Subaru Tribeca B9, l'originale
S’il est une chose dont la Subaru B9 Tribeca peut se vanter, c’est de n’avoir jamais réussi à faire l’unanimité. Cette étrange créature, mi-fourgonnette et mi-on-ne-sait-trop-quoi, profite certainement d’un design exceptionnel, tout en étant la première de sa lignée à avoir adopté les nouvelles formes Subaru. Bon nombre de mordus de Subaru ont été incapables de s’adapter à la nouvelle calandre et aux formes plus modernes. Avec comme conclusion que la Tribeca traîne un peu de la patte dans les ventes, même si elle a conservé les qualités mécaniques qui ont fait la renommée de la marque.
Réglons tout de suite une chose : on l’a déjà expliqué, mais il est toujours bon de se rappeler que le nom B9 Tribeca n’est pas le fruit d’une quelconque vision world beat des dirigeants de Subaru et de leur tribu (comme dans tribe...). En fait, il est d’une inspiration beaucoup plus urbaine que cela. Le B9 provient d’une tradition automobile japonaise très rationnelle, le B désignant le moteur Boxer propre à la marque, alors que le 9 étant simplement le numéro du châssis. Au pays du soleil levant, c’est comme cela qu’on désigne les modèles. La portion Tribeca de l’appellation est toute new-yorkaise, provenant en droite ligne du quartier new-yorkais très branché du même nom, un diminutif de TRIangle BElow CAnal street.
Comme pas un
En terme esthétique essentiellement, la Tribeca a un look comme pas un. Le simple design extérieur a de quoi faire tourner les têtes. Et on a beaucoup parlé de sa parenté avec les Alfa Romeo 150. Curieuse coïncidence d’ailleurs puisque Andreas Zapatinas, designer « subarien » depuis peu, est aussi un ancien designer de chez Alfa. Pour adoucir un peu la transition, la Tribeca arrive cette année avec une calandre noire, au lieu du chrome traditionnel, ce qui garantit au moins une plus grande discrétion. Comme la Tribeca peut accommoder 5 ou 7 passagers, on retrouve davantage les dimensions d’une fourgonnette habituelle. Sans être très vaste, elle offre beaucoup de dégagement pour les passagers avant. Ceux de la deuxième rangée pourront aussi profiter d’une banquette mobile, ce qui leur laisse amplement d’espace pour les jambes. En revanche, ceux de la rangée arrière devront être petits, voire microscopiques pour être à l’aise. Sans compter que les bagages devront se limiter aux sacs à main de vos invités puisque l’espace de chargement arrière est lilliputien une fois la banquette relevée, comme c’est le cas dans la majorité des fourgonnettes.
L’intérieur a aussi profité de la touche Zapatinas, et le tableau de bord, futuriste, n’a plus rien de commun avec ceux des autres modèles Subaru, même si on a gardé pour la forme les trois gros boutons de climatisation dans la console centrale. Une console faite en forme de gros V en aluminium qui vient aboutir devant les deux passagers avant. Une fois à l’intérieur, on se croirait dans une coquille tellement la planche de bord est enveloppante. Mais ce n’est qu’un effet visuel car l’espace est plus que suffisant.
Mieux encore, toutes les commandes sont un charme à manipuler (ce qui n’a pas toujours été le cas chez Subaru). On a l’impression que cette fois, tout a été pensé pour que le conducteur soit seul maître à bord.
Une routière sans âme
Sous le capot, c’est un moteur boxer à six cylindres à plat de 250 chevaux qui alimente la Tribeca. Un moteur éprouvé, qui a fait ses preuves notamment sur le Outback H6. Ses performances sont correctes et ses accélérations souples et agréables. Il est couplé à une transmission automatique à cinq rapports Shiftronic, dont le moins que l’on puisse dire, est qu’elle mériterait un peu plus d’attention de ses concepteurs. Car elle rend la promenade somme toute assez peu inspirée. Cette transmission ne réussit que partiellement à passer les rapports sans trop de soubresauts et à basse vitesse, elle étire jusqu’à plus soif le régime moteur avant de daigner grimper d’un cran. Le mode semi-manuel devient donc indispensable, quoique son temps de réaction ne soit pas non plus à la hauteur.
Les ingénieurs ont profité de la deuxième année de la Tribeca pour faire une légère révision des suspensions avant et arrière. On a allongé un peu le débattement afin de permettre une meilleure absorption des hasards de la route. Du même souffle, on a installé de série un meilleur système de protection contre les retournements, faisant entre autres appel à la nouvelle configuration des suspensions. Enfin, parce qu’il s’agit d’un véhicule à vocation familiale, on a beaucoup misé sur la sécurité en installant des coussins gonflables en rideau jusqu’à l’arrière, et en fournissant de série des systèmes dynamiques de contrôle, une caméra de recul sur les versions dotées d’un système de navigation, et, bien entendu, la traditionnelle traction intégrale qui a fait la renommée de Subaru.
Avec la Tribeca, Subaru propose donc un véritable véhicule familial. C’est vrai, son échelle de prix peut refroidir certaines ardeurs, et ses quelques défauts de conception seront suffisants pour ralentir ceux qui n’ont jamais cru en Subaru. Mais à force de légères améliorations, elle finira par trouver sa place dans le cœur de ceux qui recherchent ce genre de voiture multi-usage. Une place qui sera bien méritée.
feu vert
Design unique
Traction intégrale éprouvée
Cockpit agréable
Silhouette sans compromis
feu rouge
Transmission automatique lente
Places arrière liliputiennes
Version 7 passagers coûteuse
Moteur parfois peu enthousiaste