Acura TLX 2021 : enfin du nouveau!
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Au Québec, le marché des berlines de luxe est en chute libre. Alors que les ventes diminuaient l’an dernier de 20%, Acura se positionnait au quatrième rang, tout juste derrière l’indétrônable trio allemand (Audi, BMW, Mercedes-Benz). La TLX, qui en pourcentage, voyait ses parts de marché augmenter en 2019 par 1%, a donc surclassé les Infiniti Q50, Lexus IS, Genesis G70 et Volvo S60/V60, sans compter Cadillac et Lincoln qui ne conservaient alors qu’un rôle de figuration.
Pour ce faire, Acura a toutefois dû offrir de généreux rabais sur ses produits, dont les prix se rapprochaient parfois dangereusement de ceux d’une Honda Accord bien équipée. Une stratégie qui n’est évidemment pas idéale, puisque le fait d’offrir du luxe à rabais vient discréditer l’aspect premium d’une voiture qui devrait pourtant se démarquer.
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Conscients de ce facteur, les stratèges d’Acura sont donc retournés à la planche à dessin afin d’accoucher d’une septième génération de cette berline. Pour la petite histoire, rappelons que la Vigor débarquait en 1992, avec une robe originale et une motorisation à 5 cylindres, anticonformiste. Ont ensuite suivi les 2.5/3.2 TL, les TL de 3e, 4e et 5e génération, puis la TLX, lancée à l’été 2014.
Vous en conviendrez, la TLX était donc mûre pour une refonte. Sans compter que cette nouvelle génération a aujourd’hui un double mandat, reprenant bien sûr le flambeau de sa devancière, mais devenant aussi la doyenne des berlines de la marque, suite à la disparition de la RLX.
Une nouvelle approche
Alors qu’on ne pouvait jusqu’ici jumeler un quatre cylindres aux quatre roues motrices, la TLX change désormais son fusil d’épaule, proposant de série le rouage intégral SH-AWD, lequel fait équipe avec une boîte automatique à dix rapports et un quatre cylindres turbocompressé de 272 chevaux.
En somme, il s’agit du groupe motopropulseur tiré du RDX, qui connaît depuis son arrivée en 2019 un succès fulgurant. Plus tard se joindra à la gamme une version Type S à saveur hautement sportive, la seule pouvant bénéficier d’un V6. Turbocompressé et d’une cylindrée de 3,0 litres, ce dernier produira 355 chevaux, lequel répliquera aux six cylindres des Audi S4, BMW M340i et Mercedes-AMG C43.
Il serait bien sûr étonnant qu’Acura puisse surpasser les ventes de ces berlines sport dont la réputation n’est plus à faire (et pourtant…), mais l’objectif d’Acura ne tient pas qu’à une riposte face à la compétition. On souhaite également prouver à l’industrie que la berline y a toujours sa place et que la TLX est un produit que les Nord-Américains adopteront en grand nombre.
Dans le bureau de planificateur de produit…
Bien qu’Acura ait réussi à créer une robe bien distincte et qui repose sur un nouveau châssis, la TLX n’attire pas nécessairement l’œil. En fait, le problème ne provient assurément pas du design qui, pour sa part, est réussi, mais plutôt de trop grand conservatisme des planificateurs de produits qui ont choisi un habillage sobre et sans grand contraste. C’est du moins la constatation qu’il faut avoir à la vue des modèles de base, Tech et Platinum Elite, où les timides garnitures de chromes et les jantes trop classiques manquent sérieusement de panache.
Heureusement, la version A-Spec propose une tenue nettement plus dynamique. Jantes couleur graphite, becquet arrière, calandre et ceinture de fenestration noires de même qu’un choix de couleurs plus tape-à-l’œil sont au nombre des éléments esthétiques extérieurs qui dynamisent sérieusement son apparence. Soyez-en certain, au moins 70% des ventes de TLX se feront avec cette version, constituant une réponse aux ensembles S-Line, M, F ou AMG de ce monde.
Constatant le succès des versions A-Spec des RDX et MDX, et sachant qu’une grande majorité des ventes de TLX se feront avec cet habillage, pourquoi ne pas l’étendre à une majorité de modèles? Allez donc savoir.
