secret à ce sujet, j’adore les véhicules ayant un style particulier. Les mauvaises langues diront même que cela m’a poussé au manque de goût, faisant référence à un certain véhicule de marque Pontiac que je possédais. Il est alors facile de comprendre pourquoi je suis littéralement tombé amoureux du tout nouveau Toyota FJ Cruiser, le nouveau tout-terrain du constructeur japonais. En fait, ses lignes sont si uniques qu’elles évoquent sans hésitation les petits camions Tonka avec lesquels je passais des heures à m’amuser durant ma tendre enfance. Comme les Tonka, le FJ Cruiser possède une silhouette presque caricaturale. Tout semble avoir été volontairement exagéré pour rendre le camion tout à fait distinctif. Les dimensions du véhicule ne sont pas identiques, mais la silhouette rappelle un peu les massifs et très machos Hummer.
La clarté vibrante
Pour créer ce style, les designers Toyota ont utilisé leur nouvelle philosophie baptisée « clarté vibrante », un principe compris des seuls initiés de Toyota ou de ceux qui ont fumé des matières illicites. Mais dans l’ensemble, le look est une réussite presque totale. Il y a bien quelques commentaires négatifs concernant l’arrière, trop arrondi et aux feux proéminents, mais il n’y a aucun doute que le véhicule fera tourner les têtes. On lui a même insufflé un petit air rétro, histoire de rappeler l’héritage Toyota en matière d’utilitaire et de remémorer les célèbres FJ 40 et Land Cruiser, des véhicules qui ont fait leur marque et dont certains modèles sont toujours en utilisation dans des secteurs aussi exigeants que les mines. La seule référence directe à ces modèles cependant, outre le nom, ce sont les phares avant arrondis copiés intégralement. Évidemment, difficile d’être discret quand on possède autant de traits physiques distinctifs. Et pour rendre le tout encore plus évident, le FJ Cruiser est offert dans une gamme de couleur allant du sobre argenté au flamboyant bleu vif ou jaune éblouissant. Sans oublier le toit, blanc sur toutes les versions peu importe la teinte. Il faudra toutefois faire une croix dans la liste des options pour obtenir une galerie de toit qui, à mes yeux, vient compléter le petit look sportif. Évidemment, la facture gonflera d’autant.
Bref, avec le FJ Cruiser, la silhouette elle-même est une affirmation de la personnalité. On a poussé cette distinction à l’intérieur en créant une planche de bord aux allures modernes, alliant une ergonomie simple, mais efficace, à un esthétisme recherché. Ainsi, outre les cadrans à fond blancs faciles à lire, on retrouve une console centrale colorée, reprenant la teinte de la carrosserie. Et pour confirmer la véritable vocation d’utilitaire du véhicule, tout dans l’habitacle a été pensé pour le rendre fonctionnel. Les sièges par exemple sont recouverts de tissus imperméables et lavables, capables de recevoir le popotin des aventuriers boueux autant que celui de la jeune aventurière urbaine. L’espace de chargement, accessible grâce à un seuil suffisamment bas pour être pratique, est couvert de plastique et un peu en pente tout comme l’ensemble des planchers. Il suffit alors d’un peu d’eau pour assurer un nettoyage rapide.
L’espace intérieur est vaste, offrant un dégagement intéressant à l’avant comme à l’arrière, en plus de pouvoir amener deux vélos à l’intérieur même du véhicule. Sans compter les sièges rabattables qui fournissent encore plus d’espace pour les véritables aventuriers. Pour l’instant, la qualité de finition intérieure est à l’image de Toyota : sans reproche, et sans défaut apparent. Il faudra probablement se méfier cependant, puisque tout cet intérieur plastique pourrait bien devenir source de craquements sans fin après quelques années d’utilisation. D’autant plus que la configuration même du FJ Cruiser et l’utilisation de portes suicides à l’arrière (éliminant du même coup le pilier central) risquent de rendre l’ensemble moins rigide, et de faciliter le déplacement des plastiques. Mais ce n’est, bien entendu, qu’une simple supposition… Notons enfin qu’en version haut de gamme, le FJ Cruiser propose un bloc d’instrumentation logé au haut de la planche de bord, et destiné spécifiquement aux aventuriers sans peur. Au programme, une boussole (classique, direz-vous), un thermomètre (encore plus classique), mais aussi un indicateur d’angle qui vous permet de franchir les obstacles les plus pentus en toute sécurité.
