Fiat 500X 2020 : l'invisible
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Si vous passez du temps sur nos routes, vous croisez probablement souvent des Hyundai Kona, des Mazda CX-3, des Honda HR-V ou des Subaru Crosstrek. Mais à quand remonte votre dernière rencontre avec un Fiat 500X?
Il n’est pourtant pas laid et propose un format qui plaît beaucoup présentement. Pourtant, les acheteurs ne se bousculent pas pour en acheter, loin de là! En effet, Fiat connaît une véritable descente aux enfers concernant les chiffres de vente. Et l’année 2019 n’a pas fait exception puisqu’il s’est écoulé seulement trois Fiat 500X au Québec.
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Dans le même temps, Mazda et Honda ont vendu respectivement 5 000 CX-3 et HR-V. Et que dire du Hyundai Kona qui a collé une véritable gifle commerciale à la catégorie avec presque 11 500 exemplaires vendus dans la Belle Province!
Beaucoup trop cher
Le premier défaut du 500X, c’est incontestablement son prix. Notre modèle d’essai, une version Sport équipée de l’ensemble Confort, de l’ensemble Temps froid et d’équipements de sécurité active coûte 40 170 $!
Pour vous donner une idée de la démesure de ce tarif, il suffit d’ajouter 1 000 $ pour s’offrir un Toyota RAV4 hybride XSE, un VUS de la catégorie supérieure déjà bien équipé!
Et n’allez pas croire que le modèle de base est mieux placé côté tarifs. Le 500X Pop débute à 32 245 $, et son équipement ne brille pas par son abondance. Sachez que pour 2 000 $ de moins, vous pouvez acheter un Subaru Crosstrek Tourisme. Doté de tous les équipements de sécurité active nécessaires (système Eyesight), sa valeur de revente sera aussi plus importante.
Bref, vous l’avez compris, le VUS sous-compact de Fiat est loin d’être une aubaine, d’autant plus que le taux de financement n’est pas particulièrement avantageux.
Un moteur indigne de l’Italie
Oui le Fiat 500X est cher. Cependant, quand on achète un véhicule, il y a aussi une part d’irrationnel. Après tout, si le comportement dynamique est emballant, on peut décider de payer plus cher pour un véhicule qui distillera des sensations de conduite différentes, un « charme latin » qui fait défaut à Mazda, Hyundai ou Subaru.
Le problème, c’est que le comportement dynamique est très loin de l’idée que l’on se fait d’un véhicule italien. Oubliez la conduite amusante et engageante qui plaît tant aux amateurs d’autos italiennes.
À bord d’un Fiat 500X, l’agrément de conduite est tout simplement absent. À commencer par son moteur. Le 4 cylindres en ligne de 1,3 litre, dopé grâce à un turbocompresseur, développe 177 chevaux et 210 lb-pi. Objectivement, les performances sont bonnes et les accélérations convaincantes à haut régime. Toutefois, le moteur se comporte d’une manière tellement irrationnelle que l’on se demande quel responsable chez Fiat a pu valider ce régalge.
D’abord le temps de réponse du turbo (le fameux turbo lag) est beaucoup trop important. À bas régime, le moteur manque d’entrain, puis accélère subitement une fois que le turbo entre en action à mi-régime. Ça peut être amusant dans une voiture sport, mais dans un petit VUS destiné à un usage familial, c’est plutôt dérangeant. De son côté, la boîte de vitesses à neuf rapports hésite et se montre trop lente, en particulier pour rétrograder. Sans oublier le bruit désagréable au ralenti, surtout si le moteur est froid.
Et pour ajouter un dernier clou au cercueil de ce groupe motopropulseur déficient, la consommation est beaucoup trop élevée. Selon Ressources naturelles Canada, le 500X consomme 7,9 L/100 km sur la route et 10 L/100 km en ville. Lors de notre semaine d’essai, nous n’avons jamais réussi à descendre sous les 12 L/100 km en ville et sous les 10 L/100 km sur la route. Ce dernier chiffre est identique à la consommation relevée la semaine précédente avec la Kia Stinger et son V6 3,3 litres biturbo de 365 chevaux!
Ce n’est guère mieux concernant le comportement dynamique. Le roulement est trop ferme, et les suspensions peinent à contenir les mouvements de caisse. Lorsque le train avant aborde de grosses irrégularités, les chocs vont bouger le volant de gauche à droite, comme si le véhicule « cherchait la route ». Enfin, la direction, inutilement lourde, ne se démarque pas par sa précision. Le 500X n’est pas dangereux, mais vraiment pas raffiné quand on juge sa qualité de roulement…
C’est d’autant plus gênant que les sièges, à la forme spéciale, sont fermes et ne conviendront pas à toutes les morphologies. On profite au moins d’un espace suffisant à l’avant et correct à l’arrière. Un dernier mot sur la qualité de finition de l’habitacle qui mêle le beau et le moins beau. La majorité des commandes sont intuitives, même si l’on s’étonne que le premier bouton auquel peut accéder le conducteur serve à désactiver le contrôle de stabilité! Dans une 124 Spider pourquoi pas, mais dans un Fiat 500X…
En conclusion, le 500X est cher, ne se démarque pas grâce à son agrément sur la route, souffre d’une valeur de revente très faible et consomme trop de carburant. Cela fait beaucoup de défauts pour un seul véhicule, surtout dans une catégorie aussi disputée.