Polestar 2 2021 : et si la 2 en offrait plus que la 3?
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Première réplique sérieuse à la Tesla Model 3, la Polestar 2 débarquera chez nous d’ici quelques semaines. Une voiture qui semble tout avoir en main pour plaire à la clientèle québécoise, laquelle adhère de plus en plus à la voiture électrique.
Pour la petite histoire, rappelons d’abord que Polestar est une division de Volvo, deux marques se trouvant aujourd’hui sous le giron de la Chinoise Geely. Polestar, jusqu’ici connu pour son apport en matière de performance sur certains produits Volvo, poursuit donc sa route, mais cette fois comme marque distincte, n’offrant que des véhicules électrifiés. S’ajouteront d’ailleurs à la gamme d’ici peu un VUS baptisé Polestar 3, ainsi qu’une grande berline dérivée du concept Precept, laquelle viendrait vraisemblablement cibler la Tesla Model S et la Porsche Taycan.
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Pour le moment, Polestar met beaucoup d’emphase sur la 2, une voiture passablement plus courte que la Tesla Model 3, et que l’ensemble des berlines compactes du marché (Civic, Corolla, Jetta, etc…). En revanche, sa robe surélevée et ses pourtours d’ailes façon VUS s’apparentent en quelque sorte à l’approche de Subaru avec la Crosstrek, alors que le dessin au trois quarts arrière rappelle la défunte Scion tC.
Son design pour le moins original est aussi souligné par la présence d’un hayon à l’arrière, bien que la robe laisse croire aux apparences d’une berline. Des jantes de 19 ou 20 pouces et un choix de seulement six teintes résument les éléments qui permettent de personnaliser la voiture, en plus de ces freins Brembo avec étriers peints en jaune, offerts à l’achat de l’ensemble performance.
À bord, la présentation est sobre, mais de très belle facture. Voilà d’ailleurs un élément qui la distingue de la Tesla Model 3, avec laquelle la qualité de finition comme de fabrication laisse à désirer. Ici, tout est méticuleusement assemblé, et souvent avec des matériaux très agréables à l’œil comme au toucher. Sachez d’ailleurs que plusieurs de ces matériaux sont végétaliens, la moquette étant notamment conçue à partir de bouteilles de plastique recyclées.
Bien sûr, on profite ici de l’expertise de Volvo en matière de confort, les sièges étant exceptionnellement bien sculptés. Toutefois, on dénote certaines lacunes ergonomiques. Pensez au manque de dégagement au niveau des jambes en raison d’une très large console, d’un porte-gobelets placé au niveau du coude et d’un accoudoir qui, bien que coulissant, est un peu trop en retrait.
Google à la rescousse
Première voiture au monde à se doter d’un système d’exploitation informatique développé par Google, la Polestar 2 plaira clairement à tout utilisateur d’appareil mobile de type Android.
L’écran central en position portrait intègre diverses fonctions bien connues, pouvant se marier avec vos divers comptes Google. Courriels, calendriers et autres pourraient donc s’y retrouver sans grande contrainte. Et bien sûr, on profite aussi de l’application Google Maps, laquelle enregistre avec brio vos habitudes de voyage, vous indiquant au passage l’autonomie restante à destination et les bornes de recharge adjacentes au tracé. L’application Apple CarPlay se fait de son côté toujours attendre, elle qui sera prochainement intégrée via une mise à jour effectuée automatiquement. Un avantage pour l’acheteur qui ne souhaite pas changer ses habitudes, puisque le système d’exploitation mis en place est franchement convaincant, et très convivial.
Fait intéressant, l’instrumentation centrale qui implique elle aussi un écran numérique, peut également illustrer cette carte de navigation proposée par Google Maps. Vous pouvez ainsi, et sans ne rien perdre de l’information traditionnelle, avoir accès à la navigation, conservant l’écran central pour la musique ou autre fonctions.
