Subaru BRZ 2020 : plaisir à bas prix
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Il suffit de publier une image et quelques mots concernant la Subaru BRZ sur les réseaux sociaux pour que se cumulent très rapidement les commentaires négatifs à son égard.
« Moteur de moulin à coudre, manque 50 chevaux, où est le moteur de la WRX, fait plus de bruit qu’elle n’avance, tortue en dépression ». Bref, ce genre de trucs! Pourquoi? Parce que l’industrie nous a habitués à autre chose et parce que la puissance démesurée constitue pour bien des gens une façon de mesurer le degré de plaisir au volant. Une lamentable erreur, surtout lorsque l’on sait que l’une des voitures les plus amusantes de cette planète (la Mazda MX-5) ne fait même pas 200 chevaux.
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Alors quoi? Il lui manque du nerf à cette petite BRZ? Je vous le concède. 30 ou 40 chevaux en renfort ne seraient pas de refus. Et ceux qui les réclament seront sans doute bientôt comblés, puisque les rumeurs font état d’une nouvelle BRZ 2022 à moteur turbocompressé de 2,4 litres, le même qui équipe actuellement les Legacy, Outback et Ascent.
En attendant, la BRZ nous revient sans changement. Avec un moteur à plat de 2,0 litres affichant 205 chevaux, mais surtout, un maigre 156 lb-pi de couple. Voilà qui explique pourquoi il est nécessaire de faire grimper le mouchard tout près de la zone rouge, afin d’extirper toute la puissance de cette mécanique. Et il est vrai que l’insonorisation déficiente de cette voiture - qui au passage, fête déjà ses huit ans d’existence - rend l’expérience parfois irritante.
Maintenant, à tous ceux qui affirment que le manque de puissance de la BRZ déçoit, je dirais ceci : est-ce que votre plaisir réside dans la conduite d’une voiture, ou dans sa façon d’accélérer? Parce qu’à moins de 30 000 $, aucune autre auto sport n’est aujourd’hui en mesure de vous donner un tel agrément de conduite, surtout à vitesse légale. En effet, ce petit coupé propulsé est vif, incisif, foutrement bien balancé et capable de vous procurer de belles sensations, sans que vous n’ayez à risquer votre permis de conduire. Et pour cause, un châssis rigide, un parfait équilibre des masses, un poids à vide de moins de 1 300 kg, une direction et une boîte rapide et précise, ainsi qu’un différentiel à glissement limité. Ajoutons également que la transmission manuelle, par son étagement, permet de toujours exploiter au maximum la puissance disponible, bien qu’il faille souvent rétrograder.
Hormis la puissance, que pourrait-on ainsi lui reprocher? Encore une fois, une insonorisation quelconque, mais aussi une pédale d’embrayage trop peu progressive, particulièrement agaçante en milieu urbain. Puis, sur les versions de base et Sport-tech à boîte automatique, un freinage qui manque de mordant. Une situation corrigée sur les versions Sport-tech RS et tS grâce à l’adoption de freins Brembo avec disques de 12,8 po à l’avant et 12,4 po à l’arrière (contre 11,6 po / 11,4 po). Cela dit, la BRZ comme sa jumelle, la Toyota 86, est aujourd’hui seule dans son monde, l’industrie tentant maladroitement de la comparer aux Ford Mustang et Hyundai Veloster…
Rides intérieures
Bien que la BRZ soit vieillissante sur papier, elle n’a rien perdu de son charme esthétique. Un design 100% réussi, toujours aussi élégant et qui n'a pris aucune ride. On ne pourrait cependant en dire autant de l’habitacle, même si les sièges comme la position de conduite méritent des éloges. La présentation commence à dater, particulièrement au chapitre de cet écran tactile où les graphiques sont littéralement désuets. Heureusement, tout y est bien ficelé, comme en témoigne la voiture d’un ami personnel, un modèle de 2014 enregistrant 163 000 km, et qui ne démontre à bord aucun signe d’usure.
Conçue conjointement avec Toyota, la BRZ exploite des éléments techniques 100% Subaru, ou presque. En effet, c’est à Toyota que revient le mérite du système d’injection de la voiture, le reste ayant été développé par Subaru. Voilà ainsi pourquoi plusieurs adeptes du modèle la considèrent d’abord comme telle, sachant que Toyota n’a pratiquement contribué qu’à son esthétisme. En ce qui me concerne, c’est un heureux mariage, étant donné que les designs provenant de chez Subaru depuis nombre d’années n’ont rien d’inspirant.
Avantage Subaru
À la lumière d’une analyse de comparaison entre la Subaru BRZ et la Toyota 86, il est financièrement plus avantageux de se diriger du côté de Subaru. En effet, avec un prix d’entrée à 27 995 $ (plus transport et préparation), la BRZ coûte environ 2 000 $ de moins que sa jumelle chez Toyota. Puis, l’écart s’agrandit davantage lorsque vous montez en gamme. À preuve, une Toyota 86 GT vendue à 34 435 $ contre 31 895 $ pour une BRZ Sport-tech RS, telle qu’essayée. Ajoutez à cela le fait que les taux de financement comme de location sont nettement plus avantageux chez Subaru, et vous comprenez pourquoi Toyota vend pratiquement deux fois moins de 86.
Maintenant, la grande question. Vaudrait-il mieux patienter jusqu’à l’arrivée des modèles 2022, qui seront assurément plus puissants et performants, ou opter pour une BRZ 2020, qui peut vous procurer du plaisir sur-le-champ? Si cette question vous fait hésiter, alors pourquoi ne pas envisager une location à moyen terme (deux ou trois ans)? Cela vous permettrait de voir débarquer la nouvelle BRZ, d’éviter ses possibles problèmes de jeunesse, tout en profitant dès aujourd’hui d’une voiture très fiable et frugale, jusqu’à ce que vous fassiez le saut vers un modèle 2022 ou 2023. À moins bien sûr que d’ici là, votre docteur vous annonce l’arrivée de jumeaux...