Lincoln Continental 2020 : pour une dernière fois au volant de l’ultime navire américain
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En 2017, Lincoln a frappé un grand coup en ramenant la prestigieuse Continental. Il s’agissait d’une dixième génération pour ce modèle qui a vu le jour en 1940.
Si elle était déclinée par le passé en coupé et en cabriolet, il fallait toutefois se contenter d’une berline pour le modèle le plus contemporain. L’imparfait est ici employé, car 2020 marque la dernière année de production de cette voiture on ne peut plus américaine. Et pour une dernière fois, nous en avons pris le volant.
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Un V6 biturbo qui déménage
En option, la Continental 2020 peut être livrée avec un V6 biturbo de 3,0 L. Celui-ci ne développe pas moins de 400 chevaux et autant de livres-pied. Franchement, il est impressionnant de constater à quel point ce mastodonte lourd et imposant peut accélérer avec vivacité, et ce, dans un silence épatant.
Dans la version de base, on retrouve un autre moteur V6 turbocompressé. D’une cylindrée de 2,7 L, il génère tout de même 335 chevaux et 380 livres-pied. Avec le plus petit des deux V6, Ressources naturelles Canada annonce une consommation combinée de 12,0 L/10 km. Celle-ci s’élève à 12,3 L/100 km avec le moteur de 3,0 L. Équipé de ce dernier, noter véhicule d’essai a consommé 14,2 L/100 km.
Si, par le passé, la Continental n’avait que deux roues motrices (soit à l’avant, soit à l’arrière selon les générations), la situation est différente pour le modèle sortant. De série, la Continental 2020 est offerte avec un système à quatre roues motrices. On le répète, mais au Québec, c’est une caractéristique fort appréciable.
Un confort inégalable
La plupart des manufacturiers de luxe jouent la carte de la sportivité, du plaisir de conduire. Avec la Continental, l’approche est totalement différente. On ne tente pas de nous faire croire un seul instant qu’elle a une once de sportivité. Elle favorise plutôt le confort et le silence. Et bien honnêtement, ça fonctionne. Elle n’essaie pas de concurrencer l’Audi A6, la Mercedes-Benz Classe E ou même la BMW Série 5. Bref, Lincoln propose une berline de luxe qui respecte l’authenticité d’une telle voiture.
Elle est si confortable et ses suspensions adaptatives sont si permissives que lorsque l’on roule sur un joint de dilatation, la voiture rebondit plus longtemps que n’importe quelle auto contemporaine. Un peu comme le ferait aussi une Mercury Grand Marquis ou une Oldsmobile Ninety-Eight des années 80.
En passant, le confort n’est pas réservé à ceux qui s'assoient à l’avant. La banquette est également douillette et le dégagement pour les jambes est plus que suffisant.
Une facture salée
Si vous cherchez « abordable » dans le dictionnaire des synonymes, il n’y a aucune chance qu’il y soit écrit « Lincoln Continental » à côté... En effet, la grande berline de luxe de Lincoln ne convient pas à toutes les bourses.
Bien qu’elle soit offerte à partir de 66 500 $, la facture peut grimper facilement. La preuve? Le véhicule que nous avons mis à l’essai coûtait plus de 85 000 $. Soyez avisé que la dépréciation s’attaque violemment à ce véhicule. Cela dit, si vous êtes prêt à conduire un modèle d’occasion, vous pourriez conclure une affaire intéressante. Une Continental 2017 ou 2018 se vendra sous la moitié de la somme monstrueuse citée ci-haut. C’est un pensez-y-bien.
Cela dit, notez également que le marché n’est pas inondé de Continental puisque le volume de ventes pourrait difficilement être plus faible. En 2018, Lincoln a vendu 60 unités au Québec et l’an dernier, seulement 37.
Il est impératif de préciser que, bien que son prix paraisse élevé, il est justifié. Quand on la regarde, on n’a pas l’impression de se trouver devant une banale berline Ford et c’est pareil à bord. La qualité des matériaux et de l’assemblage sont indéniablement à la hauteur. Et on aime ça.
La fin d’une ère
Avec la disparition de la Continental à la fin de l’année 2020 (et de la MKZ du même coup), Lincoln n’offrira plus de voitures et concentrera ses effeorts sur les véhicules utilitaires. Cette stratégie s’inscrit dans celle de la grande famille Ford et s’oppose radicalement à celle de son éternelle rivale, Cadillac, qui débarque avec deux nouvelles berlines. Par conséquent, chez Lincoln, le catalogue sera occupé d’un couvert à l’autre par des VUS, soit le Corsair, le Nautilus, l’Aviator et le Navigator.
Pour les amateurs de berlines traditionnelles, c’est d’une tristesse indescriptible.
Au revoir, chère Continental!