Cadillac XT5 - L’arrogance américaine
Il y a dix ans déjà, Cadillac lançait la seconde génération de son SRX qui avait pour but de concurrencer les BMW X3, Audi Q5, Mercedes-Benz GLK et Acura RDX dans le segment des véhicules utilitaires sport compact. Au fil du temps, le segment a quelque peu évolué et c’est ainsi qu’est débarqué le XT5 en 2016. Au sein de la gamme Cadillac, il se situe entre le XT4 et le XT6, comme son nom le laisse croire.
Le XT5 ne peut être animé que par un V6 de 3,6 L. Celui-ci déploie 310 chevaux et 271 livres-pied. Pour ceux qui sont familiers avec l’univers de General Motors, vous aurez constaté qu’il s’agit d’un bloc offert à toutes les sauces à travers ses divisions. Bien que le moteur accomplisse correctement le travail, on serait en droit de s’attendre à un minimum d’exclusivité dans un véhicule de la marque Cadillac. Encore une chance que le constructeur américain n’ait pas eu la mauvaise idée d’animer le XT5 avec le petit bloc turbocompressé à quatre cylindres de 2,0 L que l’on retrouve dans le XT4.
À l’instar d’autres véhicules de la grande famille General Motors, le XT5 est doté de la technologie de désactivation des cylindres. Lorsque le moteur est faiblement sollicité, il voit deux de ses cylindres être désactivés afin de réduire sa consommation d’essence. Inutile de vous dire qu’en pratique, il s’agit bêtement d’une économie de bouts de chandelle…
Un habitacle qui laisse à désirer
Le levier qui permet son contrôle n’est pas intuitif et sa manipulation est complexe. Optionnelle pour la déclinaison d’entrée de gamme, la transmission intégrale figure de série le reste de la gamme. Elle s’active ou se désactive selon le mode de conduite choisi à l’aide d’un bouton sur la console centrale. On doute que ce soit approprié pour la clientèle visée. Le rouage intégral intelligent aurait été de mise pour ce véhicule. On vous laisse imaginer à quel point la consommation grimpera si vous oubliez de le désactiver…
L’agencement du cuir, des boiseries et des appliques en plastique et en métal est réussi, malheureusement, on ne peut en dire autant de la finition globale. En effet, sur le véhicule essayé, un rapide coup d’œil a permis de constater la présence d’une substance qui s’apparentait à d’épaisses tâches de colle sous le cuir.... Dans un véhicule dont le prix avoisine les 75 000 $, si l’on opte pour la version Platinum qui est la plus cossue de la gamme en 2020, c’est inconcevable.
Le XT5 affiche un bon confort de roulement et son habitacle est bien insonorisé. Si les occupants à l’avant sont à l’aise, quand on prend place à l’arrière, il est difficile de ne pas être déçu. Alors qu’un enfant serait confortable, on ne peut en dire autant d’un adulte pour lequel le dégagement pour la tête est nettement insuffisant.
Pas à la fine pointe de la technologie
General Motors se vante que ses véhicules sont modernes en raison notamment de leur compatibilité avec Android Auto et Apple CarPlay, toutefois, là ne s’arrête pas le chemin de la technologie. Il est à noter la piètre qualité de la caméra de recul. Des véhicules qui valent maintes fois moins cher sont possèdent une caméra de recul dont la résolution est infiniment supérieure. En ce qui concerne la chaîne audio de marque Bose qui figure dans l’ensemble de la gamme, on n’a rien à redire.
Parmi les éléments de sécurité dont il peut être équipé, notons l’aide au maintien sur la voie avec avertissement de sortie de voie, l’alerte de changement de voie, le dispositif de vision périphérique et le freinage de détection des piétons. C’est bien. Le XT5 est aussi muni du siège à alerte de sécurité. Autrement dit, une série de vibrations sont produites par le siège du conducteur lorsqu’un danger potentiel est décelé. Inutile de mentionner que c’est un bidule électronique dont l’efficacité et la pertinence restent à prouver.
Toujours en ce qui a trait à la sécurité, on ne peut passer sous silence les ceintures : en effectuant les premiers tours de roue après chaque démarrage, elles se resserrent d’elles-mêmes. C’est un irritant autant pour le conducteur que pour ses passagers.
S’il n’est pas à point au chapitre de la technologie et de la sécurité, c’est peut-être ce qui explique ses faibles ventes. En effet, au cours des dernières années, Cadillac a vendu entre 5 900 et 6 600 XT5 au Canada. Certes, ces chiffres dépassent ceux de l’ancien SRX. En revanche, on est loin de la performance d’Audi qui connaît une croissance dans ce segment et qui a écoulé près de 12 000 exemplaires de son Q5 en 2018.
Feu vert
- Moteur V6 puissant
- Chaîne audio efficace
- Habitacle bien insonorisé
Feu rouge
- Finition décevante
- Dégagement insuffisant pour la tête à l’arrière
- Levier de vitesses désagréable à manipuler