Bienvenue en 2021
Vieillissant, l’habitacle de la précédente TLX montrait de sérieuses rides, tant sur le plan esthétique que technologique. Un problème réglé avec cette nouvelle génération, qui intègre une planche de bord élégante, méticuleusement sculptée et qui rehausse l’impression de luxe tant recherchée. Encore une fois, l’enrobage de la version A-Spec accroche l’œil davantage, avec une instrumentation sur fond argenté et une sellerie de cuir à surpiqûres rouges. Or, il faut admettre qu’une grande classe se dégage de l’habitacle de la version Platinum Elite, qui affiche non seulement une irréprochable qualité de finition, mais également de jolis contrastes, mariant boiseries, garnitures métalliques et éclairage d’ambiance ultra moderne. Cette dernière hérite également de sièges à multiples réglages électriques incluant la longueur de l’assise, un must pour obtenir un confort supérieur et une position de conduite optimale.
On gagne en espace arrière ce que l’on perd en volume cargo, soit bien peu. Maintenant, Acura crée un environnement se voulant plus moderne et convivial pour le conducteur, qui bénéficie de plus d’espaces de rangement ainsi que d’un chargeur à induction pour appareil mobile, pouvant au passage servir de vide-poches.
Hélas, le constructeur persiste à offrir ce damné pavé tactile inauguré avec le RDX, qui complexifie l’accès aux fonctions pourtant primaires que sont la navigation, le système audio et les divers réglages. Puis, comme si ce n’était pas assez, les manœuvres se compliquent davantage avec l’utilisation d’Apple CarPlay. Pensez par exemple à l’accès à Plans ou à Waze lorsque vous êtes sur un appel, excellente opération pour mettre votre patience au défi. À ceux qui apprécient l’utilisation de la commande vocale, sachez cependant que celle-ci fonctionne très bien…sauf bien sûr si vous êtes sur un appel!
Lourdement plus légère
Bien que la TLX ait pris en moyenne 40 kilos par rapport au précédent modèle à moteur V6 et rouage intégral, on constate à son volant un sentiment de légèreté plutôt rafraîchissant.
Bien sûr, cette impression est issue d’un gain significatif en maniabilité et en agrément de conduite, mais aussi par le fait d’une meilleure répartition des masses. Seule version à se prévaloir d’une suspension adaptative réglable, la TLX Platinum Elite se montre pour sa part plus polyvalente. Sélectionnez le mode sport et les éléments suspenseurs se raffermiront pour une conduite des plus dynamiques, alors que le mode confort vous offrira à l’opposé l’impression de flotter sur un nuage.
Dans ce contexte, et même si la réaction des amortisseurs pourrait laisser croire le contraire, la maniabilité et comme stabilité demeure néanmoins excellente. Un véritable tour de force et qui fait vivement regretter la disponibilité de cette suspension sur la version A-Spec.
Solide et bien ancrée au sol, la TLX bénéficie d’un rouage intégral ultra efficace avec redistribution du couple à l’essieu arrière. Une technologie qui facilite non seulement la conduite dans un contexte hivernal, mais qui contribue une fois de plus à la tenue de route et la maniabilité. On pourrait en revanche reprocher à la TLX un trop grand diamètre de braquage, ce qui vous limitera notamment lors des virages en U.
De son côté, le moteur turbo est toujours à la hauteur. Nerveux, juste assez puissant et surtout, pas trop gourmand. Et même si les passages de vitesse sont fréquents, la boîte automatique à dix rapports lui est bien adaptée. Mentionnons toutefois que lors des reprises, celle-ci met parfois un temps fou à réagir, sauf à la sélection du mode sport, qui modifie aussi les paramètres de la transmission. Puis, disons que comme sonorité mécanique, on a déjà vu plus envoûtant. À ce propos, vous remarquerez peut-être une forte similitude avec le chant du moteur 2,0 litres de General Motors, lequel se retrouve autant dans le Terrain et la Malibu que chez plusieurs produits Cadillac.
Une Type S qui se fait attendre
Avec l’arrivée d’une version haute performance au printemps prochain, la gamme TLX sera ainsi plus complète et mieux armée pour faire face à la compétition. Sera-t-elle à la hauteur des attentes et surtout, disponible en assez grande quantité? À suivre.
Il est toutefois dommage que le constructeur n’ait aucunement considéré l’avenue d’une version hybride, bien que les multiples tentatives d’Acura dans le passé n’aient eu aucun succès.
En attendant, voilà donc une berline qui n’est pas sans défaut, mais qui rajeunit efficacement la gamme Acura, laquelle s’assure de distancer l’ensemble des rivales non allemandes par un écart considérable.