Saab 9-5, nouveau et amélioré !
Nouveau et amélioré sont les deux qualificatifs que l’on retrouve le plus souvent sur les étiquettes des produits de consommation. Cette formule est employée lorsque le département de marketing décide de mousser les ventes d’un produit sur le déclin. C’est un peu la recette que Saab a utilisée en parlant de la 9-5 dévoilée au printemps dernier. Selon les dirigeants de la firme suédoise maintenant sous le giron de General Motors, pas moins de 1 400 améliorations ont récemment été apportées à la Saab 9-5. Dire que les gens de marketing de Saab ont de l’imagination tient de l’euphémisme…
Pour célébrer les cinquante ans de la marque en Amérique, Saab a rajeuni sa 9-5. L’équipement de base a été bonifié et les prix diminués. Que voilà une bonne nouvelle ! Ce rajeunissement survenu en milieu d’année dernière a fourni à la 9-5 2006 une nouvelle grille et de nouvelles ailes avant ainsi qu’une partie arrière retravaillée. Malgré les efforts, cette Saab ne se démarque pratiquement pas dans la circulation. Il faut être un « saabiste » émérite pour la reconnaître de loin. Le tableau de bord a été lui aussi subtilement revisité. C’est surtout au niveau des différentes dénominations que la 9-5 a changé. Offerte autrefois en versions Aero, Arc et Linear elle se décline désormais en livrée berline et familiale, appelée SportCombi. Un ensemble Aero est aussi disponible. Les changements s’avèrent discrets mais ils rendent la 9-5 plus moderne, elle qui date déjà de 1999, une éternité dans le monde de l’automobile.
Comportement routier de bon aloi
Depuis la revitalisation du modèle, seul le quatre cylindres 2,3 litres turbocompressé est offert. Il développe 260 chevaux et 258 livres-pied de couple. Ses performances sont tout à fait acceptables, mais elles n’ont rien pour accabler les BMW série 5 ou Audi A6 puisque le 0-100 est couvert en 8,3 secondes et le 80-120 franchi en 6,3 secondes. De plus, le temps de réponse du turbo est tel que vous avez quasiment le temps d’aller faire l’épicerie entre le moment où l’accélérateur est écrasé et celui où le turbo se met en action. Par contre, même s’il s’agit d’une traction assez puissante (à haut régime, car à bas régime, les chevaux dorment), on ne ressent que très peu d’effet de couple. Deux transmissions sont proposées. D’entrée de jeu, on retrouve une manuelle à cinq rapports d’une désolante mollesse. Pire, la course du levier de vitesse est beaucoup trop longue. L’automatique, à cinq rapports aussi, se montre un choix plus judicieux même si, à l’occasion, le passage entre les rapports inférieurs se fait par à-coup.
Bien que la carrosserie de la 9-5 n’affiche aucune prétention sportive, elle se débrouille fort bien lorsque poussée un peu. Son comportement demeure neutre et les aides électroniques que sont les contrôles de traction et de stabilité latérale n’interviennent pas inutilement. La caisse n’affiche pas de roulis exagéré, grâce à des suspensions à la fois fermes mais confortables, deux réalités habituellement peu conciliables. Sans doute que les pneus Pirelli P6 17" de notre voiture d’essai n’étaient pas étrangers à ce fait. Il y a même la possibilité d’opter pour l’ensemble Sport qui, entre autres, abaisse le châssis de 10 mm et raffermit les suspensions.
Un habitacle très « saabien »
Comme dans toute Saab qui se respecte, l’habitacle impressionne bien plus que la carrosserie. Les sièges, tout d’abord, imposent le respect. Leur confort n’a d’égale que leur beauté, et leur largeur permet aux gabarits plus… comment dire poliment… plus gros, c’est ça, d’être bien pris en charge… De plus, ils se couchent complètement. Le tableau de bord, typiquement Saab, fait toujours appel aux énormes buses de ventilation, très efficaces. Les plastiques affichent une belle qualité, tout comme les différents matériaux. La sonorité du système audio se démarque mais elle n’est pas encore en mesure de battre Lexus sur ce terrain. Les espaces de rangement pourraient être plus nombreux que personne ne s’en plaindrait, mais on a déjà vu pire. Puisque rien n’est jamais parfait, un bruit de type « gueling, guelang » provenait de la région des jauges. Sans doute que ce ne sont pas toutes les 9-5 qui en sont affligées. La visibilité ne cause généralement pas de problèmes, sauf que le pilier B, situé entre les portes avant et arrière est très large, ce qui complique un peu les manœuvres de stationnement. Les places arrière sont un peu justes et, dans une voiture que l’on veut au faîte de la sécurité, il est dommage de ne retrouver que deux appuie-têtes pour trois ceintures de sécurité… Les dossiers s’abaissent de façon 60/40 pour agrandir un coffre à bagages déjà fort bien nanti en litres. Malheureusement, le fond ainsi formé n’est pas plat et le cadre entourant le passage entre le coffre et l’habitacle réduit considérablement la grosseur des objets longs à transporter. La version familiale se démarque par ses capacités de chargement beaucoup plus élevées. Le seuil de chargement, situé au ras du pare-chocs facilite le chargement et on retrouve des espaces de rangement sous le plancher.
En plus de ses six coussins gonflables, la Saab 9-5 peut compter sur le système On Star pour relever le niveau de sécurité. En cours d’année, peut-être verrons-nous débarquer le moteur E-85 de la 9-5, fonctionnant à l’éthanol. Appelée BioPower, cette version, très populaire en Suède, est présentement testée aux États-Unis et si la demande est satisfaisante, Saab alimentera le marché nord-américain. Mais est-ce que l’Américain moyen, au volant de son F-150, est prêt pour une telle révolution ?
feu vert
Prix alléchants
Confort certifié
Habitacle invitant
Comportement routier agréable
Familiale polyvalente
feu rouge
Changements esthétiques peu évidents
Réponse du turbo indécente
Manuelle déprimante
Places arrière très justes
Dépréciation éhontée