Bain de boue
Toutefois, la véritable mission du FJ Cruiser, c’est la randonnée hors route. Car, avouons-le, son moteur 4,0 litres 6 cylindres de 239 chevaux - le même que dans la camionnette Tacoma qui a aussi servi de base au FJ - est efficace en dehors des sentiers battus, mais rugueux et bruyant sur la route. Même chose au niveau de la tenue de route. C’est vrai que dans la boue, le FJ ne cède sa place à personne. Mais sur la chaussée, il a une nette tendance au fort rebondissement, et la direction anodine (même si elle est à assistance variable en fonction de la vitesse) ne permet pas de maîtriser efficacement les trajectoires. Malgré tout, il est plus civilisé que les Jeep Wrangler auxquels il s’attaque directement, mais ce n’est pas encore le véhicule de maman.
Dans les sentiers par contre, il est imbattable. Lors de notre essai, j’ai eu l’occasion de le tester dans des conditions, disons-le, extrêmes. Je me suis donc attaqué à un petit sentier plat et boueux. En enclenchant le système à quatre roues motrices (en fait, il est permanent avec la transmission automatique, mais à temps partiel avec la transmission manuelle 6 vitesses), le véhicule abordait sans hésitation les moindres trous et bosses, et se glissait – littéralement, puisque la chaussée n’était qu’une vaste surface de boue - dans la bonne trajectoire. Même dans un sentier plus rocailleux, le FJ n’a eu la moindre hésitation malgré le dénivelé important et la grosseur des obstacles. Il a franchi tout cela avec aisance et assurance, tandis que je le faisais avec beaucoup plus de réticences. Le FJ peut compter sur un contrôle de stabilité, un régulateur de traction et, dans le cas de la traction intégrale (avec la transmission automatique), sur une commande de verrouillage du différentiel arrière qui lui permet de franchir presque n’importe quel obstacle. Avec la transmission manuelle, le FJ misera plutôt sur un boîtier de transfert à deux rapports (HI et LO), qui nécessite cependant l’intervention du conducteur.
Big Foot
En termes de dimensions aussi, le FJ passe partout. Sa garde au sol de 245 millimètres (9,6 pouces) lui permet de franchir les sentiers accidentés, alors que ses angles d’attaque de 34 degrés à l’avant, et de 31 degrés à l’arrière facilitent le passage dans les portions les plus escarpées. Il est cependant assez imposant physiquement, avec une longueur hors tout de 4 670 millimètres, pour une largeur de 1905 mm et une hauteur de 1830. On est loin du profil effilé des voitures sport, mais ces dimensions favorisent la stabilité du véhicule, même dans des conditions plus difficiles. Pour absorber sans effort tous les obstacles rencontrés, le FJ est solidement installé sur une suspension inspirée des versions existantes, mais rendue encore plus robuste. Les suspensions avant sont à double triangulation et à amortisseurs à gaz, alors qu’à l’arrière on a installé quatre bras et des tiges latérales. Cette configuration particulière permet, expérience à l’appui, aux roues d’absorber les plus importants cahots de randonnées extrêmes tout en conservant la stabilité du véhicule. En revanche, ces suspensions sont un peu moins confortables sur une simple route asphaltée.
Il faut dire aussi que l’utilisation des pneus de 17 pouces confirme l’impression de rebond du véhicule sur la route, un peu comme si le caoutchouc des pneus entraînait un sursaut à chaque nid-de-poule. Une sensation que l’on ne perçoit évidemment pas dans les sentiers mais qui revêt une grande importance sur la route. Trois versions du FJ Cruiser sont mises en vente. La version de base, dont le prix de départ inférieur à 30 000 $ a probablement fait sursauter la concurrence et les amateurs, ne devait cependant pas occuper le haut du pavé puisque l’on prévoit qu’elle accaparera moins de 25 % des ventes. Les versions plus luxueuses devraient quant à elles se partager les 75 % restants.
Reste aussi la consommation d’essence. Avec de telles dimensions, un poids de 1 946 kilos, une capacité de remorquage de 2 268 kilos (5 000 livres) et un moteur de 4 litres, on ne parle évidemment pas de modèle économique. Le fabricant a beau annoncer une consommation combinée de 12,5 litres aux 100 kilomètres, il faudrait conduire un peu trop sagement pour l’atteindre. Nos tests parlent plutôt de 14 litres aux 100 kilomètres en moyenne ce qui est loin d’être négligeable.
feu vert
Capacité hos-route étonnantes
Design exclusif
Finition bien pensée
Rouage 4x4 efficace
feu rouge
Direction anodine
Suspension bondissante
Consommation élevée
Moteur rugueux