Toyota GR Supra 2021 : que vaut-elle en hiver?
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Au Guide de l’auto, les essais de voitures sport se déroulent généralement durant l’été. En effet, la majorité des constructeurs décident sagement de ranger leurs modèles à tendance sportive pendant la saison hivernale.
Cet hiver, Toyota a pris le risque de poursuivre l’expérience sous la neige avec sa GR Supra. Sur papier, l’auto n’est pas faite pour l’hiver. Un rouage à propulsion, un moteur puissant et une garde au sol limitée ne jouent pas vraiment en sa faveur pour affronter les bancs de neige.
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Pourtant, quand on regarde quelques décennies en arrière, de nombreux automobilistes québécois ont conduit des propulsions motorisées par des gros V8 et des pneus à la qualité douteuse chaque hiver. Alors pourquoi pas une Supra dotée des dernières technologies et de gommes modernes?
Redoutable sur sol sec, convaincante sur la neige
Notre semaine d’essai s’est déroulée parfaitement avec un asphalte froid mais sec durant quelques jours, suivie par une bordée de neige permettant de juger pleinement ses capacités hivernales.
En dépit d’une température légèrement inférieure à zéro degré, le niveau d’adhérence de la Supra s’est avéré excellent. Bien servie par ses pneus Pirelli SottoZero, la sportive japonaise fait toujours étalage de capacités dynamiques de haut niveau, peu importe la température extérieure. C’est particulièrement vrai pour le train avant, au guidage remarquable.
Et grâce à une direction rapide et tranchante, la Supra propose une excellente remontée d’information au conducteur. Sur sol sec, aucune dérobade n’est venue perturber la conduite, la Supra entrant dans les virages avec autorité. Elle reste ensuite imperturbable une fois inscrite en courbe.
Courte et légère, l’auto possède un potentiel très élevé qu’il est impossible de sonder sur une route ouverte à la circulation. Du côté du moteur, notre modèle d’essai était doté du 6 cylindres en ligne de 3 litres développant désormais 382 chevaux et 369 lb-pi de couple. Un changement notable puisque le modèle 2020 n’offrait « que » 335 chevaux.
Ce bloc est associé à une transmission automatique comptant 8 rapports. Le plaisir de conduite serait encore plus grand avec une boîte manuelle, mais elle n’est malheureusement pas disponible. Toutefois, Toyota pourrait introduire une troisième pédale, pour le plus grand bonheur des puristes.
En attendant l’arrivée possible de cette transmission manuelle, sachez que l’automatique seconde très bien le moteur. Douce et prévenante au quotidien, elle se montre prompte à réagir lorsque l’on adopte une conduite plus sportive.
Au quotidien, le 6 cylindres, se montre suffisamment coupleux à bas régime et permet de se jouer de la circulation sans forcer. Cependant, c’est dans le haut du compte-tours qu’il donne le meilleur de lui-même. Une fois qu’il a passé 4 000 tr/min, il se précipite vers la zone rouge (6 500 tr/min) dans une sonorité plaisante. C’est dans cette plage de régime que l’on sent que le train arrière peine à faire passer toute la puissance au sol quand l’adhérence est faible. Poussée à son maximum, l’auto oscillait de gauche à droite lorsque la route était enneigée, même si le contrôle de traction était activé de la manière la plus conservatrice.
En adoptant une conduite plus raisonnable, la Supra ne met jamais son conducteur en difficulté. La qualité de roulement, qui offre un excellent compromis entre sportivité et confort, est également à souligner. Même dans les rues défoncées de Montréal, les suspensions sont fermes, mais préservent malgré tout un confort correct considérant la vocation première de la voiture.
Stationnée dans la neige, l’auto sort de son emplacement sans problème et sans faire patiner son train arrière. La principale limite étant évidemment la hauteur du banc de neige. En effet, la faible garde au sol pourrait vous obliger à pelleter là où un propriétaire de RAV4 se serait stationné d’une seule main.
En dépit d’une température oscillant entre 0 et -10°, la consommation n’a jamais dépassé 10 L/100 km, la moyenne de la semaine se limitant à 8,7 L/100 km. Un très bon résultat pour une voiture de presque 400 chevaux.
Étroite et sombre
Intégralement noire (intérieur et extérieur), notre Supra d’essai n’était pas particulièrement originale côté nuancier. C’était surtout notable dans l’habitacle où tout est noir, y compris le ciel de toit! Un choix qui renforce la sensation d’enfermement, dans un habitacle qui ne brille pas par son espace. Si le dégagement pour la tête et les jambes demeure correct, la console centrale très haute et la faible largeur réservée au haut du corps pourraient vous gêner si vous êtes costaud.
En revanche, une fois assis, le conducteur ne trouvera rien à redire concernant la qualité de finition. Les matériaux sont de qualité et l’assemblage de notre modèle d’essai donnait également satisfaction.
Puisqu’il est question d’un essai hivernal, sachez que les sièges chauffants fonctionnent très bien et entrent en action rapidement. La position maximale devenant même rapidement trop chaude! Le chauffage et le désembuage sont satisfaisants, ce qui est un bon point par temps froid. C’est d’autant plus important que la faible surface vitrée limite beaucoup la visibilité. Que ce soit vers l’avant, les côtés ou l’arrière, on ne voit pas grand-chose une fois assis à bord.
Ces irritants mis à part, la Toyota Supra nous a globalement convaincus, y compris sur des routes enneigées. Une voiture sport qui gagne à être connue, été comme hiver!