Nissan Leaf 2015 et 2020 : progrès techniques d’une pionnière
Entre l’engagement du gouvernement provincial qui veut interdire la vente de véhicules neufs à essence à partir de 2035 et les problèmes de certains modèles qui prennent en feu, les véhicules électriques font énormément jaser pa rles temps qui courent!
Parmi ceux-ci, la Nissan Leaf continue de jouir d’une notoriété appréciable. La Leaf a été lancée en décembre 2010 après plusieurs décennies de concepts chez Nissan.
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Autrefois strictement populaire auprès des profs d’histoire qui portent des bas blancs dans leurs « sandales à strap », la Nissan Leaf est aujourd’hui une voiture électrique un peu plus cool, relativement accessible et confortable avec une autonomie pouvant aller jusqu’à 363 kilomètres. En bref, c’est une compacte qui ressemble aux autres compactes, mais qui est dépourvue de pot d’échappement et qui vient avec un cordon d’alimentation.
Parce que les choses évoluent si vite dans le monde des VÉ, nous avons réuni un exemplaire S dénudé de l’année 2015 et une Leaf SL Plus 2020 pour jeter un coup d’œil sur les progrès généraux entre ces deux générations.
Des capacités doublées
Que vous adhériez au principe de l’électrification des transports ou non, il est rassurant de constater que les voitures électriques ne s’écartent plus dans le champ gauche du style – elles partagent dorénavant le look de leurs consœurs à moteur thermique, à quelques différences près, bien sûr.
Grâce aux moteurs électriques plus puissants et à une autonomie grandissante, il n’est plus nécessaire pour les designers de faire des sacrifices décevants sur le style pour sauver de précieux mètres d’autonomie à chaque charge.
Armée d’une batterie de 24 kWh, notre Leaf S 2015 développait une mini-écurie de 107 chevaux sur une distance de 160 kilomètres avant de tomber à plat. Cet exemplaire étant dépourvu du chargeur rapide, il fallait cinq heures environ sur le 220 V pour atteindre l’autonomie maximale.
La Leaf SL Plus 2021 a une batterie de 62 kWh et libère 214 chevaux, soit le double de la puissance. Pour l’autonomie, on parle de 349 kilomètres (la version de base S a 363 kilomètres). Avec la recharge rapide embarquée, il faut patienter 45 minutes pour encaisser environ 280 kilomètres d’autonomie. Bref, en seulement cinq ans, les capacités de la Leaf ont littéralement bondi!
Une batterie de même format, mais mieux administrée
Si l’on dit que le cœur d’une voiture à combustion est son moteur, cet organe est incarné par la batterie dans un VÉ. Le cœur de la Leaf a certes évolué entre 2015 et 2020, mais n’a pourtant pas gagné en format dans le processus. C’est plutôt une utilisation optimale de l’espace à l’intérieur du boîtier de la batterie – notamment une réorganisation de la disposition des composantes – combinée à des mises à jour informatiques qui sont à l’origine de la croissance de sa capacité.
Entre les deux générations, il y a également eu la e-Pedal qui s’est introduite sous le pied des conducteurs de Leaf, une technologie qui vous laisse pratiquement de conduire à une seule pédale – permettant d’accélérer, de décélérer et d’immobiliser la Leaf tout en récolant l’énergie en freinage sans jamais toucher à la pédale de frein.
« Une Leaf, on peut tu laisser ça dans’ cour? »
L’autonomie hivernale est le cheveu dans la soupe pour plusieurs automobilistes qui veulent passer à l’automobile électrique. Les représentants de Nissan affirment que la perte hivernale se limite à seulement 10%, peu importe la génération de la bagnole. Les professionnels du milieu calculeront plutôt 30% à 40% et les propriétaires « extrêmes » de VÉ vous diront qu’il n’y a pas de perte - pendant que leurs enfants souffrent pratiquement d’hypothermie sur la banquette arrière.
La réalité est complexe et individuelle à chacun. Avec jusqu’à 363 kilomètres derrière la cravate, l’hiver n’est plus l’ennemi de la Leaf comme il a déjà été. Et oui, on peut la laisser dans la cour, et s’il reste enfiché, c’est encore mieux! François Pérusse serait fier!
La Leaf a pris du poids
Fait intéressant, notre Leaf 2015 pesait 3 258 livres. Le modèle 2020 essayé, lui, pesait 3 853 livres. À l’époque, le modèle comparable SL pesait 3 340 livres, alors c’est plus de 500 livres qui se sont empilées sur la Leaf. À titre comparatif, la Chevrolet Bolt EV pèse environ 3 562 livres, tandis que la Tesla Model 3 pèse 4 037 livres (modèles Performance et Longue Autonomie).
La répartition du poids diffère également; en 2015, les trois variantes affichaient une répartition de 58% avant et 42% à l’arrière; c’est 56% à l’avant et 44% arrière pour le modèle 2020. Le volume de chargement à l’arrière est demeuré pareil : 668 litres.
La principale coupable de cette nouvelle masse, c’est la batterie. Même en gardant son précédent format, elle a gagné en densité. Puis, avec l’augmentation de puissance, Nissan a cru bon pouvoir « gâter » la Leaf avec plus de techno et de confort, question qu’elle conserve sa pertinence.
Des livres en surplus et une puissance accrue devraient faire grimper la consommation, pas vrai? Marginalement, selon Nissan. Il y a eu une légère augmentation de la cote de consommation combinée (équivalence) de la Nissan Leaf de l’ordre 0,1 Le /100 km entre les deux générations.
Conclusion
La Nissan Leaf n’est peut-être pas la voiture électrique la plus belle ni la plus populaire. Elle n’est pas celle qui offre le plus d’autonomie non plus.
Toutefois, sa sobriété et sa relative fiabilité font d’elle un incontournable dans le contexte actuel des choses. Avec l’arrivée du VUS Aryia, son futur est-il menacé? Nous sommes portés à croire que oui, parce que vous, chers consommateurs, raffolez des VUS!