Kia Stinger 2020 : injustement boudée
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La Kia Stinger est une curiosité au sein de la gamme Kia. Il s’agit du seul modèle à tendance sportive, et la seule voiture ayant le mandat d’affronter les Allemands sur leur propre terrain.
Pour ce faire, le constructeur coréen n’a pas fait les choses à moitié. Design inspiré dont la beauté semble faire l’unanimité, développement rigoureux effectué sur le Nürburgring, dans le jardin des Allemands, performances à la hauteur et équipement complet considérant le prix payé. Que demander de plus? Une image de marque, sans doute la chose la plus difficile à obtenir.
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Et cela se ressent du côté des ventes, qui demeurent très faibles. En effet, Kia a écoulé 346 Stinger l’année passée au Québec, et 349 en 2018. Les ventes sont donc stables, mais dans le même temps, Audi, BMW et Mercedes-Benz peuvent compter sur des chiffres trois à quatre fois plus élevés chaque année.
Dynamique et performante
Si son déficit d’image est bien réel, la Stinger n’a pas grand-chose à envier à ses concurrentes au chapitre du comportement dynamique. Commençons par le moteur, un V6 de 3,3 litres biturbo offrant 365 chevaux et 376 lb-pi de couple. Associé à une boîte de vitesses automatique à 8 rapports, il permet à l’auto de passer de 0 à 100 km/h en 4,9 secondes selon Kia.
Derrière le volant, cela donne des accélérations énergiques et de très bonnes reprises. Correctement calibrée, la transmission seconde efficacement le V6 qui peut ainsi donner le meilleur de lui-même. Et si l’envie vous prend de passer les rapports manuellement, les palettes situées derrière le volant permettent d’obtenir des changements de vitesse rapides et précis.
Selon Ressources naturelles Canada, la consommation de carburant s’élève à 11,8 L/100 km en moyenne. Pour notre part , nous avons relevé 11,7 L/100 km, alors que l’ordinateur de bord indiquait 11,4 L/100 km. Un chiffre dans la moyenne de la catégorie. Sur l’autoroute, la Stinger peut descendre sous les 10 L/100 km, mais peut dépasser les 14 L/100 km en ville, où elle est plus gourmande en carburant.
Concernant la tenue de route, ce développement acharné en terre allemande a visiblement porté fruit. Bien équilibrée, la Stinger procure beaucoup de plaisir à son conducteur. Bien que la direction n’ait pas tout à fait le tranchant d’une Audi ou d’une BMW, on s’en rapproche fortement. Puissant, suffisamment efficace et facile à doser, le freinage nous a satisfaits.
Dotée de la traction intégrale de série au Canada, l’auto demeure tout de même typée propulsion, en particulier lorsque l’on enclenche le mode Sport. Servie par une suspension bien calibrée, la Stinger n’a pas peur des grandes courbes rapides ou des virages plus sinueux.
Ça craque un peu…
Alors que reprocher à la Stinger? Objectivement, pas grand-chose. Performante, agréable à conduire, elle propose aussi un habitacle confortable et bien fini. L’ergonomie a également été soignée et les commandes sont logiques et à portée de main. Sans oublier le système multimédia de Kia, qui fait toujours partie des plus faciles à manier.
Le principal défaut de l’auto est un craquement en provenance du hayon à l’arrière droit. Un problème plutôt précoce car notre modèle d’essai, une Stinger GT Limitée 20e Anniversaire, n’affichait que 15 000 km à l’odomètre. Ce n’est pas la première fois que l’auto est montrée du doigt pour ça. J’ai personnellement conduit trois Stinger différentes depuis sa sortie, et deux modèles souffraient de ce problème. On l’entend surtout quand on roule sur une route mal revêtue ou que l’on sort d’un stationnement étagé par exemple.
Pas onéreuse pour ce qu’elle offre
La Stinger se rattrape avec son prix : vendue à partir de 46 905 $, elle est déjà très bien équipée et possède des équipements généralement optionnels dans les voitures allemandes.
La version GT Limitée ajoute, entre autres, les phares directionnels, les essuie-glaces automatiques, la sellerie en cuir nappa, des sièges avant ventilés aux réglages plus nombreux (longueur du coussin et maintien latéral), les sièges chauffants à l’arrière, un écran central de 8 pouces au lieu de 7, un système audio plus évolué à 15 haut-parleurs, une boussole, un régulateur de vitesse adaptatif, l’affichage tête haute, un système précollision et l’assistance au maintien de voie. Vendue 52 405 $, on peut dire que c’est une aubaine considérant les équipements fournis!
En fin de compte, le principal problème de la Stinger, c’est que les propriétaires de véhicules germaniques ne poussent généralement jamais la porte d’une concession Kia.
Pourtant, lorsque j’ai personnellement confié le volant d’une Stinger à un propriétaire de BMW, ce dernier a été positivement étonné par la voiture, la trouvant performante et agréable à conduire. A-t-il acheté une Stinger quand il a changé de voiture? Non, il est retourné chez BMW pour se payer un VUS avec un ensemble optionnel M. Une nouvelle preuve, s’il en fallait une, que les meilleures qualités dynamiques ne font pas tout, et que la route est longue pour réussir à briser le plafond de verre qui sépare les autos « normales » et haut de gamme .