BMW M8 Competition Cabriolet 2020 : Mean Green Machine
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Mantis Verde. 617 chevaux. 189 200 $. Voilà les réponses aux trois premières questions qui se sont sans doute formulées dans votre esprit au sujet de la couleur, de la puissance et du prix de cette BMW M8 Competition Cabriolet 2020 lorsque votre attention a été captée par la première photo de cet essai.
Les goûts ne se discutent pas, mais on peut très certainement saluer l’audace de la division M de BMW de proposer une telle couleur sur une voiture dont le prix de départ est de 173 500 $. Au moins, ça nous change du noir, gris, rouge et autres couleurs plus traditionnelles ou d’un commun ennui…
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Cette couleur spéciale fait partie de celles qui sont offertes avec la sélection, en option, du BMW Individual Manufaktur Package, au coût de 14 500 $, lequel comprend également des sièges ventilés, un dispositif appelé Air Collar, soit la ventilation pour la nuque des occupants, le système de conduite semi-autonome Traffic Jam Assistant Professional, une chaîne stéréo Bowers and Wilkins de type Surround, le pack d’éléments de carrosserie M Carbon, et le M Driver’s Package. L’autre option individuelle figurant sur notre modèle d’essai est le couvercle de moteur en fibre de carbone au coût de 1 200 $.
D’intégrale à propulsion
Par rapport à la « simple » M8, le moteur V8 biturbo de la variante Competition développe 617 chevaux, plutôt que « seulement » 600. En fait, les M8 et M8 Competition reprennent exactement les mêmes motorisations que les variantes de la berline M5 Competition avec rouage intégral priorisant la livrée du couple au train arrière, lequel peut être désactivé, ce qui a pour effet de transformer ces voitures en propulsion.
Pour s’éclater sur un terrain de stationnement désert en faisant patiner les pneus arrière avec moteur au rupteur tout en humant le doux parfum des Pirelli P Zero qui s’envolent en fumée, la M8 Competition Cabriolet n’a pas son égal. En outre, cette configuration permet aussi de retrouver les sensations plus directes d’une GT de type propulsion, lesquelles sont aujourd’hui de plus en plus rares.
Les autres modes agissant, à divers degrés, sur le rouage intégral, ainsi que sur les systèmes électroniques avancés d’aides à la conduite, il est possible de paramétrer le comportement de la M8 en fonction des habiletés du conducteur et ainsi profiter d’un filet de sécurité à géométrie variable, selon le mode sélectionné. Précisons que les variantes Competition sont dotées d’une géométrie de suspension révisée par rapport aux M8 traditionnelles.
Les touches M en rouge
Les M8 Competition, tout comme les simples M8, sont dotées de commutateurs M1 et M2 en rouge sur le volant, permettant de passer à la volée d’une plage de réglages à l’autre selon la programmation établie au préalable. C’est donc un jeu d’enfant de rouler avec des calibrations plus souples sur l’autoroute, pour ensuite passer instantanément à des réglages nettement plus radicaux et se lancer sur une route sinueuse, la GT jouant à merveille les doubles rôles du Docteur Jekyll et Mister Hyde.
Concernant la dynamique, on note que la direction offre un merveilleux toucher de route , que le facteur limitatif en virage est la masse de la voiture, alors que le freinage, lui aussi réglable sur deux modes en raison d’une assistance électrique, ne permet pas vraiment de bien moduler l’effort.
La vie à bord
La BMW M8 Competition Cabriolet est très confortable lors de la conduite à ciel ouvert, du moins si l’on prend le temps d’installer le déflecteur amovible qui annule le refoulement d’air dans l’habitacle et d’activer la ventilation des sièges. Le système de télématique - avec boutons de commande et écran tactile - est très convivial, et il est aussi possible d’apparier son téléphone intelligent sans avoir à le brancher avec un câble.
Pour ce qui est des considérations pratiques, la M8 Competition Cabriolet n’est pas très conviviale au quotidien. Son gabarit, et la visibilité très limitée avec le toit en place, complique les manoeuvres de stationnement, tandis que les places arrière ne servent qu’à transporter des sacs ou des bagages, le dégagement accordé pour les jambes des passagers qui oseraient s’y asseoir étant quasiment nul. En outre, le volume du coffre est très limité, et si l’on veut l’exploiter au maximum, il faut replier une partition, laquelle nous prive alors de pouvoir faire fonctionner le mécanisme d’ouverture du toit et de la conduite à ciel ouvert.
Mettons les choses au clair, personne n’a absolument besoin d’un Coupé ou d’un Cabriolet rapide et performant comme ces M8 Competition dont les limites sont presque impossibles à atteindre sur les routes publiques, surtout chez nous. Le choix d’une telle voiture relève donc beaucoup plus du désir de s’afficher au volant d’un modèle au potentiel de performance délirant, même si on ne l’exploite que partiellement.
Bref, de frimer au volant d’une GT exceptionnelle en exerçant beaucoup de retenue pour ne pas mettre son permis de conduire en jeu, surtout quand elle est visible de très loin avec une couleur aussi expressive que Mantis Verde…