Nissan GT-R - 50 ans de performances
La Nissan GT-R a su s’attirer l’admiration d’un large public grâce à son rôle dans de nombreux jeux vidéo, mais elle est surtout devenue légendaire en bousculant l’aristocratie. Sortie tout droit des quartiers moins prestigieux, la Nissan GT-R, baptisée à l’époque Skyline GT-R, s’est attaquée aux bagnoles exotiques vendues au triple du prix en leur donnant la réplique avec des chiffres de performance plus qu’étonnants. Il n’en fallait pas plus pour que la classe ouvrière lui voue un culte inconditionnel.
Apparue sur notre marché en 2007, la GT-R demeure pratiquement inchangée depuis. On l’a retouchée légèrement pour le millésime 2017, mais plusieurs souhaitent une refonte plus importante. Il fallait s’y attendre, le cycle de vie des coupés sport est beaucoup plus long que celui des véhicules populaires. Offerte initialement à un prix de base d’environ 90 000 $, il faut allonger plus de 125 000 $ de nos jours pour se la payer en version Premium, celle de base. On est loin d’une hausse reflétant l’inflation.
- À lire aussi: Une Nissan GT-R NISMO Édition spéciale s’en vient
- À lire aussi: Cette Nissan Skyline GT-R vendue près de 400 000 $ nous fait rêver
De retour dans le club des 600 chevaux
Afin de souligner les 50 ans du modèle, Nissan introduit cette année une édition anniversaire, mais il ne faut pas se laisser berner par ses trois coloris uniques, dont le Bleu baie, ou ses bandes blanches imitant celle d’une voiture de course. La nouveauté la plus intéressante se trouve en fait à bord de la version Track Edition qui souligne le retour de la GT-R dans le club des 600 chevaux.
On se souviendra qu’en 2016 et 2017, Godzilla, pour les intimes, est arrivée au Canada en version NISMO et le V6 de 3,8 litres de la livrée Track Edition en est directement dérivé. Gonflé aux stéroïdes, le moteur développe 600 chevaux et un couple de 481 lb-pi par rapport à 565 chevaux et 467 lb-pi pour la version « de base ».
Ce gain appréciable a été obtenu principalement grâce à la transplantation de turbos plus imposants, tirés du programme GT3 de course. On a également optimisé le contrôle d’allumage et ajouté une pompe à essence à plus grand débit pour rehausser la combustion interne. Nous avions eu un contact à l’époque avec cette mécanique et ses performances étaient simplement ahurissantes, surtout que la voiture est plus légère avec des composantes supplémentaires en fibre de carbone, notamment son aileron arrière et son toit.
La version de base propose toujours le même moteur de 565 chevaux, mais profite aussi de nouveaux turbos, ces derniers offrant un temps de réponse plus rapide. Un bon coup de la part des ingénieurs, car on avait l’impression qu’il s’écoulait pas mal de temps avant que l’effet de « punch » se fasse sentir. Cela semblait une éternité lorsqu’un bolide ennemi prenait les devants au jeu de l’accélération, sur piste bien entendu.
Plus bestiale que GT
La GT-R n’est pas qu’une voiture tape-à-l’œil. Elle est capable de performances relevées, toujours en rapport avec son prix et celui de ses rivales. Son moteur, que l’on aimerait entendre un peu plus en accélération et surtout une fois le mode R activé, ne manque jamais d’haleine, et ce, même à grande vitesse. Pas de boîte manuelle, seules deux commandes situées derrière le volant permettent de contrôler manuellement la boîte automatisée à six rapports et à double embrayage. Sans être la plus moderne, elle s’avère fort efficace. Elle peut sauter des rapports à basse vitesse, ce qui limite les à-coups de l’ancienne boîte. L’autre bonne nouvelle, c’est que le système Départ-canon ne la détruira plus après quelques tentatives comme c’était le cas avant.
Si l’on a fait beaucoup d’efforts afin de la rendre plus agréable au quotidien, les longues randonnées ne sont pas la tasse de thé de la GT-R. Même avec le mode Confort activé, la suspension demeure très ferme et les sièges n’ont rien pour vous dorloter. Ce n’est pas une voiture de compromis, et c’est tant mieux. Vaut mieux avoir une seconde voiture pour les longs périples, ou prendre le train.
Rien d’ultratechno dans le cas de l’habitacle et on est loin des jeux vidéo modernes. Le tableau de bord est vieillissant avec le même type de commandes que l’on retrouvait jadis dans les véhicules Nissan, notamment dans le cas de la climatisation. Les nouveaux modèles de la marque accentuent l’effet de désuétude de la GT-R. Heureusement, l’intégration d’Apple CarPlay est au programme.
Du reste, les matériaux souples au point de contact, les surpiqûres de couleurs et les garnitures procurent un certain effet de luxe, mais pas aussi prononcé que dans le cas de ses rivales exotiques. On se paie une mécanique et des performances, pas un environnement de riche. Offert en configuration 2+2, il est possible de trimballer deux humains à l’arrière, mais le trajet ne sera pas des plus confortables pour eux…
Feu vert
- Accélérations hallucinantes
- Rouage intégral efficace
- Freinage mordant
Feu rouge
- Design et habitacle vieillissant
- Visibilité difficile à bord, surtout vers l’arrière
- Places arrière symboliques