Toyota RAV4 Prime 2021 : électrifiant!
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On n’a plus les Toyota RAV4 que l’on avait! Lorsque les premiers exemplaires de cet utilitaire compact sont arrivés chez nous, en 1998, je n’aurais jamais imaginé qu’une vingtaine d’années plus tard, il deviendrait le modèle le plus populaire de la marque au pays.
Pour preuve, à la fin du troisième trimestre, les Canadiens en avaient acheté plus de 40 000, ce qui représente 33% des ventes de produits Toyota depuis le début de l’année!
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Mon étonnement ne se limite pas à cela. Car ce petit utilitaire, qui était vendu 23 078 $ avec un 4 cylindres de 2,0 L et 120 ch à l’époque, a vu son gabarit grossir de manière significative, alors que ses variantes et ses motorisations ont évolué jusqu’à offrir, aujourd’hui, un monstre de puissance qualifié d’écoénergétique de 302 ch; un bolide « vert » qui peut toutefois coûter le double du modèle original! Voilà en quelques mots le portrait du RAV4 Prime XSE 2021 dont nous avons fait l’essai en début d’hiver.
Le plus électrique du lot
Le RAV4 Prime inaugure la troisième motorisation de cet utilitaire. Lancé il y a trois ans, ce modèle de cinquième génération est désormais décliné soit en version thermique de 203 ch, soit en version hybride ordinaire de 219 ch, soit en version hybride rechargeable de 302 ch. Cette dernière s’appelle Prime, appellation empruntée à la Prius hybride rechargeable.
En vente depuis le mois d’août, cette nouvelle variante s’apparente au RAV4 hybride. Elle a cependant un groupe propulseur amélioré constitué de moteurs-générateurs plus puissants et d’une batterie au lithium-ion de plus grande capacité. Cette batterie de 18,1 kWh se substitue à celle au nickel-hydrure métallique de 1,6 kWh du modèle hybride ordinaire. Avec des conditions optimales, elle permet au Prime de parcourir jusqu’à 68 km sans qu’il brûle une goutte d’essence (certains automobilistes habiles sauront bonifier cette autonomie de 5 à 10 km). Un Prime devrait convenir amplement à une majorité de Canadiens, qui font moins de 60 km par jour pour aller travailler, selon des chiffres publiés par Statistiques Canada en 2016.
Par ailleurs, quand le trajet est plus long, le moteur-générateur prend le relais. Ce RAV4 fonctionne alors comme un modèle hybride ordinaire. Sa consommation d’essence moyenne serait la même, soit 6,0 L/100 km, si l’on se fie aux chiffres d’ÉnerGuide. Précisons qu’à tout instant, lorsque la situation l’exige, le Prime passe automatiquement de la propulsion électrique à la propulsion hybride sans heurts gênants. Seul le bruit du moteur, que l’on entend alors, nous signale un changement de mode de motorisation. Cela signale aussi que l’insonorisation de l’habitacle reste perfectible!
Comme le RAV4 hybride ordinaire, le Prime utilise un 4 cylindres de 2,5 L à cycle Atkinson produisant 177 ch (calibré pour sa motorisation). C’est le moteur-générateur. De plus, deux moteurs électriques entraînent le train avant en déployant 179 ch et 199 lb-pi de couple, une différence importante comparativement aux moteurs du modèle hybride ordinaire qui livrent 118 ch et 149 lb-pi. À cela s’ajoute un moteur électrique additionnel servant à entraîner les roues arrière de ses 53 ch et 89 lb-pi. Car au Canada, le RAV4 Prime est muni de série d’un système réactif à quatre roues motrices.
Performances étonnantes
Le plus étonnant dans tout cela, c’est de savoir que cet utilitaire à vocation familiale, qui peut vous mener au boulot en traction électrique, aller-retour, dispose d’une puissance nette de 302 ch lui permettant de vous propulser de 0 à 100 km/h en tout juste 6 s! Cela en fait même le deuxième véhicule le plus rapide dans la gamme Toyota, après la GR Supra. En prime (sans jeu de mots), ce RAV4 procure à son utilisateur une capacité de remorquage de 1 134 kg (2 500 lb).
Contrairement aux États-Unis, où la plupart des versions du RAV4 Prime (les plus abordables) ont un chargeur embarqué de 3,3 kW, au Canada toutes les moutures inscrites au catalogue sont livrées avec un chargeur de 6,6 kW. Lorsque la batterie a atteint le seuil minimum de sa charge, il est alors possible de la recharger en moins de trois heures à l’aide d’une borne de 240 V. Puisque cette batterie a une capacité de « seulement » 18,1 kWh, on peut également la recharger à partir d’une prise murale de 120 V en une dizaine d’heures environ (durant la soirée, par exemple). Le propriétaire d’un condo, qui doit faire face à des administrateurs bornés (encore sans jeu de mots!), s’opposant à l’installation de bornes de recharges rapides, trouvera peut-être là une solution de rechange lui permettant de profiter d’un RAV4 Prime.
Prix et incictatifs gouvernementaux
Le prix élevé de ce modèle est rebutant, c’est sûr. Heureusement, les incitatifs à l’achat et à la location offerts actuellement par le Québec et le Canada le rendent aussi adorable qu’un RAV4 hybride ordinaire. Des incitatifs non imposables, rappelons-le, dans la mesure où le véhicule ne sert qu’à des fins personnelles.
En effet, le Prime est admissible aux incitatifs maximum aux deux paliers de gouvernement. Dans le cas d’un achat, ils totalisent 13 000 $.
Voilà pourquoi cet hybride rechargeable est si recherché. Qui plus est, il a la même habitabilité généreuse que les autres modèles de la gamme (très satisfaisante pour quatre adultes) et un aménagement presque aussi pratique. Son coffre transformable, quoique légèrement moins volumineux que celui des autres RAV4, demeure très polyvalent grâce à son volume utile maximal de 1 790 L.
Bien sûr, cet hybride rechargeable est plus lourd que les autres RAV4. Heureusement, cela n’affecte nullement son comportement routier. Il se montre agréable, grâce à la direction précise et la suspension calibrée pour le confort. Il y a un peu de roulis dans les courbes et les freins sont plutôt tendres, mais on s’y fait.
Évidemment, il y a un... hic. Ce véhicule incontestablement attrayant est difficile à obtenir. Le constructeur prévoit en recevoir 1 000 pour les Canadiens, d’ici la fin de l’année. De leur côté, les concessionnaires évoquent une attente pouvant durer jusqu’à deux ans. Les acheteurs devront donc s’armer de patience. Au fait, en 1998, on ne devait pas attendre aussi longtemps pour mettre la main sur un RAV4. Les temps changent...