Honda Clarity - Pour sa belle personnalité
Comment diable Honda, un constructeur dont l’histoire est constellée d’innovations, d’exploits techniques et de succès populaires indiscutables, ose-t-il produire une voiture dont la silhouette est aussi ratée que celle de la pauvre Clarity? S’il est vrai que la beauté automobile est une affaire éminemment subjective, les réactions n’en sont pas moins vives et le verdict unanime, quand on pose les yeux sur elle. Pour être charitable, disons simplement qu’elle n’est vraiment pas jolie.
Dommage, parce que cette berline est loin d’être dépourvue de qualités. Plutôt le contraire. Cette bourde est d’autant plus regrettable que Honda semble avoir enfin trouvé la recette pour des voitures écolos avec les Accord et Insight hybrides actuelles. Sans compter que la Clarity profitera bientôt d’un avantage concurrentiel appréciable avec la disparition annoncée de la Chevrolet Volt, sa rivale directe.
Une taille et un cran au-dessus
L’autonomie électrique de la Clarity se chiffre officiellement à 77 km, mais nous avons vu 79,9 km pendant nos essais. Elle est donc presque égale aux 85 km qu’offre la Volt. La Honda est même un poil plus frugale que l’autre, au combiné, bien qu’elle soit plus grande et plus lourde. Les deux ont le net avantage d’être admissibles au plein rabais provincial de 8 000 $ et à l’incitatif fédéral complet de 5 000 $, parce que leur batterie de propulsion est d’une capacité supérieure à 15 kWh.
La Clarity est également plus spacieuse, confortable et pratique que la Volt, tout en se révélant au moins aussi agréable et sûre à conduire. Ce sont des arguments majeurs en sa faveur pour une utilisation quotidienne par la famille québécoise typique. En outre, la Clarity peut vraiment accueillir un cinquième passager au centre, à l’arrière, alors que cette place n’est qu’une sinistre blague dans la Volt.
En se glissant à bord, on remarque immédiatement l’excellente visibilité vers l’avant, les côtés et l’intérieur des virages, grâce à des rétroviseurs bien détachés des montants étroits du pare-brise et des lucarnes découpées entre les deux. La position de conduite est sans reproche, avec un repose-pied adéquat et un siège qui offre un bon maintien, malgré une assise un peu courte. Bizarre que les réglages soient manuels, par contre, même sur la version plus chère. En revanche, les sièges avant sont chauffants sur les deux déclinaisons.
Le volant est bien taillé et sa jante enveloppée d’un cuir mat semblable à de l’alcantara, sur la version Touring. On a hélas remplacé les meilleurs boutons de contrôle jamais installés sur un volant, solides et pleins de relief, par des touches minuscules, en plastique noir, dur et luisant. L’ergonomie des commandes est bonne malgré l’absence d’un bouton physique pour allumer et régler le volume de la chaîne multimédia.
Le dessin de la planche de bord est moderne, sa finition soignée et les matériaux écolos de belle qualité, autant par leur aspect que par leur texture. Pas fou des rangements aménagés sous la console centrale surélevée, par contre. Ils sont peu accessibles et on y a quand même installé une prise 12 volts et deux prises USB.
Les places arrière sont honnêtes, cependant celle du milieu est tout juste utilisable. Le volume du coffre est correct, avec un dossier arrière que l’on peut replier en sections 60/40 à l’aide de tirettes à l’arrière. Il y a un bac additionnel, sous le plancher, pour ranger le chargeur et son câble.
De bonnes manières
La direction est linéaire et nette, sans le moindre jeu, et elle livre une tenue de cap précise et stable. Avec des surfaces pour y appuyer les coudes, la Clarity est une très bonne routière, douce et relaxe. Sur les chaussées raboteuses, on découvre une carrosserie solide et une suspension costaude et bien amortie qui donnent l’impression d’être à bord d’une voiture européenne plutôt que nipponne. L’aplomb de la Clarity est louable, même si le bruit de roulement est plus présent sur les surfaces rugueuses.
En ville, les transitions entre propulsion électrique et hybride se font en douceur. L’accélération est fluide en mode électrique et suffisamment vive, en mode hybride, pour boucler le 0-100 km/h en 8,8 secondes, chrono quasi identique aux 8,78 secondes de la Volt. La récupération d’énergie est moins prononcée que dans une BMW i3 ou une Bolt, ce qui rend la conduite à un pied moins efficace. La modulation du freinage est par contre impeccable pour une hybride et la Clarity a stoppé sur 42,73 mètres en freinage d’urgence à 100 km/h, contre 42,87 mètres pour la Volt. Ça ne s’invente pas.
À vrai dire, le plus intrigant avec cette Clarity PHEV demeure la mauvaise note de fiabilité accordée par le groupe américain le plus influent, sans autre explication. Compte tenu de la solide réputation de Honda, sous ce rapport, on peut croire ou espérer qu’ils ont tout faux.
Feu vert
- Confortable, pratique et spacieuse
- Comportement équilibré
- Groupe propulseur réussi
- Peinture deux tons à privilégier
Feu rouge
- Silhouette inélégante et balourde
- Moteur thermique bruyant en accélération
- Pas de bouton physique pour le volume
- Doutes sur la fiabilité intrigants