Bentley Continental GT : la quintessence du grand tourisme
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La Bentley Continental GT est probablement la voiture qui synthétise le mieux l’esprit « GT », célèbre acronyme signifiant Grand Tourisme. Dans sa définition actuelle en tout cas, cette appellation ayant servi à qualifier un nombre incalculable de véhicules très différents. Initialement, il s’agissait des voitures de course qui s’illustraient dans des épreuves d’endurance comme la Targa Florio ou la Carrera Panamericana.
Mais dans les années 1960 et 1970, cette dénomination sera reprise par bon nombre de constructeurs, prestigieux ou généralistes, certains y ajoutant des lettres supplémentaires. C’est le cas de Volkswagen avec la Golf GTI, qui signifie « Grand Tourisme Injection », le dernier mot faisant référence à la manière dont les cylindres du moteur reçoivent leur carburant. En dépit de la sympathie que nous inspire la compacte germanique, il faut reconnaître qu’on s'éloigne de l’appellation originale. De nos jours, l’appellation GT « tout court » désigne surtout de grands coupés à deux places (ou 2+2) statutaires, et surpuissants.
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Des qualificatifs qui conviennent à merveille à la belle anglaise qui nous occupe ici. Notre modèle d’essai est une Continental GT dotée d’un V8 de 4 litres. Un bloc qui développe une puissance de 550 chevaux et un couple de 568 lb-pi, qu’il faut toutefois ramener à son poids de plus de 2 200 kg. Il est aussi possible d’opter pour un W12 de 6 litres dont la fiche technique affiche 626 chevaux et 664 lb-pi. Les deux moteurs sont associés à une boîte automatique à double embrayage qui compte 8 rapports.
La qualité de finition à son meilleur
Esthétiquement, cette troisième génération poursuit une tradition de grand luxe sous une enveloppe empreinte de classicisme. La vocation d'une Bentley n’est pas de choquer pour séduire. L’ouverture feutrée de la portière annonce immédiatement la couleur, tandis que les effluves de cuir parviennent jusqu’au conducteur. Que ce soit par la vue, le toucher ou l’odorat, l’habitacle est enivrant. Les odeurs persistent juste ce qu’il faut sans jamais se montrer entêtantes, tandis que les yeux se posent sur les boiseries de luxe et les matériaux de haute qualité qui habillent l’intérieur.
Un grand écran central permet évidemment de profiter d’un système multimédia complet, plutôt intuitif et facile à comprendre. La qualité acoustique est évidemment excellente, et il est même possible de faire pivoter l’écran central pour laisser apparaître trois cadrans circulaires (thermomètre extérieur, boussole et chronomètre) dont l’esthétique s’agence parfaitement à la montre située quelques centimètres plus bas.
Une pression sur le gros bouton situé sur la console centrale suffit à réveiller le V8, qui demeure discret au ralenti. Un léger appui sur la lettre « B » qui orne le haut du levier de vitesses permet d’enclencher la marche avant. Il suffit ensuite d’effleurer l’accélérateur pour faire décoller les deux tonnes de l’auto avec une facilité déconcertante.
Bien calé dans des sièges au maintien impeccable, les deux mains sur le volant, on est surpris de manier une auto de ce gabarit avec autant de facilité. Isolé du monde extérieur, le conducteur vit une expérience unique qui lui fait perdre la notion du temps. Et ce ne sont pas les routes mal revêtues de Montréal qui y changeront quelque chose. La suspension pneumatique fait un travail remarquable, filtrant les pires irrégularités de la chaussée. Alors qu'on serait remué dans tous les sens dans un véhicule de grande série, on remarque à peine quelques secousses à bord de la Bentley.
Performante sans en avoir l'air
Mais n’allez pas croire que les performances ont été oubliées. Lorsqu’on enfonce la pédale d’accélérateur à fond, le V8 turbocompressé fait monter le compteur de vitesse à une allure folle. La poussée est franche, mais jamais brutale. Rien à voir avec les hurlements d’une Ferrari jusqu’à 9 000 tr/min. À ce propos, le V8 signé Bentley ne monte pas très haut en régime puisqu’il ne dépasse pas les 6 500 tr/min. Mais sa force dès les plus bas régimes est telle que le moteur donne l’impression de posséder une réserve de couple inépuisable.
Et ne vous fiez pas à ses bonnes manières. En dépit de sa douceur de fonctionnement, la Continental GT V8 est capable de passer de 0 à 100 km/h en quatre petites secondes. Un chiffre qui descend à 3,7 secondes avec le W12. En d'autres termes, il suffit d’un appui un peu plus prononcé sur l’accélérateur pour oublier tout ce qui roule autour de vous, peu importe votre vitesse initiale.
Du côté de la tenue de route, les capacités dynamiques et le freinage étonnent considérant le poids élevé de l’auto. La Bentley accepte qu'on enroule les virages avec un peu de rythme, mais entrer trop vite dans une courbe fera immanquablement crier les pneus. Ce sont ces derniers qui vous feront remarquer que votre cadence devient trop élevée. De retour sur l’autoroute, un de ses terrains de jeu favoris, on profite pleinement des qualités de la Continental GT, qui peut vous emmener n’importe où sans la moindre fatigue. Cela dit, nous avons tout de même relevé quelques bruits de vent et de roulement à haute vitesse, lorsque l’asphalte est en mauvais état. Rien de très grave, mais étant donné le prix de notre modèle d’essai (279 000 $ avant les taxes) on peut se permettre d’être exigeant.
Un grand merci à la concession Decarie Motors pour le prêt de la Continental GT.