Ford Taurus 2010, une nouvelle mouture qui impressionne
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Il y a trois ans on ne donnait pas cher pour l'avenir du constructeur Ford. En effet, les ventes périclitaient, les déficits records s'accumulaient tandis que la gamme de produits, les voitures surtout, était de moins en moins compétitive. Allan Mullaly est arrivé à la direction de la compagnie et les choses ont commencé à changer. Il a promis lors de son arrivée en poste que d'ici trois ans la compagnie produirait des véhicules plus modernes, plus attrayants et plus excitants à conduire. À l'époque, la plupart des gens, et j’en faisais partie, ont haussé les épaules car on croyait que c'était des paroles en l'air. Trois ans plus tard, la direction de la compagnie a tenu promesse et ses nouveaux modèles surprennent de façon très agréable.
Parmi ces nouveautés qui font jaser, on peut inclure la nouvelle Taurus qui après une carrière mouvementée et même l'abandon de sa désignation nous revient en force. Il faut se souvenir qu'au début des années 80, cette dernière avait secoué le marché des voitures pleine grandeur autant en raison de sa silhouette unique pour l'époque que pour ses prestations routières. Quelques années plus tard, elle est devenue la voiture la plus populaire en Amérique du Nord pour ensuite baisser dans les profondeurs du classement des ventes et être finalement abandonnée au tournant de ce siècle. Elle a été remplacée par la Five Hundred, une excellente voiture sous certains points de vue, mais dotée d'une silhouette ennuyante tandis que les performances faisaient défaut.
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C'était hier. De nos jours la situation a drastiquement changé puisque M. Mullaly a décidé de ramener l'appellation Taurus il y a une couple d'années et de nous proposer une nouvelle version pour 2010. Et quelle version !
Les gens veulent savoir
Tout au long de ma semaine d'essai au volant de la Taurus, la totalité des gens qui sont venus me voir pour me discuter de cette voiture ont déclaré être séduits par sa silhouette. En premier, ils se demandaient bien quelle était cette voiture. À une occasion dans un stationnement, une personne a fait semblant d'avoir à marcher derrière la voiture pour pouvoir découvrir quel était ce modèle et cette marque. Il faut souligner que ce constructeur a fait beaucoup de progrès au chapitre du design, surtout si l'on compare cette Taurus au Five Hundred.
Avec sa partie arrière tronquée, ses porte-à-faux très courts, ses flancs sculptés avec des reliefs allant de l'avant à l'arrière, une fenestration relativement étroite ainsi qu’une grille des calandre nettement plus élégante que précédemment, cette voiture en impose. Il faut souligner également que ce n'est pas un petit gabarit car elle est environ de la même taille que la nouvelle Buick LaCrosse, soit une voiture pleine grandeur. Terminons cette inspection extérieure en soulignant le fait que les pneus remplissent très bien les passages de roues et qu'il est possible de commander des jantes de 20 pouces.
L'habitacle est de même inspiration. Il est vrai que les amateurs de design européen ou japonais vont trouver que ça fait trop américain, mais ce design est aussi valable que ceux d'ailleurs. La qualité des matériaux est correcte et la finition excellente. Soulignons au passage, que cette américaine propose un éclairage ambiant dont on peut régler l'intensité et la couleur. Ces lumières sont placées dans les garnitures de portières, dans le porte gobelet ainsi que dans l'espace réservé aux pieds des occupants des places avant. Les cadrans indicateurs sont à affichages électroluminescents et très faciles à consulter. Un écran à affichage par cristaux liquides permet non seulement de suivre les déplacements de la voiture grâce au système GPS offert en option, mais il permet également de régler la climatisation, le système audio ainsi que les principales fonctions de réglage de la voiture. Et maintenant, comme toute Ford qui se distingue, la Taurus est équipée du système SYNC à commande vocale. Un détail à souligner, la console centrale permet de brancher soit une clé USB ou une prise auxiliaire. On a même eu la bonne idée d'ajouter un passe-fil pour faciliter le branchement de votre module électronique.
