Le problème de l’Infiniti Q50 (et Q60)
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Il y a des voitures si géniales qu’elles font l’unanimité. Il y a en a d’autres dont les chiffres nous apprennent tout de suite qu’il ne peut pas y avoir de concurrence. Puis, il y a des bagnoles polarisantes, sur lesquelles on passe beaucoup trop de temps à s’obstiner. Un modèle qui soulève bien des passions en ce moment, au sein de la petite communauté journalistique du Québec, c’est l’Infiniti Q50.
Il s’agit, plus précisément, de l’Infiniti Q50 Signature Edition AWD 2020. Pour 47 445 $, taxes et préparation en sus, on a une berline compacte de luxe relativement bien équipée, abritant un V6 de 3 litres biturbo produisant 300 chevaux et 295 livres de couple.
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Plusieurs la trouvent plutôt bien, et pourtant, elle a de la difficulté à se hisser dans un quelconque palmarès de ventes. Théoriquement, elle rivalise avec la BMW Série 3, l’Audi A4, la Mercedes-Benz Classe C, la Lexus IS, la Cadillac CT4, la Genesis G70, ainsi que l’Acura TLX.
Il y a aussi la Q60 - version deux portes de la Q50 - disponible avec les mêmes moteurs. Elle a autant de difficulté à se vendre que sa sœur à quatre portes.
Voici donc, à notre avis, les raisons pour lesquelles les gens boudent ce duo de compactes japonaises.
L’importance de la marque?
Certains disent que les produits Infiniti énumérés plus haut, et on pourrait presque dire Infiniti en général, ne se vendent pas parce que ce sont des véhicules Infiniti. Dans cette catégorie, les gens attacheraient trop d’importance au blason que l’on retrouve sur le capot. Est-ce vrai?
On pourrait avoir tendance à le croire. Prenez Genesis par exemple. C’est une marque qui fait des produits exceptionnels, et on ne pourrait pas en vouloir à un acheteur de se procurer une Genesis G70 à la place d’une Mercedes-Benz Classe C. Pourtant, presque personne n’achète de Genesis, essentiellement parce que la marque doit faire encore beaucoup de chemin pour convaincre les clients typiques de voitures de luxe allemandes.
Est-ce qu’il y aurait un peu du fait que les acheteurs de ces marques aiment plus l’image que leur voiture projette que son comportement? N’allons pas trop loin sur cette pente glissante. Disons simplement que c’est peut-être un facteur.
Infiniti n’a pas les problèmes de Genesis. Elle est sur notre marché depuis suffisamment longtemps pour bénéficier d’une certaine notoriété. Et avec des produits aussi compétents que les G35 et G37 d’il y a quelques années dans son portfolio, elle n’a pas à convaincre les gens qu’elle ne fabrique que des Nissan endimanchées. Cela dit, sa notoriété n’est pas encore équivalente à celle des produits de luxe allemands.
Le problème serait-il finalement au niveau du produit?
Difficile d’affirmer, donc, que les Q50 et Q60 sont délaissées parce qu’il s’agit de produits Infiniti. Il est vrai que la Q50 et la Q60 sont des compactes de luxe, un segment en perte de vitesse depuis quelques années au profit des VUS, mais disons que ces autos en arrachent pas mal plus que leurs rivales.
Malheureusement, il semblerait tout simplement que ces produits ne soient pas à la hauteur.
Regardez le design, par exemple. De l’extérieur, on voit deux très belles voitures. La Q50 est indéniablement élégante, et la Q60 a l’air d’un coupé sport futuriste, également très raffiné . Par contre, quand on passe à l’intérieur, c’est là que ça se gâte. Le design est simple, mais pas épuré. Il y a deux écrans, beaucoup de boutons, et on n’a surtout pas l’impression d’être assis dans un véhicule de luxe ou de prestige, comme c’est le cas chez Audi, BMW, ou encore Lexus.
Ensuite, il y a la conduite. La direction, plus précisément. Voyez-vous, la Q50 et la Q60 sont solides, et on ressent, quand on les pousse, l’ADN de la Nissan GT-R qui se retrouve derrière leur plate-forme. Mais la direction vient tout gâcher.
Elle est artificielle, littéralement. Le volant n’est pas connecté aux roues comme dans une voiture classique. On tourne le volant, un ordinateur enregistre le geste, et envoie l’information à un moteur électrique qui actionne une sorte de crémaillère pour faire bouger les roues. Le constructeur l’a dit lorsqu’il a lancé cette technologie, il visait à réduire la fatigue et améliorer l’expérience de conduite! En effet, on ne ressent aucune vibration dans le volant, et la voiture effectue automatiquement les microcorrections que l’on fait tout le temps par automatisme, afin de garder sa voie. Ainsi, sans s’en rendre compte, on se fatigue moins au volant de la Q50 et de la Q60 que dans une voiture « normale ».
Mais lorsqu’on veut conduire avec enthousiasme, ça ne fait pas l’affaire. On ne sent pas les limites de la voiture et la connexion avec la route est artificielle.Ça peut devenir frustrant.
C’est un problème que le conducteur moyen va ignorer. Mais le conducteur moyen ne veut pas d’une compacte de luxe sportive.
Quand Infiniti a introduit la G35, puis la G37, elle est venue donner un bon coup de pied au derrière des automobiles allemandes. Et à juste titre, on en voyait plein sur nos routes. Ce n’est plus le cas.