Subaru Impreza, vite fait, bien fait !
Il est difficile d’imaginer une gamme plus complète que celle de la Subaru Impreza. On retrouve tout d’abord la placide Impreza, vendue en version berline ou familiale, la familiale Outback qui se permet d’aller jouer dans la boue, l’impétueuse Impreza WRX aussi offerte en configuration berline ou familiale et la démentielle Impreza WRX STi, proposée uniquement en livrée berline. Il y a tellement de différences entre les Impreza tout court et Outback et les modèles sport que sont les WRX et WRX Sti, que nous devons faire deux essais séparés !
Même si les modèles les plus excentriques avec leurs ailerons surdimensionnés et leurs performances à faire rêver les plus blasés drainent vers eux tous les regards, les versions moins spectaculaires ne sont pas à dédaigner pour autant. Regardons donc ce que nous présentent les Impreza et Outback, dépoussiérées l’an dernier. On a alors revu à la hausse la puissance des moteurs et amélioré l’équipement de base. Mais ce sont les modifications esthétiques qui sont les plus évidentes. La calandre n’est pas sans rappeler celle de la Tribeca mais en moins controversée. Selon moi, c’est plutôt réussi et, comme le disait un de mes anciens patrons, vous avez droit à mon opinion… L’habitacle est plus traditionnel que la carrosserie. L’aménagement est sobre et de bon goût, les cadrans du tableau de bord se consultent facilement, mais c’est surtout au chapitre de l’espace habitable que l’on retrouve les notes discordantes. Si les places avant se révèlent tout juste correctes, les passagers montant à l’arrière risquent de trouver leur expérience un peu pénible. Et la personne devant se taper la place centrale maudira les quatre autres personnes à bord pour le reste de sa vie ! Sur notre véhicule d’essai, une Impreza Sportwagon 2,5i, d’importants craquements semblaient provenir du siège arrière par temps froids. Ce phénomène ne s’est pas manifesté lors d’essais effectués avec d’autres Impreza. Malheureusement, dans la berline, les dossiers ne s’abaissent pas mais on retrouve, au moins, une trappe à skis. Le coffre de la berline est assez grand, toutefois l’ouverture est trop petite. Bien sûr, ceci ne se répète pas sur la familiale SportWagon qui propose un espace de rangement beaucoup plus important.
Peut-être pas de turbo mais…
La finition intérieure se veut très correcte mais on déplore le recouvrement du toit en carton cheap et la sonorité de la radio, très ordinaire. Ce système audio devrait être plus performant, compte tenu des vitres qui silent à l’occasion (les vitres ne sont pas entourées d’un cadre) et du moteur qui se montre d’une indiscrétion totale ! Ledit moteur, un 2,5 litres de 173 chevaux et 166 livres-pieds de couple est très bruyant, même à vitesse constante, et on cherche toujours à passer à un rapport supérieur (avec la transmission manuelle, bien entendu !) Les performances de ce moteur atmosphérique sont très acceptables, mais il est loin d’être aussi agréable à pousser que le 2,5 litres turbo compressé de la WRX. À défaut de proposer un turbo, le 2,5 des Impreza de base fonctionne à l’essence sans plomb régulière et ne consomme que 8,7 litres aux cent kilomètres, et ce, en plein hiver. Ce moteur saura satisfaire les gens ne recherchant pas les performances à tout crin. Heureusement, l’embrayage de la transmission manuelle à cinq rapports est bien dosé et son maniement ne cause aucun souci. Si vous n’aimez pas changer vous-même les rapports, la transmission automatique est tout aussi indiquée. La direction fait preuve de précision même si son feedback pourrait être mieux dosé. Les freins des Impreza de base n’ont pas le mordant de ceux des WRX ou WRX Sti, mais ils s’accomplissent tout de même fort bien de leur tâche.
Notre 2,5i était chaussée de pneus d’hiver Blizzak, redoutables mangeurs de neige et de gadoue. La tenue de route se révèle fort efficace, gracieuseté d’un châssis très rigide et de suspensions bien ajustées, qui confèrent une agilité certaine à l’Impreza. Merci aussi au rouage intégral « Symmetrical AWD », extrêmement puissant lorsque la chaussée devient moins praticable, et amélioré lors de la refonte de 2006. Ce rouage est transparent pour le conducteur et transfère désormais la puissance plus rapidement aux roues possédant la meilleure motricité. Il ne faut pas penser que ce système intégral puisse permettre à cette petite Subaru de traverser un lac de boue, mais il améliore grandement la traction.
Et la Outback ?
Même si nous n’en avons pas encore parlé, le modèle Outback mérite le détour. Son centre de gravité plus élevé de 10 mm et ses suspensions plus robustes n’en font pas un modèle de sportivité, mais le rouage intégral et une garde au sol plus généreuse lui permettent de passer à bien des endroits où une traction ordinaire s’enliserait. La différence de prix est certes notable, soit 4 400 $, mais l’Outback propose un équipement de base plus relevé que la simple 2,5. Puisque l’Outback est équipée pour aller jouer dans la bouette, Subaru lui a donné des accessoires conséquents (prise douze volts dans l’espace de chargement, recouvrement du coffre en caoutchouc et phares à brume, entre autres.) Curieusement, le poids d’une Outback n’est pas plus élevé que celui d’une 2,5.
Il est indéniable que les Impreza figurent maintenant parmi les voitures les mieux construites sur le marché. La qualité de leur finition approche quasiment celle de Lexus et leur comportement routier se montre très sérieux grâce, surtout, au rouage intégral, fort bien adapté à notre climat québécois. Heureusement, la fiabilité du moteur 2,5 semble s’être passablement améliorée, du moins on l’espère. Si seulement les pièces de rechange n’étaient pas si chères !
feu vert
Moteur peu assoiffé
Comportement routier sain
Rouage intégral impressionnant
Version Outback bien pensée
Finition de qualité
feu rouge
Habitabilité moyenne
Dossiers arrière ne s’abaissent pas (berline)
Moteur très bruyant
Pièces très dispendieuses
Style controversé