La position de conduite est bonne en raison d'un siège du conducteur réglable de multiples façons et d'un volant que l'on peut ajuster en hauteur et en profondeur tandis que le pédalier est également réglable. Les sièges avant sont à la fois chauffants et climatisés selon vos besoins du moment et de la saison. Il faut également souligner que notre voiture d'essai était une version Limited dotée d’à peu près tout l'équipement optionnel que l'on puisse commander sur une Taurus. Curieusement, en dépit de la présence d'un écran à affichage par cristaux liquides, il n'y avait pas de caméra de recul sur notre voiture d'essai. Cet accessoire n'est disponible que sur la Taurus SHO propulsée par le spectaculaire moteur EcoBoost de 365 chevaux.
En terminant ce tour l'habitacle, il faut ajouter que les places arrière sont confortables et spacieuses tandis que le dossier de type 60-40 permet de transporter des objets plus longs et plus volumineux. La coffre est de très grande dimension et son ouverture est également large et le seuil de chargement relativement bas.
Fini les mécaniques bricolées !
Si les constructeurs américains souffrent présentement d’une réputation pas tellement favorable par rapport à leurs concurrents japonais, c'est que pendant des années ils se sont contentés de nous proposer des mécaniques quasiment rétro et une finition et une fiabilité vraiment inférieure à la concurrence. Les choses ont changé, et s'il faut se fier à notre Taurus à l'essai, la concurrence a de bonnes raisons de s'inquiéter. Autant dans l'habitacle qu'au niveau de la carrosserie, la finition est impeccable et les matériaux de première qualité. Dorénavant, plus question de masquer les défauts par des tapis plus épais ou autres accessoires du genre.
Mais c'est au niveau de la mécanique également que les choses ont changé. Dorénavant, la rigidité des plates-formes des voitures nord-américaines est souvent supérieure à celles de leurs vis-à-vis nippon. C'est justement le cas de la Taurus qui jouit d'une plate-forme très rigide. Ajoutez des suspensions indépendantes sophistiquées à liens multiples, un ancrage du mécanisme de direction plus rigide que jamais et vous avez la recette pour une bonne tenue de route. Et même si la Limited n'est pas la version la plus sportive du lot, on retrouve la présence d’une barre anti rapprochement qui relie les deux tours de suspension avant. Quant à la mécanique, le moteur V6 de 3,5 litres qui propulsait notre voiture produisait 263 chevaux et associé à une boîte automatique à six rapports qui pouvait être commandée par les leviers placés derrière le moyeu du volant. La transmission intégrale faisait également partie de l'équipement de notre voiture.
S'il faut se fie aux commentaires entendus lors de notre essai, les gens ont apprécié la silhouette et la présentation générale de cette voiture. Pour notre part, nous en avons apprécié le confort, la sophistication des commandes mais c'est la tenue de route qui nous a impressionné le plus. Il est vrai qu'avec ses roues de 19 de pouces et une suspension relativement ferme, nous sommes loin de l'idée que les gens se font de la grosse berline américaine. Aussi bien sur la grande route que sur une route secondaire, cette voiture répondait au doigt et à l’œil. Il suffisait quasiment de tourner le volant et la voiture s'occupait du reste. Par contre comme il s'agit d'un véhicule imposant et lourd, il ne faut pas non plus tenter de défier les lois de la physique en roulant à des vitesses excessives et en freinant à la dernière minute. Par contre, les freins sont puissants, progressifs et résistent bine à l’échauffement.
Rien n'est parfait, et la Taurus n'échappe pas à certaines critiques, mais elles sont quand même assez peu importantes. Le débat dure toujours quant au positionnement du bouton déclencheur du couvercle du coffre à bagages qui est placé sur le côté droit de la planche de bord, il y a également cette manette de multifonctions à gauche du volant qui tente de régler les clignotants et les essuie-glaces tandis que malgré la présence d'une clé multifonctions, celle-ci ne permet pas le déverrouillage de la portière au contact comme sur plusieurs autres concurrentes. La raison, c’est que Ford tient encore mordicus à son panneau numérique placé le long du pilier B sur lequel on pianote le code de déverrouillage des portières.
Mais dans l'ensemble comme vous pouvez vous en rendre compte, il s'agit d'éléments de détail. L'ensemble de l'œuvre est fort bien réussi.