Forte hausse de catalyseurs volés
Par Francis Pilon
Plusieurs régions du Québec ont connu une hausse spectaculaire de vols de catalyseurs au cours de la dernière année, leur nombre étant même multiplié par 10 dans certaines localités.
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Attirés par les prix élevés de certains métaux rares qu’ils contiennent, le rhodium en particulier, les petits criminels n’hésitent plus à se glisser sous les véhicules et à couper à la hâte les pots catalytiques.
Selon des chiffres obtenus par Le Journal, la région du grand Montréal est la plus touchée par ce fléau et on y a dénombré l’an dernier près de 3200 catalyseurs disparus sur des véhicules.
« En 2020, 2219 dossiers de vols de catalyseurs ont été rapportés au SPVM, un volume trois fois plus élevé que celui enregistré durant l’année 2019 et sept fois plus élevé qu’en 2018 », indique le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Constat semblable à la police de Longueuil, où on a recensé seulement 42 pots catalytiques dérobés en 2018. Ce nombre a bondi à 522 l’an dernier.
En moins de deux ans, les vols de catalyseurs sont devenus 12 fois plus nombreux dans cette agglomération.
« Ça ne se passe pas seulement à Longueuil ou à Montréal. Quelqu’un peut voler ici et vendre ailleurs. Cette dynamique-là est partout à travers le Québec et même à travers le monde », explique le porte-parole de la police de Longueuil, Jean-Pierre Voutsinos.
Gares et stationnements
La Rive-Nord de Montréal est loin d’être épargnée par cette problématique.
Selon les données du Service de police de Laval (SPL), les malfaiteurs ont mis la main sur presque cinq fois plus de pots catalytiques l’an dernier, en comparaison avec 2018.
« C’est un item très populaire au niveau de la revente en ce moment. Ces statistiques-là le reflètent. C’est un phénomène très présent dans les stationnements ou les gares chez nous », affirme une porte-parole du SPL Évelyne Boudreau.
Les véhicules utilitaires sport (VUS) seraient les plus ciblés pour ces crimes, selon plusieurs corps policiers.
Les marques Hyundai et Kia sont particulièrement convoitées par les criminels puisque l’accès à cette pièce y serait apparemment plus facile.
Même avec un couvre-feu
En analysant ses propres données pour Le Journal, la police de Laval s’est dite surprise de constater que le couvre-feu n’a pas empêché les voleurs d’agir.
Du 1er janvier au 23 février, le SPL a comptabilisé 53 nouveaux larcins de catalyseurs.
« Avant, un vol sur deux était de nuit. Maintenant, avec le couvre-feu, c’est un vol sur quatre », s’étonne l’agente Boudreau.
« On est présentement dans une vague qui a pris un pic durant la dernière année, et ça, malgré la pandémie », ajoute-t-elle.
En décembre, plusieurs corps policiers de la région métropolitaine ont décidé de s’unir pour combattre ce fléau grandissant.
Le Service de police de l’agglomération de Longueuil, la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent et la Régie intermunicipale de police Roussillon ont décidé de faire front commun.
Ferrailleurs
Ensemble, ils ciblent les pillards, mais également les ferrailleurs.
Ce réseau facilite aussi l’échange d’informations entre enquêteurs et devrait mener « à la découverte de cellules ou de réseaux de voleurs et de ferrailleurs complices », espère-t-on.