Toyota Prius AWD-e 2020 : hybride et intégrale
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Depuis le début du 21e siècle, la Toyota Prius a contribué plus que tout autre véhicule à populariser l’électrification des modèles de grande diffusion. Elle a donné une raison d’être aux motorisations hybrides.
Mine de rien, en 2020, la Prius célèbre ses 20 ans sur le marché canadien. Cette Toyota a longtemps été « LE » véhicule hybride par excellence; un véhicule que l’on reconnaissait d’ailleurs à sa silhouette difforme. Mais en deux décennies, beaucoup de choses ont changé. Les véhicules à motorisation hybride sont devenus communs : tous les constructeurs en offrent et leurs ventes ont explosé.
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À lui seul, Toyota a vendu plus de 15 millions de véhicules de ce genre aux quatre coins du monde au cours des 20 dernières années, et pas seulement des Prius. Au Canada, par exemple, ce fabricant propose actuellement neuf modèles hybrides différents et Lexus, sept.
Il n’est pas surprenant de voir la notoriété de la Prius s’étioler. D’ailleurs, son constructeur n’a pas jugé nécessaire de renouveler la sous-compacte Prius c et la familiale Prius v, deux modèles distincts qui ajoutaient de l’ampleur à ce nom. Toyota a même créé une nouvelle dénomination, « Prime », pour désigner les nouveautés hybrides rechargeables : les Prius Prime et RAV4 Prime. Une décision logique, puisque ces deux véhicules alimentent un créneau en devenir.
Le coup de grâce pour la Prius fut sans doute de perdre, en 2019, son statut d’hybride Toyota la plus vendue. Le RAV4 hybride est maintenant le favori dans ce domaine avec 14 246 exemplaires vendus au pays l’an dernier. La Prius, elle, n’a trouvé que 8 696 preneurs. Mais encore, les trois quarts de ces voitures étaient en fait des... Prius Prime!
À Prius, Prius et demi
La Prius et la Prius Prime ne sont pas totalement identiques. La première est une hybride ordinaire et la seconde, une hybride rechargeable. De plus, malgré un design commun, leur esthétique diffère par plusieurs détails. Par contre, elles partagent le même groupe motopropulseur. Il est constitué d’un 4 cylindres à cycle Atkinson de 1,8 L et de deux moteurs électriques, le premier servant de génératrice et l’autre de moteur d’entraînement. À cela s’ajoute une boîte de vitesses automatique à variation continue qui transmet aux roues avant les 121 ch produits par ces moteurs (d’où l’expression « puissance nette »).
La grande différence, c’est la batterie. La Prius a des batteries de faibles capacités que l’on ne peut recharger manuellement: les moteurs s’en chargent. Les Prius à deux roues motrices ont une batterie au lithium-ion de 0,83 kWh, alors que celles qui ont quatre roues motrices, les Prius AWD-e, partagent la batterie à hydrure métallique de nickel de 1,31 kWh servant à la Corolla hybride, une autre nouveauté attrayante de Toyota dans cette catégorie.
Pour sa part, la Prius Prime dispose d’une batterie au lithium-ion de 8,8 kWh que le conducteur doit recharger manuellement à l’aide d’une borne à haut débit de 240 V ou d’une prise de courant murale de 120 V. Grâce à cette batterie, la Prime peut parcourir 40 km en propulsion électrique, lorsque les conditions sont favorables. Voilà une distance proche de l’aller-retour quotidien moyen (inférieur à 60 km) qu’effectueraient 89 % des Canadiens pour se rendre au travail, selon une étude publiée par Statistiques Canada en 2016. Et qu’arrive-t-il lorsque la charge de cette batterie atteint son seuil minimum? Dans ce cas, le moteur à essence prend le relais, comme si de rien n’était, et la Prime fonctionne comme une Prius ordinaire, sans aucune intervention du conducteur. Puis, lorsque c’est possible, on recharge la batterie pour lui redonner sa quarantaine de kilomètres d’autonomie.
Sur de longs trajets, comme un aller-retour Montréal-Québec, la consommation moyenne de ces deux voitures sera très similaire. ÉnerGuide attribue une cote de 4,3 L/100 km à la Prime et de 4,5 L à la Prius à deux roues motrices, cote attribuée aussi à la Corolla hybride. La Prius AWD-e, elle, a une moyenne de 4,7 L.
L'intégrale : la plus intéressante
L’automobiliste québécois qui envisage l’achat d’un véhicule à motorisation hybride ordinaire considérera sans doute la Prius à transmission intégrale comme la plus intéressante de sa gamme. D’abord parce que le prix de base de la Prius à deux roues motrices (28 650 $) ne la favorise pas beaucoup.
Il la rend même plus coûteuse que la Corolla hybride (24 990 $), qui est aussi écoénergétique. La Prius à deux roues motrices est également plus chère qu’une Corolla Hatchback (prix de base de 22 050 $). Cette voiture à hayon, qui n’est pas une hybride, a des dimensions comparables et un coffre aussi volumineux. Par contre, elle consomme un peu plus d’essence : 6,7 L/100 km avec une boîte automatique, selon ÉnerGuide.
Et puis, la Prius n’a plus le monopole de son créneau. On trouve désormais plusieurs modèles rivaux plus abordables ou simplement plus intéressants comme, par exemple, la Hyundai Ioniq hybride, qui a le même gabarit, mais un prix de départ plus alléchant (25 399 $), et le Kia Niro hybride, un utilitaire très spacieux au coffre volumineux et pratique dont le prix est comparable (28 755 $). Enfin, si l’on se fie au succès qu’a eu la Prius Prime (33 150 $) l’an dernier, son autonomie électrique semble suffire pour bon nombre d’acheteurs, et ce, aux dépens de la Prius ordinaire!
Par contre, aucun autre constructeur n’offre une hybride ordinaire ayant quatre roues motrices (pour le moment du moins). La Prius AWD-e dispose d’un moteur électrique à couple élevé qui entraîne les roues arrière selon les besoins. Le manufacturier explique qu’il a été mis au point pour s’activer au départ arrêté et jusqu’à une vitesse de 10 km/h, de même qu’entre 10 et 70 km/h lorsque les capteurs détectent une chaussée à faible adhérence (asphalte enneigé ou mouillé, sol meuble, etc.). Légère et compacte, cette unité de propulsion ne comprend ni cardan ni différentiel central et elle ne réduit pas le volume utile du coffre. De plus, son influence sur la consommation est négligeable comme en témoigne la différence de 0,2 L/100 km entre la consommation moyenne des Prius à deux et quatre roues motrices.
Or, en 2020, certains acheteurs pouvaient être rebutés par l’écart d’environ 1 000 $ qui séparait les versions à deux et à quatre roues motrices de la Prius. Toutefois, au moment d’écrire ces lignes, le constructeur nous apprend via son site internet que les versions 2021 des Prius Technologie et Prius AWD-e Technologie, qui ont une dotation très étoffée, sont offertes au même prix : 32 050 $. Dans des conditions pareilles, inutile de s’attarder à une Prius qui n’a que deux roues motrices!