Lincoln Nautilus - Une éternelle renaissance
L’éternelle renaissance, attendue année après année, de la marque Lincoln tarde encore à se matérialiser, mais l’arrivée récente de VUS redessinés et répondant à de nouvelles appellations semble avoir insufflé une nouvelle vigueur à la marque de luxe de Ford.
Le Navigator, revu l’an dernier, fait un tabac dans le créneau des VUS de grande taille, où le Cadillac Escalade règne encore et toujours en maître, mais l’écart entre ces deux véhicules n’est plus aussi vaste qu’auparavant. Poursuivant sur cette lancée, Lincoln propose maintenant les Nautilus et Aviator, ainsi que le Corsair, redonnant à l’ensemble de ses VUS de véritables noms plus évocateurs pour remplacer les désignations MKX, MKT et MKC qui avaient cours précédemment et qui ne disaient strictement rien à personne.
- À lire aussi: L’usine Ford d’Oakville pourrait fermer en 2023
- À lire aussi: Lincoln peaufine son Nautilus pour 2021
Par rapport au MKX, le Nautilus a fait l’objet de retouches esthétiques avec une partie avant redessinée et sa nouvelle appellation ornant les flancs du véhicule, mais le reste de la carrosserie demeure inchangé, tout comme ses dimensions d’ailleurs, ce véhicule partageant toujours son architecture et plusieurs composantes avec le Ford Edge.
Deux moteurs turbo au programme
La filiation avec le Ford Edge s’exprime également du côté des motorisations partagées entre les deux véhicules. C’est ainsi que le moteur quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres reprend du service pour la variante de base du Nautilus, alors que le V6 biturbo de 2,7 litres anime les versions plus étoffées. Le MKX était équipé d’une boîte automatique à six rapports, mais celle du Nautilus en compte huit, ce qui a une incidence bénéfique sur la consommation se trouvant bonifiée d’environ 10% dans le cas de la version d’entrée de gamme. Le moteur à quatre cylindres est parfaitement adéquat et fait très bien l’affaire, mais le V6 vibre moins en accélération franche tout en livrant un couple supérieur de 100 livres-pied par rapport au moteur de base.
À propos du comportement routier, précisons que le Nautilus n’a aucune prétention sportive et qu’il est axé sur le confort plutôt que sur la dynamique, une approche partagée par les Lexus RX, Volvo XC60 et Cadillac XT5. Les liaisons au sol adoptent des calibrations souples pour bonifier le confort, mais cela affecte inversement la maîtrise des mouvements de caisse puisque le Nautilus plonge vers l’avant lors de freinages plus appuyés. Aussi, la direction s’avère très légère et pourrait faire preuve de plus de précision.
Vous l’avez compris, le Nautilus se prête mieux à une conduite souple et coulée et la quiétude qui règne à bord est satisfaisante. Il faut cependant émettre un bémol bien senti sur la sélection de jantes en alliage de 20 et 21 pouces ornant la version Ultra. Avec ces jantes d’un très grand diamètre, le Nautilus compose moins bien avec les dénivellations, bosses et nids-de-poule, même avec la suspension pilotée de la version haut de gamme. De plus, le coût de pneus d’hiver pour des jantes de 20 et 21 pouces est nettement plus élevé. À proscrire.
Un habitacle cossu
Comparé au MKX, l’habitacle du Nautilus innove en troquant le bloc d’instruments conventionnels pour un écran sur lequel s’affichent les données et en proposant de nouveaux agencements de couleur pour l’intérieur. Cela dit, la qualité de la finition intérieure est en retrait par rapport à la concurrence allemande. Le sélecteur de vitesses à boutons est conservé, de même que l’écran central qui paraît cependant bien petit face à la concurrence actuelle. Au moins, la navigation dans les menus et sous-menus du système d’infodivertissement SYNC 3 de Ford est conviviale.
Les sièges avant, ajustables à commande électrique, assurent un très bon confort et sont même chauffants et ventilés sur la version haut de gamme. Les places arrière peuvent confortablement accueillir deux adultes et les dossiers sont inclinables, en plus d’être rabattables pour augmenter le volume de chargement.
Avec le Nautilus, Lincoln propose un VUS chic mettant l’accent sur le confort plutôt que le sport avec une conduite plus souple que dynamique. Cependant, le choix d’une version bien équipée fera gonfler la facture au point où la comparaison avec des rivaux directs comme le Acura MDX ou le Lexus RX, pour ne nommer que ceux-là, sera moins flatteuse. Cette armada de VUS permettra-t-elle à Lincoln de retrouver son éclat d’antan et d’accroître ses parts de marché dans le créneau ultraconcurrentiel des VUS de luxe? Ça reste à voir…
Feu vert
- Confort de roulement
- Style classique
- Moteur V6 biturbo performant
- Sièges confortables
Feu rouge
- Dynamique peu inspirée
- Moteur 2,0 litres manque de raffinement
- Jantes de 20 et 21 gâchent le confort
- Écran central trop petit