Subaru Forester, la discrétion dans la polyvalence
Les nouvelles Subaru ont beau nous offrir une calandre plus originale, elles demeurent presque toutes trop anonymes. Et si l’Impreza a connu une chirurgie esthétique relativement majeure l’an denier, la Forester s’est contenté de quelques retouches tout au plus. Et je ne suis pas certain si les propriétaires actuels et acheteurs éventuels souhaitent attirer l’attention. Compte tenu de la satisfaction des propriétaires de ce modèle, il semble que ce soit l’efficacité générale de ce véhicule, ses qualités routières et son comportement hors route qui comptent.
Même après deux révisions successives, la silhouette est toujours aussi anonyme. Il faut se souvenir que ce modèle avait été sérieusement révisé en 2005, avant de subir quelques autres modifications à la partie avant en 2006 afin d’uniformiser le look de la marque. Il faut avouer que l’arrivée de la Tribeca a obligé les stylistes à revoir les autres modèles de la gamme. Malgré tout, la Forester est sage comme une image. On a beau avoir redessiné les phares avant, la grille de calandre et retouché quelque peu la partie arrière, le résultat est encore le même : personne ne se retourne sur son passage.
Et il ne faut pas croire que l’habitacle soit plus songé. La sagesse visuelle et l’efficacité règnent en maître. Ici, tout est à sa place, la présentation est sobre et de bon goût tandis que les matériaux sont de première qualité et la finition toujours impeccable. De plus, rien à redire à propos des commandes qui sont simples d’opération et faciles à localiser. Par contre, le système audio pourrait être doté de haut-parleurs de meilleure qualité. On a même trouvé le moyen de placer un coffret de rangement sur le dessus de la planche de bord, en plein centre. Et avec une capacité de chargement de 838 litres avec sièges arrière relevés et de 1 775 litres une fois les dossiers 60/40 abaissés, cette Subaru est un véritable avale-tout. Il faut souligner au passage que le hayon en aluminium est léger tandis que le seuil de chargement est bas. Détail intéressant, Subaru refuse d’offrir un hayon doté d’une vitre arrière qui s’ouvre sous prétexte que cela viendrait nuire à la rigidité de la voiture. Enfin, les places arrière sont relativement spacieuses compte tenu des dimensions extérieures de ce VUS urbain.
Moteurs, moteurs
Bien entendu, cette Subaru est dotée d’un moteur quatre cylindres à plat comme c’est la tradition chez ce constructeur. Et si vous avez des doutes quant à la pertinence de cette mécanique, allez demander à un représentant de Subaru pour avoir des explications. Vous ne vous en sortirez pas avant une demi-heure, minimum. En effet, ce moteur est quasiment vénéré comme un objet de culte par ces gens. Parmi ses qualités, il faut souligner son faible encombrement, son centre de gravité très bas et un bloc moteur très rigide. De plus, comme le vilebrequin est étonnamment court, les vibrations sont réduites. Par contre, il a toujours été plus difficile d’utiliser un système de soupapes en tête, ce que les ingénieurs de la compagnie ont tout de même réalisé avec brio. Toutefois, sa sonorité est quelque peu particulière tandis que le couple n’est pas toujours en harmonie avec la courbe de puissance. Il peut être couplé à une boîte manuelle à cinq rapports ou une transmission automatique à quatre rapports. En passant, cette boîte fait le travail, mais il faudra bien ajouter un cinquième rapport bientôt si on veut pourvoir suivre la tendance du marché. Soulignons au passage que la boîte manuelle a gagné en précision au cours des dernières années. Cette année, deux moteurs sont encore au catalogue. Le moteur de série est le quatre cylindres de 2,5 litres d’une puissance de 173 chevaux, ce qui convient sans doute à la majorité des gens. Mais il ne faut pas oublier la version turbocompressée de ce même moteur qui produit 230 chevaux et un couple de 235 lb-pi. Il dope non seulement les performances, mais il permet de pouvoir compter sur des reprises et des accélérations plus sécuritaires lorsque le véhicule est chargé. Ce moteur, grâce à son centre de gravité très bas puisque ses cylindres sont horizontaux convient à merveille à une transmission intégrale. En effet, il permet d’offrir une ligne horizontale presque parfaitement droite entre le moteur, la boîte de transfert et le différentiel arrière. Il en résulte une meilleure répartition des masses.
Abonné à la première place
Dans le cadre de l’édition 2006 du Guide de l’auto, nous avions organisé une confrontation de tous les VUS urbains et c’est le Forester qui a terminé en tête. Et elle s’était mérité le même rang lors d’un exercice similaire réalisé précédemment. C’est dire que cette Subaru est capable de réaliser toutes les tâches que ce soit sur une route secondaire, en ville, sur une autoroute ou encore dans un sentier quasiment impraticable. Comme le disait l’un des essayeurs de ce match : « On se croit au volant d’une automobile qui est capable de passer presque partout. » Il est vrai que l’embrayage de la transmission manuelle est parfois délicat à gérer en conduite hors route, que les freins arrière à tambour de la version de base ne sont pas trop efficaces, mais ce sont des peccadilles par rapport au comportement d’ensemble de ce véhicule. Certes il ne possède pas la même robustesse qu’un vrai 4X4 à châssis autonome capable de franchir des passages qui lui sont interdits en raison de sa garde au sol plus limitée et de ses organes mécaniques non protégés, mais avec un peu de prudence et de doigté, c’est surprenant les obstacles que ce véhicule est capable de franchir. Et une fois revenu sur la route, il est alors possible d’apprécier son comportement routier, son confort et une consommation de carburant pour le moins raisonnable de moins de 10 litres au 100 km.
feu vert
Transmission intégrale efficace
Finition soignée
Nombreux espaces de rangement
Bonne routière
Moteur turbo nerveux
feu rouge
Moteur atmosphérique peu performant
Consommation du moteur turbo
Silhouette anonyme
Certaines commandes à revoir