Bentley Flying Spur : l’ode au silence
Points forts |
|
---|---|
Points faibles |
|
Les modèles qui se placent au sommet de la production automobile mondiale possèdent généralement des mécaniques d’exception. Jamais moins de 8 cylindres, et leur nombre monte jusqu’à 16 dans le cas de la redoutable Bugatti Chiron. Et la majorité du temps, la sonorité fait évidemment partie du grand frisson provoqué par ces voitures.
Dans le cas de la Bentley Flying Spur, c’est un peu différent. Dès les premiers mètres parcourus à son volant, c’est son incroyable silence de fonctionnement qui impressionne. Il faut dire que la taille imposante des joints de porte, qui doivent être au moins trois fois plus épais que ceux d’une Kia Rio, annonçent déjà la couleur. L’insonorisation a visiblement fait l’objet de toutes les attentions, ce qui se ressent à la conduite.
- À lire aussi: Bentley Continental GT : la quintessence du grand tourisme
- À lire aussi: Le Bentley Bentayga 2021 s’ajuste aux désirs des clients
En dépit de jantes accueillant des pneus taille basse immenses (275/35R22 à l’avant, 315/30R22 à l’arrière), les bruits de roulement sont complètement étouffés. Et même en augmentant la vitesse, aucune nuisance sonore ne vient troubler la conduite. Impressionnant.
Le silence est d’or
À vitesse d’autoroute, le silence et la douceur des commandes donnent l’impression de se trouver dans son salon. Et les sièges, parmi les plus confortables du marché tous véhicules confondus, permettent d’envisager les longs périples sereinement. Cette dernière remarque est valable pour le conducteur bien sûr, mais également pour les sièges arrière, un propriétaire de Flying Spur pouvant conduire, mais aussi être conduit. Quelle que soit la place choisie, le trajet sera de toute manière agréable et ouaté.
L’habitacle fait partie des plus beaux de l’industrie automobile. Que ce soit la qualité des matériaux ou les cuirs à l’odeur délicieuse, notre modèle doté de l’ensemble « First Edition », était évidemment superbe. L’association vert forêt de l’extérieur avec l’intérieur « Camel » était aussi du plus bel effet, tout en portant la facture à un peu plus de 278 000 $. Mais comme vous vous en doutez, il est possible de personnaliser complètement la voiture, à l’intérieur comme à l’extérieur. La seule limite étant celle de l’épaisseur de votre portefeuille.
Mais n’allez pas croire que la Flying Spur est une berline pataude et lente. Sous ses airs sages, elle demeure capable de vous coller à votre siège. Sous son long capot, on retrouve une véritable cathédrale mécanique : un 12 cylindres en W de 6 litres. Grâce à deux turbos à géométrie variable, la puissance s’élève à 626 chevaux et le couple à 664 lb-pi. Un bloc qu’on retrouve également sous le capot de la Continental GT.
Puissante mais bien élevée
Sur la route, cette cavalerie plus que respectable permet de propulser la grande berline britannique de 0 à 100 km/h en seulement 3,8 secondes. En écrasant l’accélérateur, votre corps s’enfonce un peu plus dans son siège, tandis que le compte-tours monte graduellement.
Conservant ses bonnes manières, le Flying Spur vous catapulte en avant, mais toujours poliment. Et il faut attendre les 3 500 tr/min pour véritablement entendre le grondement du W12 qui se fait enfin remarquer, mais sans se montrer trop présent. Officiellement, la vitesse maximale s’élève à 333 km/h. Nous ne l’avons pas testée, mais étant donné la célérité avec laquelle l’auto arrive à la vitesse maximale permise sur autoroute, cela nous semble tout à fait réaliste.
Véritable vaisseau amiral de la marque, la Flying Spur est évidemment taillée pour les longs rubans asphaltés des autoroutes. Mais n’allez pas croire qu’elle n’est pas capable de prendre une courbe. Alors que son poids à vide approche les 2 500 kg et que son W12 pèse de tout son poids sur le train avant, la grande berline anglaise nous a étonnés.
N’attendez pas la vivacité d’une Mazda MX-5, mais l’aplomb de l’auto étonne dans les enchaînements de virages. La direction, précise, offre un bon retour d’information au conducteur, tandis que les pneus parviennent à faire mentir les lois de la physique tant qu’on ne se montre pas trop gourmand au moment d’aborder des virages serrés.
Il faut dire que les quatre roues directrices, la traction intégrale et les suspensions adaptatives font un travail remarquable pour préserver un certain dynamisme sans nuire au confort. Comme vous vous en doutez, le compromis trouvé par Bentley frise le sans-faute… à condition de chercher un véhicule qui offre une expérience de conduite davantage axée sur le confort et la quiétude.
Si cette tranquillité vous dérange, mieux vaut vous tourner vers Ferrari ou Lamborghini qui proposent des mécaniques beaucoup plus expressives et des prétentions sportives supérieures. Mais cela se fera au prix d’un roulement passablement plus ferme, des bruits de moteur et de roulement qui sont absents de l’habitacle feutré d’une Flying Spur.
Un grand merci à la concession Decarie Motors pour le prêt de la Flying Spur.