2x 204 = 408
Sur le plan technique, la Polestar 2 exploite la plateforme CMA (Compact Modular Architecture) que Geely utilise aussi pour plusieurs produits de Lynx et Volvo. Deux moteurs électriques de 204 chevaux, placés sur chacun des essieux, se chargent ainsi d’acheminer la puissance aux roues, alimentés par une batterie de 78 kWh. Au total, une puissance de 408 chevaux est disponible, donnant lieu à des accélérations qui frisent l’exotisme. À preuve, un temps pour l’exercice du 0-100 km/h annoncé à 4,4 secondes, équivalent à celui d’une Tesla Model 3 à longue autonomie.
L’autonomie. Voilà un élément pour lequel la Polestar est en retrait. Car si Tesla l’annonce à 518 kilomètres pour sa Model 3, Polestar doit se contenter d’un maigre 375 kilomètres (estimé). Et encore, en effectuant le calcul basé sur une consommation énergétique annoncée à 22,8 kWh par Polestar, l’autonomie réelle en considérant la taille de la batterie ne serait que de 342 kilomètres. Qui plus est, dans le cadre de cet essai, une consommation énergétique moyenne enregistrée à 24,1 kWh n’allait permettre que de parcourir selon l’ordinateur qu’environ 310 kilomètres sur une seule charge. Un sérieux handicap par rapport à Tesla, qui exploite pourtant une batterie de seulement 75 kWh.
Maintenant, il y a lieu de s’interroger sur l’importance d’une telle autonomie, dans le contexte d’une utilisation quotidienne. Car si pour certains, il s’agit d’un réel irritant, la plupart des acheteurs n’y verraient pour leur part aucun inconvénient.
Sportive?
Bonne nouvelle, l’impression d’une voiture robuste et assemblée avec minutie est palpable dès les premiers tours de roue. Même sur les routes les plus délabrées, où de multiples craquements se feraient entendre à bord d’une Tesla, la voiture nous fait vivre une expérience unique, transmettant un sentiment typiquement scandinave. Une expérience sensorielle qui s’explique par les textures, la disposition des divers éléments, par les sièges, mais aussi par un comportement très équilibré, doublé d’une excellente insonorisation. Alors non, pas de multiples modes de conduite ni de direction incisive façon Porsche 911. Ici, un heureux mélange de vivacité et de confort permettent une conduite agréable et aucunement stressante, même si la puissance disponible donne parfois envie de faire des folies!
Pour une conduite plus sportive, l’option de l’ensemble performance vous permet d’obtenir, en plus des freins Brembo et des jantes de 20 pouces, un jeu d’amortisseurs Ohlins réglable manuellement. Une technologie particulière puisqu’il vous faudra sans doute l’aide du technicien Polestar afin de régler vos paramètres. Est-ce que celle-ci change diamétralement le comportement de la voiture? Difficile à dire pour l’heure, puisque nous n’avons guère pu obtenir la référence d’une version en étant dépourvue. Chose certaine, les roues de 19 pouces offertes de série risquent d’être plus adéquates pour les routes du Québec que les 20 pouces, sur lesquelles le flanc des pneus est plutôt mince.
Comme chez plusieurs véhicules électriques, la possibilité de conduire à une pédale est offerte. Sélectionnez la fonction en ce sens pour tricoter plus serré dans le trafic du quotidien, et revenez ensuite au mode régulier pour un tracé d’autoroute, afin d’éviter cette petite résistance ressentie dans la pédale. Une situation qui sur autoroute, pourrait aussi impacter légèrement sur l’autonomie, tout comme les pneus de 20 pouces qui affichent clairement une plus forte résistance au sol.
Au Carrefour Laval?
Séduit par cette Polestar? Envie d’en savoir plus? Le constructeur vous invite alors à visiter son site web ou encore sa boutique qui, pour l’heure, est située au Carrefour Laval. Une mesure temporaire jusqu’à ce que la boutique officielle ait pignon sur rue, Boulevard René-Lévesque, en plein centre-ville de Montréal.
Une stratégie de vente effectivement curieuse, surtout en considérant que même Tesla change tranquillement son fusil d’épaule avec une multiplication de ses installations. Reste donc à voir quelle sera la réponse de la clientèle face à cette voiture qui, soulignons-le, coûte 5 000 $ de plus qu’une Model 3 à longue autonomie. Une voiture surprenante, certes mieux construite et plus noble, mais qui a tout à prouver.