Mitsubishi Mirage - Un choix purement rationnel
Il aurait été facile pour Mitsubishi de lancer la serviette avec la Mirage au Canada, après des années de ventes plutôt modestes – selon nous. D’autant plus que le constructeur annonce un avenir tout en vert avec des VUS hybrides rechargeables et 100% électriques, alors pourquoi la Mirage est-elle toujours disponible sur notre marché?
Après avoir été dominée sur le palmarès des ventes de minivoitures par la Nissan Micra, la Mirage tient bon. Étonnamment, durant les trois premiers mois de 2019, ses ventes ont augmenté de 64% par rapport à la même période en 2018, attirant plus d’acheteurs que la Chevrolet Spark et gagnant du terrain sur la Micra. Est-ce le fruit du hasard ou le résultat d’une ténacité absolue qui a fini par convaincre les consommateurs?
Pourtant, la Mirage n’a pas subi de changements significatifs depuis quelques années. Elle est toujours disponible en hatchback cinq portes et en berline, cette dernière étant une exclusivité de ce segment éclectique, composé également de la Fiat 500 et de la smart fortwo.
Hayon ou berline
Pour la polyvalence, la Mirage à hayon est un meilleur choix que la berline, compte tenu de son coffre de 487 litres, ou 1 331 litres avec les dossiers de sièges arrière rabattus et notre chargement empilé jusqu’au plafond. La berline Mirage G4 facilite le covoiturage avec un empattement allongé de quelque 100 millimètres, et ce sont les passagers arrière qui en bénéficient avec beaucoup d’espace pour les jambes. Le bémol, c’est que le dossier arrière ne se rabat pas, et l’on doit se contenter d’un volume de coffre de 348 litres. Au moins, il y a une trappe d’accès pour y insérer des objets longs comme des skis ou des bâtons de hockey.
Dans l’habitacle, on retrouve une qualité de finition bien honnête et un design très sommaire dans les déclinaisons les plus abordables. Les versions plus coûteuses misent sur une présentation légèrement plus chic avec un garnissage des sièges de plus belle facture, un volant et un levier de vitesses gainés de cuir, des accents noir reluisant – qui attirent la poussière – et des anneaux argentés dans l’instrumentation.
Pour 2020, toutes les versions de la Mirage disposent d’un climatiseur automatique. La Mirage à hayon est plutôt dénudée d’équipement, mais comprend tout de même une connectivité Bluetooth, des commandes audio montées au volant, une colonne de direction télescopique et un ordinateur de bord. Les autres proposent un système multimédia avec écran tactile de 6,5 pouces ainsi que l’intégration Apple CarPlay et Android Auto. Le télédéverrouillage des portes et le régulateur de vitesse sont livrables dans la Mirage à hayon, de série dans la berline G4. Des sièges avant chauffants, des jantes en alliage et un climatiseur automatique sont également disponibles.
Le souffle court
Jusqu’à maintenant, la Mirage se montre drôlement convaincante. Toutefois, il faut savoir que sa motorisation est la plus faible sur le marché, consistant en un petit tricylindre de 1,2 litre produisant, sans turbo ni trompette, 78 maigres chevaux. Sans surprise, les accélérations sont laborieuses alors que le moteur s’époumone, tournant à son régime maximal sous les ordres d’une boîte automatique à variation continue qui fonctionne autrement adéquatement, ou d’une boîte manuelle qui rehausse à peine la dynamique de la voiture. Une vingtaine de chevaux supplémentaires feraient toute une différence.
Une fois la vitesse de croisière atteinte, la Mirage reprend son souffle et consomme moins que toutes les autres voitures sur le marché n’étant pas équipées d’un système hybride. La version à hayon affiche une cote mixte ville/route de 6,2 L/100 km, et la berline, 6,4.
Le problème, c’est que des sous-compactes comme la Honda Fit et la Toyota Yaris consomment un berlingot de plus pour parcourir la même distance tout en étant plus raffinées et plus agréables à conduire. En fait, si ce dernier point figure moindrement sur notre liste de critères d’achat, la Mirage devrait être écartée de l’équation.
Et si la Micra se vend davantage, on assume que c’est aussi grâce à son design mieux réussi, avec son visage éternellement souriant et ses proportions mieux équilibrées. Les voies de roue étroites et la garde au sol anormalement élevée de la Mirage ne l’avantagent pas. Mais bon, ce ne sont que des observations esthétiques subjectives.
La petite Mitsubishi est donc un achat purement rationnel. Son prix de base est légèrement plus élevé que celui des Micra et Spark, mais elle profite d’une meilleure garantie et semble tenir le coup au chapitre de la fiabilité. Peu coûteuse à rouler et à entretenir, la Mirage ne soulève toutefois aucune passion.
Feu vert
- Excellente garantie
- Places arrière spacieuses (G4)
- Roulement confortable
Feu rouge
- Zéro agrément de conduite
- Moteur bruyant en accélération
- Versions mieux équipées trop chères