Le monde de Volkswagen - La philosophie du design
Walter Da Silva est le grand responsable du design chez Volkswagen. Lors d'une conférence de presse dans le cadre du lancement de la Golf VI, il a expliqué aux journalistes présents la philosophie de la société en fait de stylisme et de design. Le design en tant que tel a débuté au tournant du XXe siècle et il a évolué au fur et à mesure de l'industrialisation de notre société. Après la seconde guerre mondiale, le design est devenu un instrument efficace de stratégie et de mise en marché. Au cours des 30 dernières années, cette discipline n'a cessé de prendre de l'ampleur.
S'il est vrai que le monde actuel accumule les problèmes de nature économique, écologique et ethnographiques, le design aide les producteurs à concevoir des produits mieux adaptés à notre époque tout en étant également plus efficaces et plus pratiques. Mais il ne faut pas oublier non plus que l'esthétisme doit être traité en priorité. Et cet esthétisme doit respecter la simplicité. Selon M. Da Silva, il faut fuir les lignes compliquées, les designs tarabiscotés. Selon lui, les critères en vigueur chez Volkswagen sont les suivants :
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Il faut que les véhicules respectent l'ADN du passé, ils doivent également tenir compte de l'identité de la marque tandis que le langage formel des lignes est un mode de communication en soi et que le passé doit inspirer le présent. Donc selon lui tout produit Volkswagen doit être original, unique, stable, cohérent et tenir compte de l'héritage du passé.
Dans le cas de la Golf, cela se traduit par des porte-à-faux réduits, un pilier C plein et sans fenêtre ainsi qu'une paroi latérale d'un volume monolithique. En plus, les lignes de la carrosserie doivent être tendues et les passages de roues accentués. Toujours selon le grand patron du design chez Volkswagen, la fenestration latérale doit comprendre une glace unique en apparence tandis que l'architecture des formes doit être de tendance horizontale avec une extension du début à la fin du véhicule.
Plusieurs journalistes ont souligné que la Golf est une voiture qui a conservé sa silhouette depuis la première génération dessinée par nul autre que Giugiaro, le génial désigner italien. Mais au fil des modèles, des versions se sont succédées et les volumes sont plus gros, les lignes plus vives et plus fluides. En plus, M. Da Silva a également insisté sur le fait que cette voiture s'est adaptée à son époque et aux tendances du marché tout en conservant ses origines de base en fait d'ADN.
Cette façon de voir les choses est totalement différente de celle des grandes compagnies américaines qui préfèrent changer du tout au tout lors du lancement d'un nouveau modèle. Cette approche n'a pas toujours eu des bénéfices auprès du public si l'on tient compte des ennuis financiers et commerciaux que les trois constructeurs américains ont connus au cours de la dernière décennie. Mais là aussi on semble vouloir adopter l'approche cartésienne des Européens alors que les modèles sont plus évolutifs qu'autre choses. Il y a moins de risques qu'un véhicule devienne démodé ou dépassé trop rapidement. Un bel exemple de cette adaptation est la nouvelle Chevrolet Camaro qui est très moderne tout en respectant les formes des modèles antérieurs.
En terminant, Monsieur Da Silva a dévoilé une esquisse de la future berline dérivée de la Golf qui sera fabriquée en territoire américain, à Chattanooga dans le Tennessee à partir de 2011. Et s'il faut croire à sa déclaration, Volkswagen n'a nullement l'intention de modifier sa philosophie de design pour l'adapter aux Américains. Si plusieurs des acheteurs potentiels chez nos voisins du sud boudent les produits Volkswagen, ce serait peut-être qu'ils n'ont pas de goût. Cette conclusion n’est pas de M. Da Silva, mais de l’auteur. À vous d'y aller de votre propre conclusion.