Chrysler Aspen 2009, départ trop hâtif
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Malgré le retrait du Chrylser Aspen et du Dodge Durango pour l'année-modèle 2010, il serait malhonnête de ne pas parler de ces véhicules puisqu'il en reste encore quelques exemplaires chez certains concessionnaires. Et même s’il est question de la version 2009, il ne faut pas le dénigrer car ce modèle proposait pour la première fois une version hybride, appelée « Hybrid Two mode HEMI ». Et c'est là que réside en fait tout le charme de ce gros mastodonte à quatre roues motrices, son hybridation.
Adieux difficiles
On connaît tous les conséquences de la crise économique. Chrysler et GM on eu droit à de bons montants afin de rester en vie. Mais cet épisode s'est soldé par l'abandon de plusieurs modèles, la plupart non rentables. Et malheureusement, le Dodge Durango et le Chrysler Aspen ont écopés. À mon avis, seul le Durango méritait le couperet. On aurait alors conservé l'Aspen en lui assignant le mandat clair de se battre contre les grosses pointures hybrides de l'industrie. Et il aurait été dans le coup, il n'en fait aucun doute. On reproche trop souvent aux gros VUS leur propension à l'or noir, mais dans le cas de ce modèle hybride, il faut l'admettre, en ville, il ne consomme pas plus qu'une Honda Accord V6. Les chiffres sont éloquents. Moins de 9.2 litres aux 100 km sur la route et un impressionnant 10.5 l/100 km en ville. Difficile à battre vous en conviendrez pour un véhicule si volumineux et si puissant.
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Belle présentation
La fabrication et la finition du Aspen sont quasiment irréprochables. Les matériaux utilisés sont franchement bien choisis et l'utilisation du plastique bon marché ne s’est pas fait à outrance, contrairement à ce que l'on retrouve sur la Chrysler Town & Country. On semble avoir porté également une attention toute particulière à la qualité de finition puisqu'il est pratiquement impossible de trouver le moindre défaut, du moins pour ce qui est de notre véhicule mis à l’essai. On note toutefois un léger manque au niveau de l'insonorisation. Est-ce les joints des portières qui ne sont pas totalement étanches aux bruits ou l'épaisseur des vitres qui n'est pas suffisante, il n'en reste pas moins que les bruits de circulation sont omniprésent dans l'habitacle. Un peu décevant pour un véhicule considéré luxueux. Pour ce qui est du confort, disons simplement que tout est capitonné et douillet. Les sièges supportent bien autant à l'avant qu'à l'arrière. La troisième banquette propose un dégagement raisonnable et un confort appréciable. L'accès est cependant ardu, surtout pour un adulte corpulent. Et même en fonction, cette troisième banquette laisse beaucoup de place au cargo à l’arrière.
Une hybridation discrète
Bien que le véhicule démontre de belles qualités de fabrication, c'est plutôt sa mécanique qui impressionne. Tout d'abord, la version hybride Bimode se base sur le gros V8 HEMI qui permet d'obtenir de solides performances. Vient ensuite s'ajouter un système électrique à deux moteurs qui permet d’augmenter la puissance mais surtout permet un incroyable couple. Le système hybride fonctionne à la façon de celui de chez Toyota. Il est donc possible de démarrer le véhicule en utilisant seulement la puissance de la motorisation électrique. Il faut cependant freiner ses ardeurs et accepter d'y aller tout doucement avec l'accélérateur. On peut alors atteindre facilement 30 km/h en mode électrique avant que le HEMI n’arrive en renfort. Et de la même manière que le fait le Ford Escape, le moteur à essence s'éteint lorsque le véhicule s'immobilise, à condition bien sûr d'avoir une pleine charge sur les batteries. L’Aspen hybride profite également du système de désactivation des cylindres qui permet de rouler en utilisant seulement 4 des 8 cylindres. Évidemment, cette technologie permet encore plus d’économie d’essence.
L'héritage du HEMI
Sur la route, l'Aspen hybride se conduit comme un charme. Le poids du véhicule lui procure un net avantage puisque le comportement est doux et solide. La présence de plus 385 chevaux assurent des accélérations impressionnantes, autant en rapidité qu'en sonorité. Les reprises sont un peu lentes à démarrer mais une fois en selle, la vitesse atteint rapidement un niveau inespéré pour un véhicule si imposant. Et malgré toutes ces performances envoutantes et désirables (surtout à cause du son), la consommation affiche des valeurs qui envieraient n'importe quelles petites berlines sportives sur le marché. Les spécifications papier du Aspen ne se trompent pas, le véhicule fait bien du 10.5 litres aux 100/km en ville. Ce sont évidement des chiffres estivaux, puisqu’il faudra surement y ajouter quelques litres de plus lorsque l'hiver se pointera. On sait d’office que le système hybride perd en efficacité par temps froids.
Outre la mécanique qui distingue le Aspen hybride, la balance de l'œuvre se maintien dans la moyenne. Le roulis est évidemment prononcé mais tout de même bien contrôlé et surtout prévisible. Les plongées sont bien présentes lors de freinages puissants et on ne pourrait passer sous silence la pédale des freins qui manque nettement d'assistance. Sur le véhicule d'essai, on avait tout simplement l'impression d'appuyer sur une pédale reliée directement aux disques des freins tellement elle était dure et non modulable. Mais ce doit surement être le prix à payer pour faire de la régénération d'énergie afin de recharger les batteries. On le constate aisément au freinage, il y a une friction supplémentaire qui est d’ailleurs confirmée par un indicateur monté dans l’instrumentation et qui informe du processus de recharge.
Pour tout ceux qui réussiront à trouver un Aspen 2009 neuf dans les prochains jours, ou pour ceux qui liront cet article en 2012 et qui se chercheront un gros véhicule sport utilitaire usagé qui ne consomme pas trop, vous serez assurément comblé par l'Aspen. L'apparence est à la fois macho et luxueuse, la motorisation est puissante mais économe et la qualité de fabrication est impressionnante. Ce véhicule ne fera plus partie du paysage en 2010 et c'est dommage. Est-ce à dire que la motorisation hybride n'aura pas réussi à reconquérir les américains?